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EUROBASKET 2015

Les Bleus sur le fil

Bellenger/IS/FFBB
Julien Guérineau, service de presse - 05/09/2015
Face à une équipe finlandaise qui n’a jamais baissé les bras, l’Equipe de France s’est fait très peur avant de bien gérer une prolongation inattendue et de s’imposer 97-87 pour lancer son EuroBasket. Un avertissement sans frais.
Pour lancer l’EuroBasket 2015 il fallait une ambiance de fête et un match de qualité. L’Equipe de France a connu les deux samedi soir, dans une superbe Montpellier Arena, même si elle n’avait sans doute pas prévu d’être poussée à la prolongation dès l’ouverture de la compétition par une formation dont le style ne lui réussit décidément pas du tout. Concentrés, déterminés les Bleus ont vite évacué la pression d’un premier match à domicile en frappant les premiers, dans le sillage d’un Nando De Colo, meilleur marqueur de l’équipe en préparation et qui continue d’impressionner par son aisance balle en main et sa facilité à aller au cercle. L’écart montera ainsi à 9 points au cœur du premier quart-temps (22-13) avant l’apparition d’un invité surprise. 
 
Vincent Collet et les siens craignaient particulièrement Petteri Koponen. Mais plutôt bien tenu par Nicolas Batum, c’est finalement sa doublure, Jamar Wilson, qui mettait le feu, compilant 11 points à 5/5 aux tirs en 5 minutes seulement. Le natif du Bronx n’est pas un des naturalisés de convenance qui chassent le cachet en équipe nationale. Marié à une ancienne internationale finlandaise il a passé avec succès le test linguistique indispensable à l’obtention de son passeport, plusieurs années après sa demande initiale. Entré en jeu alors que son équipe frisait la rupture, il a, à lui seul, relancé les débats à la faveur d’un 2-9 salutaire. 
 
Tout était donc à refaire pour les Tricolores. Objectif rapidement rempli grâce à l’incontournable De Colo et Nicolas Batum, inspiré à mi-distance (42-30). De l’autre côté du terrain, Wilson était momentanément calmé par un contre monumental de Charles Kahudi avant de réapparaitre juste avant de rentrer aux vestiaires. Adroite et séduisante offensivement, l’Equipe de France devait ainsi se contenter d’une avance modeste à la pause (45-37), la faute notamment à quelques approximations (7 balles perdues) et un rebond pas tout à fait verrouillé (9 rebonds offensifs pour la Finlande).
 
Le scenario bien en place n’allait pas subir de modification majeure. Discret jusqu’alors, Tony Parker changeait de braquet se fendant de 11 points dans le troisième quart-temps. Sur un tir primé d’Evan Fournier la France prenait à nouveau le large (63-47). Mais la Finlande, samedi soir, ne voulait pas mourir, portée par près de 3000 fans qui ont contribué à faire tomber le record d’affluence de l’Arena de Montpellier. A -16 c’est Sasu Salin, de loin qui relançait la machine. Parker décidé à en finir en remettait une couche mais le duo Koponen-Wilson ne levait pas le pied alors que le jeu collectif français se délitait minute après minute. Moins de rythme, moins de passes, le doute s’insinuait insidieusement dans les esprits et gagnait les tribunes. Un doute transformé en trouille absolue lorsque Huff égalisait dans les dernières secondes, imité ensuite par Salin à trois-points.
 
Si Parker manquait ensuite le tir de la gagne, la prolongation allait être mieux gérée par des Bleus sans doute désireux de s'éviter tout frayeur supplémentaire. Lancés par De Colo et Diaw, rassurés par Lauvergne près du cercle leur défense provoquait plusieurs pertes de balles leur offrant quelques paniers faciles et un gigantesque ouf de soulagement.

Les réactions

Boris Diaw : "Nous avons commis beaucoup d’erreurs, dans les détails, pas dans l’engagement. Parfois nous étions tous ensemble en même temps et parfois on s’oublie. On dit depuis le début que ce sera très difficile. Ce soir en est la preuve. On pouvait s’attendre à ce type de match. Quand tu as un relâchement contre eux tu as toujours un joueur qui sort des écrans et qui met des shoots de fou."
 
Joffrey Lauvergne : "On ne peut pas empêcher tous les shooteurs de shooter… C’est très bien d’avoir commencé par cette équipe."
 
Vincent Collet : "Cette soirée a été victorieuse et c’était important. Après c’est une performance moyenne et on ne peut pas se satisfaire de notre prestation défensive. On ne peut pas être rassurés quand une équipe vient arracher une prolongation. Attention au péché de suffisance. L’Equipe de France performante elle commence ses matchs en défense, contre les équipes les plus fortes comme contre celles moins réputées. Il va falloir corriger le tir. Nous devons hausser le ton dans les jours qui viennent. Dans le dernier quart-temps ils sont montés en agressivité et nous avons été attentifs et avons joué sur place. Notre capacité à scorer a fait qu’on ne s’est longtemps pas inquiétés. Mais c’est jouer avec le feu. Nous avions déjà eu un ou deux rappels à l’ordre et celui de ce soir nous a fait du bien. Je connais mes joueurs et je suis certain qu’ils vont réagir. Dans la dureté défensive l’entame a été très sympathique et si on veut aller au bout il faudra être plus durs que ça."