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Fatou N'Diaye

Que sont-ils devenus ?
"C’est une grande richesse d’avoir les deux cultures."
Arrivée au début des années 80 en France, l’internationale Fatou N’Diaye marquera le championnat de France de son empreinte jusqu’au milieu des années 90. Aujourd’hui, âgée de 60 ans, elle veut offrir...

"C’est une grande richesse d’avoir les deux cultures."

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Vous êtes une des rares internationales à avoir porté deux maillots d’équipes nationales différentes. Qu’est-ce que cela vous a apporté ?
Je suis une des rares joueuses à avoir jouer pour deux équipes nationales différentes (Sénégal et France). Quand je suis arrivée en France, j’avais déjà fait le championnat d’Afrique dont j’étais MVP et un championnat du monde aussi. La double culture m’a aidé au quotidien et aujourd’hui elle m’apporte beaucoup. C’est une grande richesse je trouve d’avoir les deux cultures. Les deux équipes nationales m’animent toujours aujourd’hui. Quand c’est le Sénégal qui joue ça me fait quelque chose et pareil pour la France.

 Qu’avez-vous fait après votre carrière ?
En 1994, à la fin de ma carrière je suis retournée au Sénégal, dans mon pays d’origine, avec mes diplômes d’entraineur et c’est là-bas que j’ai commencé. J’y ai fondé mon école de basket, j’y ai formé des enfants à partir 5-6 ans. Au début y’avait pratiquement pas de compétitions, ça vraiment été l’école pionnière, y’a plein d’écoles maintenant qui font la même chose. Aujourd’hui, malheureusement cette école n’existe plus car j’ai dû suivre mon mari au Cameroun et ensuite au Gabon. Pendant tout ce chemin là j’ai toujours été coach de basket. J’ai travaillé au Gabon avec le lycée Blaise Pascal et on avait une section de basket de la classe de 6e à la terminale. On avait des classes basket et j’en étais la responsable.

Quand êtes-vous rentrée en France ?
Je suis revenu en France en 2015, là encore j’ai repris le coaching. J’ai travaillé en Seine-et-Marne avec le club du Plessis Savigny Basket et ironie du sort le gymnase s’appelle le gymnase Jacky Chazalon. J’ai travaillé là-bas pendant 4-5 ans et puis le COVID est arrivé j’ai dû stopper toutes les activités…

Comment avez-vous rebondi ?
J’ai profité de ce moment-là pour repartir sur un projet vraiment personnel, le projet de Pulse Africa Sport For Education.  Projet 100% féminin pour accompagner de jeunes basketteuses en œuvrant dans le social pour éduquer et accompagner les jeunes filles dans leur double projet étude et sport. Pour le moment, Pulse Africa For Education n’est présent qu’au Sénégal mais j’ai pour ambition de le dupliquer à travers toute l’Afrique. L’objectif c’est accompagner par le basket les filles dans leur évolution. On a démarré les activités à l’été 2021 et ça se poursuit par des camps de basket et du soutien scolaire. Le principe c’est que les filles sont en cours le matin, des cours de renforcement Français, Anglais, Mathématiques et l’après-midi, elles sont au basket.

 Ce sont des choses que vous auriez aimé avoir quand vous avez commencé le basket ?
Ce sont des choses que j’aurai vraiment aimé avoir quand j’étais petite c’est sûr. Et c’est vrai qu’à l’époque on n’avait pas cet encadrement-là. Quelquefois c’était vraiment très difficile de concilier le sport, le haut niveau, on n’avait pas mal d’entrainement. On était jeune mais tous les jours on était sur le terrain. Il fallait aussi à côté gérer les études, on n’avait pas cette assistance là ce qui fait que beaucoup de jeunes filles ont arrêté le basket car au niveau des études cela a pêché. Je souhaite aujourd’hui que les jeunes filles qui profite de mon programme puissent allier les deux, ce n’est qu’une question d’organisation et d’encadrement pour qu’elles réussissent vraiment à trouver leur place. Les plus petites ont 12 ans et on les accompagne jusqu’au bac au moins. Celles qui sont les plus douées au basket, on essaiera de les orienter si elles veulent vraiment aller à haut niveau vers la France, en Espagne ou aux Etats-Unis.

Quel rôle joue pour vous le club des internationaux ?
Le club m’a toujours soutenu dans mes projets que ça soit lorsque je cherchais du travail en France ou dans la création de mes projets en Afrique.  Je remercie également le club des internationaux qui nous permet vraiment de garder le lien. Il permet que l’on soit toujours là et c’est avec plaisir que l’on se retrouve autour des jeunes des équipes nationales actuelles. C’est très riche. Ça nous permet de développer des choses ensemble. Le sport, le basket, a toujours été une passion pour moi avant d’être une profession. Ce club permet d’entretenir cette flamme.

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Que sont-ils devenus ?
Date d’écriture: 
Vendredi, 29. Avril 2022
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Arrivée au début des années 80 en France, l’internationale Fatou N’Diaye marquera le championnat de France de son empreinte jusqu’au milieu des années 90. Aujourd’hui, âgée de 60 ans, elle veut offrir les mêmes chances de succès aux jeunes filles sénégalaise avec son association Pulse Africa Sport For Education.
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