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Equipe de France masculine

Caramba, encore raté

Julien Guérineau (service de presse FFBB) - 26/08/2013
La France pensait tenir son premier succès face à l'Espagne depuis 2010 mais un tir de Marc Gasol à 3,8 secondes du buzzer a douché l'enthousiasme des 8.200 spectateurs de la Park and Suites Arena de Montpellier.
La superbe ambiance de l'Arena montpellieraine qui reprend a cappella La Marseillaise n'a fait ni chaud ni froid aux champions d’Europe en titre. Les Espagnols installent patiemment leur jeu d’attaque en s’appuyant sur leur tour de contrôle Marc Gasol. Les passes sont lumineuses, les shoots précis. En quatre minutes, la Roja a fait le trou (3-13) et Vincent Collet rappelle ses troupes pour un recadrage. La mise au point porte ses fruits offensivement avec des Bleus plus agressifs à l’image d’un Nicolas Batum auteur d’une monumentale claquette dunkée suivie d’un trois-points en déséquilibre. Le début du show de l’ailier des Blazers, dans la continuité de son match à Madrid vendredi soir. Des "Batum, Batum" descendent des tribunes à chaque possession tricolore. Le public sous le charme a compris qu’il venait d’assister à un petit chef d’œuvre : 15 points à 6/6, 3 rebonds, 1 passe, 1 interception, 19 d’évaluation en dix minutes pour faire recoller la France (22-23).
Le banc des Bleus va ensuite largement contribuer à poursuivre la bonne série. Florent Pietrus apporte une dureté nécessaire en défense et Thomas Heurtel se fend de quelques inspirations géniales au relais d’un Tony Parker toujours à la recherche de rythme suite à ses quelques jours d’arrêt sur blessure. Son inséparable compère, Boris Diaw, connaît lui aussi des difficultés au rayon adresse. En revanche il s’occupe avec efficacité du cas Marc Gasol. Malgré son déficit de centimètres il résiste admirablement à la puissance du pivot des Grizzlies, limitant ainsi son impact sur le jeu. L’écart ne dépasse jamais les 4 unités et à la pause, l’incertitude est totale (43-41).


Si le rythme a été endiablé en première mi-temps, il est nettement plus haché au retour des vestiaires. Les débats sont physiques et les fautes pleuvent. Les actions se terminent bien souvent sur la ligne des lancers-francs. Dans cette guerre de tranchées, Marc Gasol domine son sujet. En l’absence de son frère, le meilleur défenseur NBA de l’année assume pleinement ses responsabilités et constitue la plaque tournante du jeu de son équipe. En face, c’est Tony Parker qui retrouve son costume de leader. Le meneur des Spurs va au charbon et gagne tout d’abord ses points à la dur, sur la ligne. C’est là qu’il retrouve la confiance… et enflamme la Park and Suites Arena. Deux flèches primées ramènent la France à hauteur à dix minutes de la fin (59-59) alors que le feu-follet Sergio Llull semblait avoir donné l’ascendant aux siens.
Désireux de ne pas couper Parker dans son élan, Vincent Collet choisit de l’aligner aux côtés de Thomas Heurtel. Une option payante. Le meneur de Vitoria, régional de l’étape, est aussi audacieux qu’efficace. Parker quant à lui rend fou la défense espagnole. Ses feintes de tirs dans la raquette sont un modèle du genre et les maillots jaune s’envolent systématiquement dans le ciel héraultais pour lui retomber sur le dos, abonnant l’icône du basket français à un passage par les lancers-francs (14/16 au final).
Mais il est décidément écrit que le money-time face aux Espagnols sera toujours fatal aux Bleus. Alors que Parker a fait mouche à 6,75 m (84-81), Sergio Rodriguez règle la mire à mi-distance puis sert Marc Gasol sous le cercle sur une passe remarquable de lucidité (84-85). A 4 secondes du buzzer la France a une dernière occasion de vaincre le signe indien. Parker parvient à trouver une bonne position de tir à trois-points mais son shoot rebondit sur le cercle. Si les Bleus veulent battre leurs meilleurs ennemis, il faudra le faire à l’EuroBasket.