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Finales Coupe de France

"La plus belle finale jamais vécue"

Kévin Bosi - 14/04/2023
Figure du basket français et de la Coupe de France, Céline Dumerc (1,69 m, 40 ans) a déjà remporté à six reprises cette compétition, dont l’édition 2022 avec Basket Landes l’an dernier, dans une finale épique qui avait marqué les esprits face à Bourges. Dans une saison compliquée avec les Landaises, elle qui dispute peut-être sa dernière saison, se verrait bien ramener à nouveau le trophée dans le Sud-Ouest.

Habituée de ces grands rendez-vous en finale de Coupe de France, que cela symbolise pour vous de participer à nouveau à cette finale, et pour la deuxième année d’affilée avec Basket Landes ?

C’est génial pour Basket Landes, c’était un rêve pour ce club, qu’on leur a permis de réaliser l’an dernier. Et on sait que l’édition de 2022 a été tout simplement magique, incroyable. C’est la plus belle finale de Coupe de France que je n’ai jamais vécue, et même parmi celles que j’ai regardées à la télévision où je ne jouais pas, il n’y avait pas eu de match aussi beau ces 20 dernières années. Et puis le fait d’être avec Basket Landes, ce public incroyable qu’on avait derrière nous, c’était énorme. D’y retourner en 2023, c’est vraiment chouette, d’autant plus que notre saison est particulière. On galère plus que d’habitude, et disputer cette finale est la cerise sur le gâteau d’une saison un peu complexe.

Après la finale incroyable contre Bourges il y a un an, avez-vous la pression de reproduire un match aussi fou ?

J’ai tout de suite dit aux gens que s’ils pensaient que ça allait être la même histoire, ils se mettaient le doigt dans l’œil (rires). On ne vivra jamais la même expérience, on ne revivra jamais le même moment, aussi car c’était le tout premier pour ce club de Basket Landes. Il y avait une atmosphère si particulière, et ce n’est pas cela qu’on va aller chercher cette année. Il faut prendre du plaisir dans cette finale, on sait ce que c’est de la jouer car on ne l’avait jamais fait auparavant. Là on ne va pas se focaliser sur gagner à tout prix, mais surtout jouer et prendre du plaisir. Et le résultat viendra après. Bien sûr qu’on va jouer pour gagner, mais sur le papier, on n’est pas favorites.

Une finale sur un match sec, dans une salle qui n’appartient à aucune des deux équipes, c’est toujours particulier. Après toutes ces finales vécues, comment l’appréhendez-vous ?

Aller à l’Accor Arena, c’est toujours très spécial. Quand j’ai commencé, c’était plutôt vécu comme une contrainte, au milieu d’une saison où tout s’enchaînait, du Final Four de l’Euroligue, les play-offs du championnat, etc… Désormais, la Coupe de France est vraiment mieux positionnée et elle délivre aussi un ticket européen, et ça change vraiment la donne et la manière d’appréhender la compétition. C’est une saveur particulière. Et puis, tu joues dans une salle que tu ne connais pas, dans laquelle tu n’as même pas pu faire un entrainement auparavant. Tu n’as pas vraiment le temps de la préparer. C’est un match sec, avec toute l’émotion qu’une finale peut t’apporter. Il n’y a pas plus indécis, quand bien même il y a un écart sur le papier entre les deux finalistes.

Cela vous est déjà arrivé de déjouer les pronostics ?

Plutôt l’inverse. En 2012, on joue contre Arras en finale de Coupe de France avec Bourges, et on est clairement favorites. On menait de 20 points à la mi-temps, on fait un très bon début de match, et puis en deuxième mi-temps tout s’inverse : elles mettent des paniers à trois points avec la planche, des tirs venus de nulle part, elles reviennent. La folie et l’énergie de Bercy les a transcendés et elles se sont imposées. L’ASVEL cette année a envie de tout rafler, ça va être compliqué de les faire trébucher. Il ne faut pas se focaliser là-dessus, concentrons-nous sur le plaisir à prendre dans cette finale, à jouer sans pression.

Sans savoir si cette finale de Coupe de France sera votre dernière à 40 ans, vous souvenez-vous de votre première finale ?

Oui… ça devait être en 2005. Le premier titre que j’ai gagné dans ma carrière c’était une Coupe de France, en effet. Après trois saisons à Tarbes, j’étais arrivée à Bourges en 2004-2005, qui était en plein duel avec l’autre club phare du moment, Valenciennes. Pendant cette finale de Coupe de France en 2005, on était aussi en pleine finale de championnat LFB contre l’USVO, et on était mené 2-0. Personne ne nous voyait gagner cette Coupe de France, on avait peu d’espoir, et finalement on avait réussi à remporter ce trophée (ndlr, victoire 74-49 alors que Bourges n’avait plus remporté cette compétition depuis 1991). On avait ensuite perdu la finale LFB, mais au milieu de tout cela on avait réussi à se transcender et à gagner cette Coupe de France. C’était la folie de ce match sec, 40 minutes, peu importe ce qu’il s’était passé avant ou ce qu’il se passera après.