Yann Julien | FFBB

Yann Julien

FIBA 3x3 World Tour – 3x3 Paris
Une première saison positive pour 3x3 Paris
3x3 Paris a terminé sa première saison sur le circuit mondial 3x3, l'heure de tirer les premiers enseignements et de se projeter sur les objectifs de la saison prochaine avec le responsable du Ha...
De plus en plus de talents
A l’instar des féminines au début du mois, les Equipes de France 3x3 masculines U18, U23 et senior étaient réunies à l’INSEP la semaine dernière avec un programme chargé mêlan...

Une première saison positive pour 3x3 Paris

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Pour sa première saison sur le circuit mondial, le parcours de 3x3 Paris s’est arrêté au Brésil sur une courte défaite en demi-finale du Challenger de Capivari de Braixo le 13 novembre. Défaite qui laisse un goût amer, puisqu’une place en finale aurait envoyé la première équipe professionnelle de 3x3 française au Masters de Hong Kong et peut-être ensuite au tournoi final d’Abu Dhabi. Quelques regrets donc pour Yann Julien, le responsable du Haut-Niveau 3x3 à la FFBB, mais globalement un bilan positif pour une première saison sur le FIBA 3X3 World Tour : une douzième place au ranking des teams et surtout un réel impact des performances de 3x3 Paris sur le classement de la France au ranking masculin des nations. Ce dernier point n’est pas anodin et constitue même le principal objectif de la saison 2023 de 3x3 Paris, pour aider la France dans sa course à la qualification aux Jeux de Paris 2024. Yann Julien dresse le bilan de l’été écoulé et détaille les enjeux de la saison prochaine. 

Quel bilan pour cette première saison de 3x3 Paris  sur le World Tour ?

Yann Julien : Pour moi c’est une première saison correcte, les cases de notre plan ont été majoritairement cochées, mais on va être honnête : on espérait tous accrocher le Masters de Hong Kong et puis ça s’est joué à rien et on ne s’est pas qualifié. Maintenant, il faut prendre un peu de hauteur et se dire que pour une première saison, se lancer sur le circuit pro et enregistrer un point culminant à Utrecht avec la finale d’un Masters, ça n’était pas prévu. On ne pensait pas arriver aussi haut dès la première année. C’est le gros point positif de la saison. Une énorme prise d’expérience, la capacité à pouvoir évoluer dans les dix premières équipes mondiales. Ça c’est très bien. Même si on garde ce petit goût d’inachevé en passant si près de Hong Kong.

En se confrontant concrètement au circuit, est-ce qu’on mesure mieux toute la difficulté du World Tour ? Est-que vous avez été surpris ?

Y.J. : Oui et non. Oui, parce qu’on a vu que c’est très difficile de briller parmi les dix meilleures équipes mondiales, ça c’est vraiment dur. Parce que ce sont des équipes qui sont installées, qui sont structurées. Ce sont des équipes qui connaissent tous les petits rouages de la performance à ce niveau-là. Mais on n’a pas été surpris, parce qu’arriver jusque dans ces équipes-là, c’est l’objectif qu’on s’était fixé avec Karim (ndlr : Karim Souchu, entraîneur de 3x3 Paris), et au final 3x3 Paris y est arrivé. Donc pour rentrer dans le circuit, il faut se battre au départ, on ne t’ouvre pas les tournois comme ça. Il fallait afficher de la performance. On nous a ensuite ouvert les tournois, on a réussi à avoir des succès dans ces tournois. Maintenant l’étape qui se présente devant nous pour franchir un cap, c’est de passer du top 10 mondial des teams (ndlr : 3x3 Paris est 12e au ranking des teams), au top 5, ça c’est une marche qui va être difficile à passer. Mais c’est possible.

Justement, 3x3 Paris est passé du statut de team non référencée sur le circuit à top 12 au ranking des teams (qui prend en compte toutes les performances sur le circuit du World Tour), c’est une vraie performance.

Y.J. : La notion de ranking est centrale dans le 3x3. Il en existe plusieurs types et ils ont chacun un intérêt particulier. Il y a le ranking des fédérations qui est primordial pour se qualifier pour les compétitions majeures comme les Jeux Olympiques et les Coupes du Monde. 3x3 Paris a été créé aussi par rapport à la qualification à ces compétitions. Et aujourd’hui, notamment grâce à l’apport de 3x3 Paris, la France est 8e nation mondiale chez les hommes, ce qui permet déjà de participer à la Coupe du Monde, ce qui n’était pas forcément gagné, malgré la médaille de bronze cet été. Ensuite il y a le ranking du World Tour, qui ne prend en compte que les résultats obtenus aux Masters, sachant que si tu es dans les 12 premiers, tu es qualifié pour la finale à Abu Dhabi. Et après, il y a un dernier ranking, celui des teams, qui va prendre en compte le nombre de point des 3 meilleurs joueurs de ton équipe, toutes compétitions confondues. C’est un classement important, parce qu’il te positionne sur la scène internationale. Aujourd’hui Paris navigue autour de la 12e place et quand je vois ce qu’a pu faire Paris, je me dis que si on avait commencé la saison plus tôt… Il faut rappeler que Paris a commencé la saison en en juin, après la fin de la saison 5x5 française, alors que toutes les autres équipes généralement commencent à tourner au mois de mars ou au mois d’avril. Nous, on a commencé avec deux-trois mois de retard. Donc finalement, cette 12e place-là est déjà un énorme pas en avant.

Est-ce que cette place assure quelque chose pour la saison prochaine ?

Y.J. : Oui exactement, et c’est là-dessus qu’on a une pointe de regret, parce que malgré les avancés qu’on a faites avec 3x3 Paris, en accrochant la qualification pour le Masters de Hong Kong, qui se joue à deux points au Brésil, et, en performant un peu à Hong Kong, ce qui était possible, on s’ouvrait les portes de la finale à Abu Dhabi. Et le cumul des points de Hong Kong et d’Abu Dhabi, nous aurait fait monter dans le ranking des teams. Et le top 8 de ce ranking à la fin de la saison est qualifié pour le tournoi d’ouverture du World Tour la saison suivante. Donc en fait, tu as une réaction en chaîne qui nous laisse un petit goût amer : tu loupes Hong Kong de 2 points, derrière tu ne fais pas Abu Dhabi, et derrière ça te prive du tournoi d’ouverture de la saison 2023. On perd des points au ranking et on passe à côté d’une prise d’expérience.

Maintenant que la saison sur le World Tour est terminée pour 3x3 Paris, comment allez-vous gérer les joueurs pendant la trêve hivernale ?

Y.J. : La grosse frustration qu’on a eue en début de saison c’était d’être lancé dans une chasse aux tournois pour faire des points, parce que plus tu fais de points, plus tu t’ouvres les portes de nouveaux tournois, et ainsi de suite. Donc la planification qu’on a eu cet été ne nous convient pas dans l’idée de développer des joueurs. C’est ce qu’il fallait faire pour s’ouvrir un maximum de tournois. Ça c’était l’étape 1. L’étape numéro 2, ça va être d’avoir une planification cohérente pour développer des joueurs et arriver à avoir des pics de forme au bon moment. L’hiver on va le gérer comme ça, avec des stages à vocation de préparation et de développement, et quelques tournois, notamment au début de l’hiver qui vont servir à travailler. C’est-à-dire que les premiers tournois qu’on va faire, ce n’est pas la performance qui sera notre objectif mais le développement du joueur et de l’équipe. Le but c’est d’arriver dans une deuxième partie de saison, autour de juin-juillet-août, où là il faudra qu’on soit dans la performance. Actuellement, on est en train de scanner toutes les possibilités qu’on peut avoir en termes de tournois pendant l’hiver. Le but n'est pas de faire trois mois de préparation. Il faut alterner préparation et plus petits tournois.

Quels sont enjeux de la saison 2023 dans l’optique de la qualification Olympique ?

Y.J. : C’est simple : faire progresser la France dans le ranking pour aller le plus haut possible. C’est un enjeu majeur pour nous. Il faut arriver à s’ouvrir de grands tournois et à y performer. Si on fait ça, le classement de la France au ranking des fédérations va forcément monter, au travers des joueurs de 3x3 Paris qui participeront à ces grands tournois. Et plus le ranking de la France va monter, plus on se rapprochera d’une qualification directe aux Jeux. Ce qui est notre objectif initial : placer les filles et les garçons dans le Top 3 mondial et dans le Top 2 européen. Pour l’instant les filles sont dans les clous et ça progresse chez les garçons.

Est-ce que c’est mathématiquement possible pour les garçons ?

Y.J. : Ça va être dur parce qu’on est confronté à des nations qui ont plusieurs équipes sur le Wolrd Tour. On peut prendre l’exemple des Américains. Je pense que 3x3 Paris est capable de battre chacune des équipes américaines. Sauf que les Américains présentent cinq équipes sur le World Tour. Le fait d’avoir ces cinq équipes leur donne un potentiel de trente joueurs. Nous, on a un potentiel de six joueurs. Avec trente joueurs qui vont faire des points sur le World Tour, tu es sûr que ton top 25 national va être fourni et que ton ranking de fédération va être haut. Et c’est ce qui se passe aujourd’hui pour les Etats-Unis, qui sont à la deuxième place du ranking masculin.

L’objectif pour 3x3 Paris en 2023, c’est d’apporter un maximum de points à la France pour être dans les meilleures dispositions pour la qualification aux Jeux.

Y.J. : Exactement, plus la France sera haute dans le ranking et plus le seeding dans les tournois de qualification olympique sera haut. Ce qui permet d’avoir des tableaux plus faciles et d’éviter de croiser les grosses nations en poule ou à la sortie des poules. L’autre avantage qu’on aura avec 3x3 Paris c’est que si on fait un tournoi de qualification, on a déjà un groupe de joueurs sélectionnables en Equipe de France parmi les six de 3x3 Paris. Il faut garder en tête que ces tournois seront en plein dans la saison de 5x5 et ça sera une vraie difficulté. Ça ne veut pas dire que toute l’Equipe de France sera composée de joueurs de 3x3 Paris, mais on peut avoir deux-trois joueurs qui seront dans 3x3 Paris et qui pourront avoir le niveau de l’Equipe de France. Ça voudra dire qu’on n’aura à sélectionner dans des clubs de 5x5, qu’un ou deux joueurs en plus. Ce sera beaucoup plus simple de fonctionner comme ça pendant la saison 5x5, plutôt que d’avoir à sélectionner toute une équipe parmi des joueurs qui seront en pleine saison. Il y a trois tournois de qualification, l’avantage c’est qu’à chaque tournoi, des équipes se qualifient, donc la concurrence se réduit. Potentiellement, si la France n’est pas qualifiée directement pour les Jeux, nous devrions pouvoir participer à deux tournois de qualification. Sur le premier il y a une place en jeu pour les JO et pour l’autre il y en a trois. Les meilleures nations au ranking ne devraient pas participer à ces tournois, donc on a de bons espoirs pour que le travail qu’on a fait avec 3x3 Paris, avec l’apport de joueurs venus du 5x5, porte ses fruits.

 

 

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Surtitre: 
FIBA 3x3 World Tour – 3x3 Paris
Auteur: 
Guillaume KARLI/FFBB
Date d’écriture: 
Jeudi, 24. Novembre 2022
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3x3 Paris a terminé sa première saison sur le circuit mondial 3x3, l'heure de tirer les premiers enseignements et de se projeter sur les objectifs de la saison prochaine avec le responsable du Haut-Niveau 3x3 de la FFBB, Yann Julien.
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FIBA
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De plus en plus de talents

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Parmi les joueurs appelés, il y avait des nouveaux venus dans le groupe France comme Léopold Cavalière, qui a remporté cet été l’Open de France 3x3 à Nantes. « Le 3x3 m’apporte énormément de plaisir parce que c’est plus dans l’intensité et dans le combat, explique l’ailier fort de la SIG. Deux notions qui me tiennent à cœur et dont je suis spécialiste. Je manque encore un peu d’expérience dans le 3x3, mais je sais que ce jeu me plait. » pensionnaire reconnu de Jeep Elite, Léo Cavalière affichait néanmoins un état d’esprit plein d’humilité : « Je suis là pour progresser. J’ai eu la chance de jouer hier avec Charly (Pontens) et on sent qu’il maîtrise. Il est cohérent dans ce qu’il met en place, dans ses conseils et moi ça me plait. C’est vers ça que je veux tendre. Je sais que ça prendra du temps mais j’ai bien prévu de m’investir à fond par rapport à ça. »

Un état d’esprit que recherche Richard Billant et son staff. « On analyse les petits détails qui amènent à la performance, précise Yann Julien, membre du staff technique des Equipes de France. Ce sont tous des joueurs expérimentés, on ne va pas leurs apprendre à jouer au basket. Par contre on peut leurs apprendre à bien jouer ensemble. On essaie d’apporter du mental, du management. On n’est pas que sur les aspects techniques ou tactiques. On essaie d’aborder les choses dans leur globalité. C’est ce genre de choses-là qu’on essaie de mettre en place pendant ces rassemblements. » 

Autre joueur qui fait presque office de nouveau, le revenant Mérédis Houmounou, qui avait fait partie de la toute première équipe de France à la Coupe du Monde 3x3 en 2012, avant de se mettre en retrait jusqu’à cet été. « C’est un pur plaisir de pouvoir revenir dans le groupe France, assure le meneur du SLUC Nancy, heureux de retrouver les sensations et l’ambiance des sélections 3x3. Je suis motivé parce que ça fait des années que je ne suis pas là. Je suis le petit nouveau, je suis un peu comme le petit jeune qui arrive, ils ont tous plus d’expérience que moi dans le 3x3 maintenant, mais j’ai envie de montrer que j’ai toujours des qualités pour le haut-niveau. » Même s’il affiche la même humilité que Léopold Cavalière, Houmounou n’en reste pas moins un compétiteur : « je suis content parce que je pensais que ce serait plus difficile pour moi de rattraper le niveau, mais finalement quand on a l’envie tout est possible. Mon objectif ? je joue ma place à fond donc s’il y a une place pour je ne sais quelle compétition je serai là à postuler, c’est sûr ! »

Nœuds dans le cerveau en perspective pour le staff de l’Equipe de France qui voit de plus en plus de talents à chaque nouveau rassemblement. « On est à un moment un peu particulier de l’année parce qu’on est à distance des échéances estivales, dont la plus importante : le TQO en mai, explique Yann Julien. On en profite pour faire une revue d’effectif assez large. Richard prend du recul pendant le stage, il est dans l’observation pour voir les choses avec un œil extérieur. Karim et moi, on essaie de comprendre les rouages de la performance. On essaie de voir lesquels matchent le mieux mentalement, techniquement, stratégiquement, et de voir si les profils des joueurs vont ensemble. Parce que même si on a deux ou trois très bons joueurs, si les pièces du puzzle ne s’emboitent pas, ça ne peut pas fonctionner. Il y a des entretiens individuels qui sont formalisés, mais il y a aussi des entretiens informels tout au long du stage. La petite discussion qu’on peut avoir au bord du terrain, c’est aussi ça. »

Les règles d’éligibilité des joueurs au TQO et aux Jeux de Tokyo 2021, étant assez strictes, il n’y aura pas beaucoup de marge de manœuvre pour le staff de l’Equipe de France dans sa sélection pour l’été prochain. Mais en rassemblant autant de profils différents et de générations de joueurs, Richard Billant et son équipe voient plus loin et se projettent déjà sur des échéances à moyen et long termes.

Catégorie: 
Surtitre: 
Equipes de France 3x3
Auteur: 
Guillaume Karli/FFBB
Date d’écriture: 
Lundi, 30. Novembre 2020
Vignette: 
Chapeau: 
A l’instar des féminines au début du mois, les Equipes de France 3x3 masculines U18, U23 et senior étaient réunies à l’INSEP la semaine dernière avec un programme chargé mêlant mise en place tactique, entretiens individuels et tournois de fin de stage. Au total, c’est plus d’une trentaine de joueurs qui ont été supervisés par Richard Billant et son staff.
crédit: 
Hervé Bellenger / IS / FFBB
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