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EuroBasket 2017

Battus d'entrée

Bellenger/IS/FFBB
31/08/2017
L'Equipe de France s'est inclinée 84-86, après prolongation, en ouverture de l'EuroBasket 2017, face à la Finlande dans une rencontre qu'elle avait pourtant bien en main à deux minutes de la fin.

Deux ans après avoir ouvert l’EuroBasket 2015 contre la Finlande et tremblé jusqu’en prolongation, l’Equipe de France retrouvait un adversaire qu’elle a désormais l’habitude de croiser et dont elle sait à quel point son style atypique lui cause bien des problèmes.

On craignait une pluie de tirs de loin, un bombardement susceptible de mettre le feu à une salle archi-comble et de créer un écart conséquent d’entrée. Après dix minutes les Tricolores auraient pu être rassurés, leurs adversaires affichaient un pâle 0/4 au-delà des 6,75 m… et menaient pourtant de huit longueurs ! La faute notamment à une collection de ballons perdus de l’Equipe de France et au petit festival de Tuukka Kotti. Cet intérieur de Pro B allemande n’était pas l’arme offensive la plus redoutée mais il a pleinement profité dans la zone intermédiaire de l’attention portée à ses coéquipiers shooteurs lors du premier quart-temps (15-23).

Une tendance inquiétante que les troupes de Vincent Collet vont corriger de la plus belle des façons en haussant largement leur niveau défensif, à l’image d’Edwin Jackson et de Louis Labeyrie. Loin des feux d’artifice des matches de préparation à Toulouse, c’est dans l’agressivité sur les porteurs de balle, les rotations et les aides que les Bleus signent un spectaculaire 18-3 ponctué par une interception de Thomas Heurtel (10 pts à la pause, 33-26). Mais après avoir largement renversé la vapeur, la France retombait pendant une minute dans ses travers et ruinait par son impatience son beau retour (33-32).

Une tendance confirmée au retour des vestiaires et qui forçait Collet à stopper le jeu après quelques secondes. Le jeu collectif séduisant des dernières semaines laissait place à des tentatives plus solitaires et d’autant moins efficaces que Nando De Colo était ciblé et mis sous l’éteignoir par les Finlandais. Avec des possibilités limitées dans le jeu de transition, les forces habituelles des Bleus étaient aux abonnés absents. Mais l’arrière du CSKA a l’expérience et la confiance des plus grands. Patiemment, De Colo a continué d’attaquer le cercle, obtenant les coups de sifflet qui se refusaient à lui. Sur la ligne des lancers-francs, en contre-attaque, en post-up il se fendait de 14 points pour donner un peu d’air à son équipe avant le money-time (53-49).

Et c’est avec un cinq inattendu que la France a poursuivi sa série. Jackson, Toupane, Westermann, Poirier, Labeyrie, une escouade particulièrement inexpérimentée à l’EuroBasket (7 matches disputés au total pour le seul Westermann) mais qui a permis aux titulaires de souffler avant de surgir à nouveau pour porter l’estocade. Evan Fournier pour un 2+1, Boris Diaw de loin, Nando De Colo à mi-distance puis Fournier à nouveau semblaient en mesure de tuer tout suspense (70-62, 38e). Mais c’était sans compter sur le talent pur de Lauri Markkanen (2,13 m, 20 ans). La nouvelle idole du basket local, drafté par les Bulls cet été alimentait la flamme de l’espoir puis Jamar Wilson envoyait le match en prolongation, comme en 2015 à Montpellier, De Colo manquant un tir au buzzer.

Cinq minutes supplémentaires de très haut niveau marquées par une succession d’exploits individuels. Wilson, Fournier, De Colo mais surtout Markkanen. Le jeune homme n’est pas encore le nouveau Dirk Nowitzki mais son potentiel est exceptionnel. Labeyrie est impuissant face à la variété de sa panoplie offensive et la Finlande, sur un de ses tirs primés flirte avec la victoire (79-84). La France reste néanmoins en vie par la grâce d’Evan Fournier. Mais Jamar Wilson gère de main de maître la dernière possession et crucifie les Bleus sur un ultime un-contre-un.
L’Equipe de France est donc battue d’entrée et devra rapidement se remobiliser avant d’affronter la Grèce samedi. Un revers initial qui n’est pas totalement une nouveauté. En 2013 elle avait subi pareille déconvenue face à l’Allemagne. Deux semaines plus tard, elle était championne d’Europe.