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"C’était tellement attendu"

Emy Coldepin - 17/04/2021
7 ans après sa descente, le Saint-Vallier Basket Drôme est de retour en Pro B. 23 victoires en 25 rencontres lui ont assuré la première place de la poule B de Nationale 1. Interview de leur entraîneur, Philippe Namyst.

Quel est votre ressenti depuis mardi soir ?

Beaucoup de joie, beaucoup d’émotions parce que c’est vrai que c’était tellement attendu par tellement de monde à Saint Vallier et que de voir les gens heureux et dans l’apaisement... Dans les victoires ce sont les joueurs qui doivent être mis en avant. J’ai pris beaucoup de recul pour regarder les joueurs parce que dans une carrière ce n’est pas souvent qu’on connaît une montée. Il faut savourer. Et voir le plaisir et le bonheur des dirigeants, des quelques supporters qui ont pu nous rejoindre après le match, c’est vrai que ce sont de grands moments.

Pour votre première saison au club, comment avez-vous construit cette équipe pour l’emmener au sommet ?

Tout a été réfléchi, calculé, évalué pour avoir une équipe qui soit à la fois la plus talentueuse, complémentaire et expérimentée possible. Construire un groupe qui soit susceptible sportivement de répondre présent par rapport aux ambitions que l’on pouvait avoir. Il y a un élément qui est primordial, c’est l’aspect financier et le budget qu’est capable de réunir le Président et ça c‘est tout à son honneur, qui a permis d’aller chercher des joueurs qui étaient sur les niveaux au-dessus et qui pouvaient amener ce petit plus. La deuxième étape c’est de faire de ces individus qui ne se sont pas choisi des garçons qui apprennent à se connaître, à s’apprécier et puis qui apprennent à partager et qu’ils soient prêts à faire l’effort pour l’autre.

Depuis 7 ans la montée en Pro B a échappé à plusieurs reprises aux mains des Drômois, avez-vous ressenti une pression par rapport à cet objectif dès votre arrivée?

Non je ne peux pas parler de pression, j’ai connu des clubs où il y avait bien plus de pression que ça par rapport aux résultats. Orchies, par exemple, où il y avait une vraie pression permanente. Ici il y avait une envie plutôt qu’une pression. C’était quelque chose de très constructif de la part des dirigeants et c’est aussi ce qui explique qu’à un moment ça se passe bien. Quand on met trop de pression et qu’elle est ressentie par les joueurs ça ne permet pas d’aller vers la performance. On peut en revanche faire adhérer à un projet, un projet de club, un projet d’équipe qui permet de tirer tout le monde vers le haut. Et je pense que c’est quelque chose qui a vraiment très bien était fait à Saint-Vallier.

Seulement deux petites défaites cette saison, quel a été votre secret pour garder une telle constance ?

Le premier secret d’abord c’est qu’il y avait un bel adversaire en face, avec cette équipe de Caen qui n‘a rien lâché de bout en bout et qui a nous a aussi obligé à nous dépasser, parce qu’on savait que le moindre faux-pas pouvait être sanctionné. Et puis j’ai un vrai groupe de compétiteurs ça c’est le deuxième élément.

Le championnat a été bouleversé par la pandémie du Covid 19, comment avez-vous réussi à aborder les matchs avec sérénité avec vos joueurs ?

Juste avant le deuxième confinement nous étions tous touchés : les joueurs, les deux entraineurs et même le chauffeur du car. Il a fallu digérer ça parce que mine de rien, ça met un vrai coup d’arrêt. Il y a l’arrêt des entrainements mais physiquement tout le monde n’a pas été touché de la même manière. Pour certains joueurs, il a été plus compliqué de revenir au niveau physique auquel ils étaient avant cet épisode Covid. Et puis le deuxième élément c’est qu’il a fallu gérer cette suspension du championnat où ce n’était pas simple, parce que on s’entrainait sans objectif, sans savoir quand on allait reprendre : au mois de décembre, au mois de janvier, au mois de février ? Il y a eu tous les scénarios possibles et imaginables.

Saint Vallier est réputé pour la passion de ses supporters. Leur absence n’a-t-elle pas trop pesé sur le mental et la motivation de votre groupe ?

Sur les premiers matchs ça a pesé dans l’esprit des joueurs et après c’est plus de la frustration de pas avoir pu partager avec eux ces grands moments, à commencer par ce dernier match à la maison qui aurait été une fête extraordinaire si la salle avait pu être pleine. Il y a vraiment des fans qui sont fous de basket et de leur équipe de Saint-Vallier et ça reste vraiment le gros bémol de la saison.

Cette montée en pro B, est-elle une petite revanche par rapport à votre saison l’année dernière et la situation avec Challans ?

Pas du tout. Dans la carrière d’un entraineur cela fait partie des aléas. Parfois les choses ne tournent pas comme on le souhaite pour différentes raisons. Il y a des choix qui ont été faits qui concerne le club de Challans. Que je sois d’accord ou pas peu importe. La seule chose qui a compté pour moi c’est de construire une belle histoire avec cette équipe et avec ce club. Et l’histoire démarre plutôt pas mal.

Ce succès est-il pour vous une réussite sportive ou humaine ?

Les deux. Je demeure persuadé qu’il ne peut pas y avoir l’un sans l’autre, ou en tout cas très difficilement. On peut construire des groupes qui s’entendent très très bien et qui ne sont pas suffisamment performants sur le terrain. On peut avoir une somme d’individualités extraordinaires et que ces garçons-là ne soient pas capable de faire des efforts les uns pour les autres. Il faut d’abord avoir un peu de talent parce que, à un moment il faut être capable de mettre des paniers ou de stopper son adversaire direct. Ensuite il va y avoir la dimension humaine qui va faire que qu’un joueur a envie de faire la passe de plus ou bien faire l’effort de plus pour aller aider son coéquipier qui est en difficulté.