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Edouard Choquet

"Un tournant dans ma vie"
Récent promu en Jeep®Elite, Edouard Choquet n’a pas simplement réussi son année sur le plan sportif. En parallèle de sa saison, le meneur de Fos-sur-Mer a eu le privilège d’intégrer le programme Time...

"Un tournant dans ma vie"

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Avant de nous intéresser au sujet de la reconversion, parlons d’abord de votre saison et de votre accession en Jeep®Elite avec Fos-sur-Mer. Etait-ce l’objectif initial ?
C’était un challenge important sur le papier, surtout que la saison régulière n’a pas été facile. Mais on a fait un travail incroyable sur la fin de saison et les Playoffs, car on a gagné 12 matches de suite. C’est le parcours rêvé pour retourner en Jeep Elite avec le club de Fos qui est un peu mon club de cœur.


Vous n’êtes aujourd’hui pas un basketteur comme les autres car, en parallèle de votre carrière, vous avez intégré le programme FIBA Time Out pour préparer votre transition professionnelle. Qu’est-ce qui vous a incité à faire ce choix ?
Depuis le début de ma carrière professionnelle, j’ai toujours été intéressé par le fait de vouloir m’éduquer en parallèle du sport. Quand j’ai entendu parler de ce programme par le Syndicat des Basketteurs, j’ai compris que c’était une chance inouïe et je n’ai pas hésité à postuler. Je ne suis pas encore en fin de carrière, mais cette opportunité était parfaite pour savoir ce que je pouvais faire après. Il faut prendre conscience qu’une carrière n’est pas infinie : la plupart des joueurs pros ne gagnent pas suffisamment d’argent pour être rentier après leur retraite sportive.

Comment se déroule cette formation ?  Quelles sont les modalités de cours et d’examens ? 
Le programme est constitué en trois parties : la première qui ne dure qu’un an, à la FIBA, organisée sous forme de séminaires et de cours à distance, relatifs au marketing et à l’événementiel. La deuxième partie est une formation qui s’appelle le TALS (Talented Athletes Lifestyle Support), permettant d’apprendre à conseiller les sportifs de haut niveau sur leur choix de vie de manière globale. Finalement, le dernier diplôme est purement universitaire, délivré par l’Université de Newcastle sur le thème du « Leadership et du Management ». Il y avait énormément de lecture, des devoirs à rendre en ligne, des réunions par visioconférence, et des séminaires organisés pendant l’intersaison (Genève, Prague,…).

Quel était votre parcours scolaire avant ce programme ?
J’ai passé un DU, une capacité en gestion d’entreprise, à distance en deux ans à l’IAE de Caen quand j’avais 25 ans, après un baccalauréat littéraire avec mention.

Comment arrivez-vous à concilier une carrière de professionnel, qui demande beaucoup d’investissement, et une telle formation ?
C’est un challenge, mais en tant que sportif de haut niveau, on a quand même du temps libre, par exemple lors des déplacements : quand on est 6 heures dans un train, on a le temps de se pencher sur ses cours.

Avez-vous une idée de la reconversion vers laquelle vous souhaiteriez vous tourner ?
Il y a quelques années, je ne voulais pas travailler dans le basket. Maintenant je suis sûr de vouloir rester dans ce milieu, parce que j’ai la chance d’avoir une bonne éducation sur le sujet. Pour l’instant, j’aimerais intégrer la direction d’un club.  Il y a d’autres possibilités comme à la FIBA, mais ce n’est pas forcément ma priorité de penser à ça. Ce programme est une chance car il me donne des garanties face à de futurs employeurs : ça a été un tournant dans ma vie.

Quelles sont les désormais les prochaines étapes de votre formation ?
Je suis à la croisée des chemins car le programme se termine au mois d’août. Soit je continue le cursus universitaire à Newcastle, soit je commence une nouvelle formation en e-learning en France. J’ai plusieurs contacts comme une école de commerce sur Grenoble ou à Chambéry.

Quels conseils donneriez-vous à vos homologues sportifs de haut niveau qui souhaiteraient suivre le même type de programme, ou une formation à distance ?
Il faut profiter du fait qu’en France, on ait la chance d’avoir une des meilleures Fédérations au monde, très structurée, avec un système scolaire aidant, proposant des formations en ligne. N’importe quel joueur qui veut se former peut le faire. Il faut également prendre conscience que c’est important de voir plus loin que notre carrière et nos performances sur le terrain. Plusieurs joueurs se retrouvent en difficulté après la fin de leur carrière et c’est dommage : c'est pour cela qu’il faut anticiper. C’est vraiment une affaire de volonté individuelle, de prise de conscience car en termes de moyen, tout est possible. Ça peut se faire au niveau des clubs : ils peuvent aider les joueurs à se former car ils ont des connexions, des réseaux. Mais ce n’est pas encore dans la culture des clubs d’inciter leurs joueurs à se former car ils ont aussi des contraintes sportives. 

Catégorie: 
Auteur: 
Fantine Tessereau
Date d’écriture: 
Jeudi, 19. Juillet 2018
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Chapeau: 
Récent promu en Jeep®Elite, Edouard Choquet n’a pas simplement réussi son année sur le plan sportif. En parallèle de sa saison, le meneur de Fos-sur-Mer a eu le privilège d’intégrer le programme Time Out proposé par la FIBA, visant à proposer une formation de management aux basketteurs et basketteuses de haut niveau. Une opportunité qu’Edouard Choquet qualifie « d’inouïe », lui permettant d’anticiper sa réorientation après sa retraite sportive. Retour sur cette expérience, et sur sa vision de la reconversion professionnelle des joueurs de haut niveau en France.
crédit: 
FIBA
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