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Jeux Olympiques - 5x5 féminines

Eblouies par la Rui

Bellenger/IS/FFBB
Par Julien Guérineau, à Tokyo - 06/08/2021
L’Equipe de France féminine n’a rien pu faire face à la vista de la meneuse Rui Machida qui a mené le Japon à une historique finale olympique (71-87). Les Bleues joueront le bronze à 9h00 contre la Serbie, comme en 2016.

L’échauffement de l’équipe japonaise est un bon aperçu de ce qui attend ses adversaires. Cinq assistants dans la raquette, deux joueuses au niveau des lancers-francs et dix autres sagement installées en arc de cercle autour de la ligne à trois-points, prêtes à bombarder pendant plusieurs minutes à longue distance. Le Japon connaît ses forces et ses limites et récite à merveille le basket qui peut le faire gagner.

L’Equipe de France était prévenue après avoir été battue en poule. Mais elle a malgré tout subi de plein fouet l’agressivité nippone, encaissant un 4-9 en trois petites minutes. Pas assez dures, trop facilement débordées sur les un-contre-un, les Tricolores ont cependant rapidement réagi et notamment grâce à l’apport d’un banc décisif. Alexia Chartereau efficace, Marine Fauthoux impliquée en défense et Iliana Rupert, opportuniste, signaient un 9-0 autoritaire.

La France solidement installée en tête (22-14), le retour aux affaires de Rui Machida allait totalement changer la donne. La joueuse du Fujitsu Red Wave dans le championnat local est un petit général d’1,62 m qui imprime un rythme effréné aux rencontres et distribue le caviar à la louche. Après avoir égalé le record olympique de passes décisives (15) face au Nigeria, elle a délivré un récital lors du deuxième quart-temps. Intenable, elle enchaînait les contre-attaques ou les fixations pour offrir à ses coéquipières des paniers faciles ou des tirs ouverts. Le fonds de commerce de Japonaises qui signaient un différentiel de 15 points sur la période !

Et le retour des vestiaires n’arrangeait rien. Si Sandrine Gruda imposait sa puissance près du cercle, le Japon continuait sa cavalcade infernale sous la direction d’une Machida magistrale. Quand cette dernière faisait mouche au-delà des 6,75 m l’écart grimpait à +15. Valérie Garnier tentait alors le pari radical de changer d’un coup d’un seul l’intégralité de son cinq. Un choix qui ne modifiait pas radicalement le momentum d’un match dominé de la tête et des épaules par Machida et l’adresse du Japon qui comptera jusqu'à 27 points d'avance.

Gabby Williams, maladroite, continuait malgré tout à se battre sur tous les ballons et le banc encourageait bruyamment les joueuses sur le parquet. Marine Fauthoux menait un dernier rush volontaire mais bien trop tardif.

Si la déception est immense pour les Françaises, elles vont devoir très vite se remettre la tête à l’endroit. Le match pour le bronze est en effet programmé à 9h00 demain matin, face à la Serbie qui, rapidement menée de 20 points par les Etats-Unis, a préservé ses cadres. L’affiche est la même qu’à Rio en 2016 et en finale de l’EuroBasket il y a quelques semaines. Avec un dénouement à changer.

Japon bat France  87-71

Les réactions
Valérie Garnier :
"Quand on ne revient pas en défense on a beaucoup de difficultés surtout avec des difficultés pour scorer. En début de match sur attaque placée nous avons réussi à tenir mais elles ont trouvé beaucoup de tirs sur les contre-attaques. Nous avons des grandes et elles nous ont beaucoup puni sur les switches. C'est un basket fait de fondamentaux de vitesse, de courses, de passes et de shoots. Des fondamentaux parfaits à une vitesse très importante et une qualité d'adresse dont on n'a pas l'habitude. C'est très intéressant à voir mais c'est difficile à jouer. Le Japon s'est préparé toute l'année et est présent pour les Jeux. Il va falloir se concentrer sur le match de demain. Il ne nous reste que 17 heures pour se reposer et si nous sommes frustrées il va falloir l’oublier pour aller chercher le bronze. Mes joueuses ont donné le maximum mais nous avons été dans l’échec offensivement. Et je sais qu’elles donneront le maximum demain. La solution sera sans doute de tourner beaucoup plus pour oublier la fatigue. Finir une compétition par une victoire avec une médaille de bronze c’est l’objectif. Il y a aussi une revanche à prendre sur l’équipe serbe."

Sandrine Gruda : "Notre défense n’était pas là ce soir. J’ai dit à l’équipe que nous avons battu l’Espagne et c’est un privilège de pouvoir jouer pour une médaille. Nous n’avons pas de temps à perdre à propos de ce match. Il faut se concentrer sur la Serbie. Il faut laisser les émotions négatives de côté et rentrer dans l’analyse du jeu serbe afin de trouver les tactiques à mettre en place pour les faire jouer."

Marine Fauthoux : "Les trois-points sont tombés de tous les côtés. C’est un jeu atypique, ça court partout, ça shoote de tous les côtés. Nous n’étions pas prêtes encore une fois. On doit se regarder dans une glace avant tout. On perd de 4 le premier match et là on en prend 20. C’est une faute de notre part. On aurait dû bien mieux maîtriser ce match. On peut les dominer mais si on perd deux fois c’est qu’elles sont meilleures."