Camille Droguet : "Mon rôle dans l’équipe a totalement évolué" | FFBB

Vous êtes ici

Camille Droguet : "Mon rôle dans l’équipe a totalement évolué"

FIBA
14/10/2022
Le palmarès de Camille Droguet ne cesse s’allonger. Championne du Monde et vainqueur de la Nations League, la capitaine de l’Équipe de France U23 revient avec nous sur un été tout simplement incroyable.

Championne du Monde U23, vainqueur de la Nations League, MVP de la Nations League. Comment résumerais-tu ton été en un seul mot ?

Je pense que ça serait : inattendu. Je ne pensais pas que c’était possible de vivre autant d’émotions positives en un été. Chaque compétition était folle. Je ne sais pas si inattendu est le bon mot mais je ne pensais pas que c’était possible de faire un été aussi fou dans tous les sens du terme.

Ton bilan cet été avec les Équipes de France : 41 victoires pour 4 défaites. Comment on vit avec ce statut de favori ?

En réalité on doit vraiment se battre sur certains matchs, il y a aussi beaucoup de matchs pièges. Quand on sait que sur le papier on est l’équipe favorite ça apporte une sorte de pression supplémentaire. Lors des matchs de poules on essaye de se concentrer pour bien faire les choses même si on sait que globalement on devrait passer. Quand on arrive aux quarts de finales, on sait qu’on ne peut pas perdre parce que ce n’est pas notre niveau de perdre à ce stade de la compétition. C’est là où tu as cette pression de te dire que si on perd c’est une contre-performance totale. Sur l’ensemble des compétitions qu’on a pu faire c’est vraiment là où on est le plus stressées. En plus de ça on est vraiment l’équipe à abattre, toutes les équipes veulent gagner contre nous. Je pense notamment aux Pays-Bas, on les a joué tout l’été dont 6 fois en Nations League dans les phases de qualification et on les a de nouveau éliminé en demi-finale de Coupe du Monde U23.

Quelle a été l’équipe la plus difficile à jouer cet été ?

Je pense que c’était l’Équipe de France U21 en finale de la Nations League. En finale elles n’étaient plus que trois mais elles faisaient quand même partie des équipes qui pouvait nous battre. Sinon je dirais les Pays-Bas. C’est une équipe qui m’a toujours fait peur parce qu’elles sont très complètes, elles ont des joueuses qui peuvent tout faire sur le terrain. On les a beaucoup battus cette année entre la Nations League et la Coupe du Monde U23 mais j’avais toujours cette appréhension de jouer contre elles.

Quelle joueuse française et internationale t’as le plus impressionné cet été ?

Mariama Daramy. Nos U21 ont été super impressionnantes cet été, elles ont fait des trucs de fou. Mariama sort d’une saison compliquée et le 3x3 ça lui a vraiment fait du bien je pense. Elle m’a impressionné sur toute la Nations League et notamment sur la finale où elle nous vraiment posé problème. En plus elle est récompensée car elle réalise un super début de saison avec son club d’Aulnoye (LF2) sur les matchs amicaux et le premier tour de la Coupe de France.

Au niveau international je dirais Michelle Plouffe sans hésitation. C’est facile de dire cette joueuse car elle a été MVP mais j’ai joué contre elle en finale de l’étape de Women’s Series de Montréal et elle m’a bluffée. Déjà par son caractère car elle est super humble mais aussi sur le terrain, je défendais contre elle et elle était intenable. Elle a trop d’expérience, elle maitrise tous les aspects du jeu, c’était vraiment impressionnant.

Tu es rentré dans le Top 5 des joueuses Françaises grâce à tes bons résultats avec les Équipes de France. Est-ce que tu fais attention à ton classement individuel ?

On reçoit une notification de la FIBA après chaque compétition pour dire que notre profil joueur a été mis à jour. Personnellement je ne regarde pas souvent le Ranking car ça ne reflète pas totalement le niveau de la joueuse. Après c’est toujours plaisant de se dire que je suis numéro un mondiale de la catégorie U23. Enfaite le Ranking est important dans le sens où ça donne de la crédibilité et ça apporte des points à ton pays. C’est bien d’être dans le Top 10 Français pour prétendre des choses avec l’Equipe de France A.

Comment vis-tu ce rôle de capitaine de l’Équipe de France U23 ?

Mon rôle dans l’équipe a totalement évolué. Sur la première compétition qu’on a faite (Ndlr : Jeux Méditerranéens, 26-27 juin) on s’est dit avec Anna Ngo Djock que c’était à nous de reprendre le flambeau et montrer l’exemple car on avait déjà connu ça. L’année dernière on s’est laissé porter par Hortense et Myriam car c’était les grandes et qu’elles portaient le projet. Je pense que le rôle de capitaine me correspondait bien car je suis quelqu’un d’assez positive, j’essaye d’amener de l’énergie et des bonnes ondes sur et en dehors du terrain. Avec le nombre de compétition et les matchs vraiment court il on a besoin de beaucoup de motivation, de s’encourager et d’être toujours prête mentalement.

Quels sont tes objectifs pour les années à venir ?

Grâce à notre victoire en Nations League, nous avons obtenu une place pour une étape de Women’s Series et je pense qu’on peut aller concurrencer les meilleures équipes du monde avec cette équipe, on l’a d’ailleurs montré lors des étapes d’Eaubonne et de Montréal avec des rosters différents. Aujourd’hui on a beaucoup de joueuses qui peuvent jouer et performer sur le circuit international des Women’s Series avec cette équipe. Après à titre individuel j’aimerais être rappelé avec les A et pouvoir me battre des places pour des compétitions internationales avec l’Équipe de France A.

Il est maintenant l’heure de commencer la saison en Ligue Féminine 2 avec ton club de la Tronche Meylan. La transition n’est pas trop brutale ?

C’est dur ! Je suis arrivé mardi à l’entrainement avec le sourire jusqu’aux oreilles à me demande ce qui m’arrive. C’est compliqué car il faut vite redescendre et se dire qu’on a vécu un truc de fou mais se recontenter parce qu’il y a match de championnat ce week-end et des gens comptent sur toi. On ne peut pas faire n’importe quoi parce qu’on est sur un nuage, il faut tout de suite se rencontrer et c’est très dur mentalement. Au final ça revient vite, car tu es guidé par l’esprit de compétition en tant que sportif de haut niveau. Aujourd’hui je suis championne du monde, je le savoure mais je sais que j’ai un autre objectif à aller chercher tout de suite derrière. Je suis très contente d’être revenue à la Tronche Meylan, on aimerait finir dans le Top 5 lors de la saison régulière de Ligue Féminine 2 et ensuite prendre ce qu’il y a prendre en play-offs.