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Equipe de France 3x3 féminine

Ma force, c'est ma détermination

Armand Lenoir / FFBB
Propos recueillis par Ulysse Chedhomme/FFBB - 12/11/2021
A l'entame de sa quatrième saison en Ligue Féminine de Basket (LFB), Kendra Chery (10.4 points, 7.0 rebonds, 2.0 passes) semble avoir franchi un cap à Basket Landes. Des performances qui n'ont pas échappé au nouveau staff de l'Equipe de France 3x3, qui a décidé d'intégrer la joueuse Guadeloupéenne au groupe France pour la traditionnelle revue d'effectif de novembre à l'INSEP.

Est-ce que tu peux nous parler de ton début de saison à Basket Landes ?
Ça se passe bien, je pense que ce qui fait notre force c’est la cohésion de l’équipe. Il y a eu des joueuses blessées, mais cet état d’esprit nous aide beaucoup. Il y a beaucoup d’échange entre les générations, parce qu’on a pas mal de jeunes joueuses dans l’effectif, et cet échange nous aide à nous mettre en confiance. Les coachs aussi nous aident beaucoup pour nous mettre en confiance quand on rentre sur le terrain et ça c’est vraiment cool.

Pour toi c’est une première en Euroleague avec autant de temps de jeu, comment tu le vis ?
Je le vis plutôt bien, même si parfois il y a des moments durs. Ça ne se voit pas forcément sur le terrain parce qu’on a nos forces, mais il y a quand même des moments difficiles. Ce que j’aime bien c’est que j’ai l’opportunité de jouer, ça me fait progresser plus rapidement. L’enchaînement des matchs permet de vite trouver des solutions avec les coachs et les joueuses d’expérience qui nous entourent, c’est vraiment cool.

Tu joues notamment avec Marie-Eve Paget qui est une valeur sûre du 3x3 aujourd’hui. Aviez-vous parlé ensemble de 3x3 ? Elle te racontait un peu ses expériences en Equipe de France 3x3 ?
On n’en a pas vraiment parlé avant, parce que cette sélection m’a surprise, je ne m’attendais pas forcément à être appelée. Elle me disait qu’il faut vraiment faire du 3x3 pour comprendre, parce que de l’extérieur, on a une vision différente. Et c’est vrai : avant ce stage par exemple je pensais que c’était beaucoup de un contre un, alors que je vois qu’il y a beaucoup de systèmes mis en place. C'est vraiment plus structuré que ce qu'on imagine.

Tu as un profil qui colle bien avec le 3x3, comment les coachs t’ont contactée ?
Ils m’ont dit qu’ils allaient faire une revue d’effectif et qu’ils voulaient tester des joueuses. Moi, je n’avais jamais vraiment fait de 3x3, c’était la première fois. J’étais surprise, je n’avais même jamais fait de tournois. Je n’y avais jamais réfléchi et après cet appel, j’y ai pensé plus sérieusement et j’ai vu tellement de points positifs, je pense que ça va m’apporter beaucoup. Je suis une joueuse qui me pose des questions et là je me dis « ne réfléchis pas ». En fait le 3x3 ça me fait bizarre, parfois je suis mal à l’aise parce que j’ai du mal à enchainer les trucs sans réfléchir dans mon jeu, par rapport à ma personnalité, et là ça m’aide.

Qu’est-ce qui t’a surprise quand tu as commencé à jouer avec des filles expérimentées comme Leatitia (Guapo) ou Hortense (Limouzin) ?
Les remises en jeu ! (rire) Quand le coach a dit « remise en jeu », j’allais me mettre derrière la ligne et le coach a commencé à compter, moi je pensais que c’était les 5 secondes, mais en fait c’était déjà les 12 secondes de la possession ! Il faut s’habituer aux règles, ça m’a un peu perturbé au début, mais le plus dur c’est l’enchainement des actions, des phases défensives et offensives sans arrêt du jeu. Tout s’enchaîne très vite.

Est-ce que tu as été surprise par l’intensité des matchs ?
Pour l’instant ça va, parce qu’on n’a pas fait de match de 10 minutes (ndlr : interview réalisée en début de stage), mais 10 minutes ça doit être très intense.

Ta première impression sur la pratique ? C’est quelque chose qui t’intéresse ?
Moi, tout m’intéresse. C’est vrai que j’ai toujours eu, depuis toute petite, l’objectif d’être en Equipe de France 5x5 et quand le 3x3 est arrivé, j’ai vu ça comme une opportunité. Je pense qu’on a tous des objectifs, mais il y a aussi des opportunités à côté. Je découvre la pratique et je trouve ça vraiment cool. Mais en fait, c’est juste du basket, c’est ce que j’aime, et je prends juste du plaisir à jouer.

Il y a des compétitions internationales chaque année et bien sûr en 2024 il y a les JO à Paris. Est-ce que c’est quelque chose que tu as dans un coin de la tête ?
Paris 2024 c’est un objectif. D’autant que j’étais à l’INSEP quand on faisait des événements pour avoir les Jeux et j’y étais quand on a appris tous ensemble avec les athlètes de l’INSEP que Paris avait décroché les Jeux. Je me suis dit : je ne peux pas faire des événements pour avoir les Jeux à Paris et ne pas y participer en 2024 ! Après je n’ai pas envie d’attendre uniquement cet événement, on ne sait jamais ce qui peut arriver. Je n’ai pas envie de baser ma vie là-dessus, mais c’est vraiment un objectif que j’ai dans la tête et c’est important pour moi.

Tu as un profil de joueuse dure du championnat, quel est ton point fort selon toi et quel est celui que tu dois développer ?
En fait il y a beaucoup de point forts techniques, mais le plus important c’est ce qu’il y a dans le cœur : l’engagement que je mets sur le terrain et cette envie de ne pas perdre. Même si je peux être dans le dur, j’ai toujours dans la tête cette envie de ne pas perdre et je pense que ça m’aide beaucoup dans l’engagement et on va retrouver ça au rebond, dans les drives, dans la défense. Donc mon point fort, je dirais que c’est la détermination. Mon point d’amélioration, je pense que c’est le mindset dans le tir. Je crois, et je sais, que je sais tirer, mais ça se passe dans la tête. J’ai entendu tellement de fois que mon tir n’était pas bon, que j’ai commencé à y croire. Aujourd’hui, j’en ai pris conscience et je crois de nouveau dans mon tir. Il faut continuer dans cette voie, c’est ça mon axe de progression.

Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour la suite ?
Continuer de prendre du plaisir en jouant au basket et atteindre mes objectifs.