Pourriez-vous nous expliquer toute la genèse du projet de l’Arena qui a commencé la saison dernière ?

C’est un outil extraordinaire qui a vu le jour sur le territoire. Cela fait briller les yeux de tous les gens qui aiment les événements et notamment les événements sportifs. Nous, à la tête du Poitiers 86, on a forcément eu envie de voir ce qu’il pouvait se passer à l’Arena Futuroscope. C’est d’abord de la curiosité puis il y a le fait que les collectivités et notamment le département de la Vienne soient parties prenantes de ce projet. Naturellement, on s’est mis dans l’idée de discuter d’une possibilité d’aller jouer à l’Arena et voir si le Poitiers Basket 86 pouvait poser ses baskets sur le parquet de l’Arena. Donc l’idée de départ se résume à de la curiosité, un nouvel outil et une collaboration de nombreuses années avec le territoire.

Comment un événement de cette ampleur-là s’organise ?

Un peu de folie, l’envie de faire découvrir. Pour l’organisation, on mobilise l’ensemble de nos équipes et les salariés du club. Les dates sont particulièrement bien choisies. La première date a servi à faire découvrir et la seconde tombe pendant les vacances des fêtes de fin d’année et sur un derby contre Tours. Tout cela mis bout-à-bout, on se rend rapidement compte qu’il y a un engouement qui fait que nous avons fait guichets fermés sur la première date et que 2000 personnes étaient sans billets. Et sur la seconde date, c’est aussi, je crois, 800 à 1000 personnes qui n’ont pas pu avoir de place.

Quand on regarde un peu les deux événements, entre les animations, la captation, l’affluence, on pouvait s’attendre à assister à un match de haut de tableau de Betclic Elite mais nous étions bien sur une rencontre de NM1. Atteindre ces standards était une véritable volonté de votre côté ?

La réponse est oui. Tout le monde sait que la NM1 est un super niveau. On parle souvent du troisième niveau national, ce qui est vrai mais quand on voit certains joueurs qui viennent de première division d’autres pays européens jouer en NM1 et qui font de belles performances mais qui ne dominent pas le championnat de la tête et des épaules, cela veut dire que la NM1 est, en termes basket, un beau spectacle. Et puis, nous pensons que nous devons offrir au public poitevin un spectacle qui ressemble au plus haut niveau national. Peut-être sur le parquet le niveau sera un peu moins performant mais tout autour, il n’y a pas de raison que nous ne soyons pas en capacité d’offrir de beaux spectacles et nous n’avons pas fini de créer la surprise.

Malheureusement cette saison, vos deux apparitions à l’Arena Futuroscope se sont soldées par des défaites, mais cela ne semble pas avoir gâché la fête pour les spectateurs. Comment percevez-vous cela ?

J’ai encore vu la semaine dernière un de nos partenaires qui était présent qui me disait qu’il avait passé une soirée extraordinaire avec ses collaborateurs et qu’ils attendaient avec impatience l’occasion de revenir nous voir. Pour les gens, cette soirée est tellement extraordinaire et impressionnante dans toute sa configuration que même si le sport et ce qui se passe sur le parquet est important, ils viennent voir un spectacle où on voit une équipe qui se bat, qu’elle perde ou qu’elle gagne. En tout état de cause, dans leur ensemble les gens ont été hyper satisfaits. Maintenant, on aimerait bien que l’Arena devienne un endroit où l’on gagne. Ce qui est toujours difficile pour nos joueurs car ils ne s’y entrainent pas, et n’ont donc pas les repères. Mais, je ne doute pas que nous allons gagner des matchs à l’Arena.

Est-ce que nous pouvons envisager de revoir d’autres organisations similaires voire plus du côté du Poitiers Basket 86 ?

Notre salle est Saint-Éloi, on ne va pas se mentir. Quand on prend un peu de recul et en toute humilité ce que nous réalisons, c’est un truc de fou. Qu’un club de NM1 arrive à remplir l’Arena à guichets fermés avec 5200 personne pour un tel spectacle, c’est tout à fait exceptionnel. Nous, on sait que cette exception, on veut la reproduire et la reconduire. On sait aussi que le club est basé à Saint-Éloi, que notre salle est Saint-Éloi et sera Saint-Éloi jusqu’à nouvel ordre. Cependant, nous nous sommes mis comme objectif de faire probablement deux nouvelles dates à l’Arena. Cela ne va pas dépendre de nous mais des disponibilités de l’Arena. Cela se fera durant la seconde partie du calendrier où on imagine de pouvoir se placer sur des matchs à élimination directe, soit des matchs à couteaux tirés. On pense avoir la capacité de faire une très belle affluence.

Même si Poitiers a quitté depuis 10 ans l'élite et 2 saisons la Pro B, le public Poitevin est toujours là. C’est quoi l’ambition du PB86 de ce côté-là ?

Aujourd’hui quand on regarde notre organisation, en toute humilité, on se rend bien compte que nous avons gardé ce professionnalisme qui laisse entendre qu’on pourrait prétendre à être dans une division supérieure. Mais il y a beaucoup de clubs qui affichent des ambitions. Nous ce que l’on vise, c’est forcément sur une période plus ou moins courte de regagner nos galons et d’aller à nouveau disputer le championnat de Pro B. C’est un objectif à moyen terme et non une obligation absolue pour l’exercice que l’on évoque. D’ailleurs, notre début de championnat nous fait croire que nous avons pris un peu de recul face à certains objectifs. Mais l’idée est d’y retourner et de continuer à structurer le club pour pouvoir cocher toutes les cases qui, selon nous, sont nécessaires pour vivre au niveau supérieur et d’y rester. Il ne s’agit pas de faire l’ascenseur, il s’agit d’avoir des finances qui tiennent la route. On s’est donné un laps de temps défini pour essayer d’atteindre cet objectif de la Pro B. Mais aujourd’hui, on espère être dans les prétendants à terme pour pouvoir retrouver l’échelon supérieur.