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EuroBasket 2015

Ne retenir que l’essentiel

Bellenger/IS/FFBB
Julien Guérineau, service de presse - 09/09/2015
L’Equipe de France a longtemps couru après le score au cours d’un match contre la Russie sans enjeu et sans rythme qu'elle a plié dans les cinq dernières minutes.
L’EuroBasket réserve systématiquement surprises et retournements de situation. La journée de mercredi  en a été la parfaite illustration et les résultats inattendus de l’après-midi ont offert aux Bleus un match totalement dépourvu d’enjeu. Victoire ou défaite, la première place de la poule se jouera face à Israël, vainqueur de la Pologne lors de la dernière soirée. Restait cependant à bien faire le travail pour ne pas casser la dynamique d’une des trois seules équipes encore invaincue, avec la Serbie et la Grèce.
 
Une ambition contrariée par un début de match catastrophique. Apathiques et en manque total d’agressivité défensive (2 fautes en dix minutes) les Bleus ont traversé le premier quart-temps comme des ombres, laissant toute latitude à Vitaly Fridzon pour faire apprécier la précision de son tir. Les 10.564 spectateurs de l’Arena de Montpellier (record d’affluence) grondaient légèrement tandis que les Russes, déjà éliminés, poursuivaient leur cavalier seul en offrant du temps de jeu au banc et à l’arrière banc.
 
Le gigantesque Andreï Desiatnikov, habitué à évoluer dans le championnat de deuxième division de son pays, qui n’avait pas joué la moindre seconde lors de la compétition, se permettait ainsi de conclure trois pick n’roll d’école dans le deuxième quart-temps, dont un d’un monumental dunk à deux mains sur la tête de la défense tricolore. L’écart montera à -13 (18-31) avant que quelques séquences défensives de qualité et le trio Gélabale-De Colo-Gobert ne le ramènent à des proportions plus raisonnables au retour aux vestiaires.
 
Ceux qui espéraient une ferme mise au point après la pause en seront pour leur frais. L’ogre français a bien montré les crocs quelques instants avec des éclairs signés Gobert et Batum, mais pour s’assoupir à nouveau dans une rencontre décidément sans rythme et sans vie. Vincent Collet admettait aisément, après le succès face à la Pologne, que ses troupes n’ont pas, pour le moment, le niveau d’un futur champion. Elles ont, en revanche, toujours trouvé le moyen de faire en sorte que tous les avertissements reçus depuis le début de l’EuroBasket, restent sans conséquences.
 
Il en a été de même contre la Russie par la grâce d’un ultime effort de Charles Kahudi et de Joffrey Lauvergne, soudainement efficace alors qu’à cinq minutes de la fin les Russes faisaient toujours la course en tête (58-64). Un 16-3 scellait le sort d'un match peu convaincant. La France attend toujours de trouver de la constance et de la dureté sur 40 minutes. Elle serait inspirée de le faire face à Israël pour s'assurer de la première place de la poule avant les huitièmes de finale qui l'opposeront à l'Allemagne ou à la Turquie.
 
Les réactions
Vincent Collet : "C’était un match particulier on ne peut pas dire le contraire. Quand on roulait pour venir à la salle on espérait être premiers ce soir. Cela n’a pas été le cas et forcément, même s’il faut garder le rythme tout le monde craint ces matches en trompe l’œil. Heureusement qu’à la fin du nous avons trouvé un cinq efficace et original avec Rudy Gobert et Joffrey Lauvergne à l’intérieur, Evan Fournier et CharlesKahudi sur l’aile et Nando De Colo en meneur. Ils ont fait la différence lors des cinq dernières minutes et c’est le seule moment où on a vraiment dominé l’équipe russe. Je ne voulais pas trop tirer sur les cadres sachant que le résultat de ce soir n’avait pas d’impact sur le classement. Malgré tout nous voulions gagner et je suis content qu’un cinq ait fait le travail. Le capitaine vient de dire dans les vestiaires que nous voulons être une équipe où personne ne se soucie de sa propre contribution. C’est le cas ce soir où des joueurs qui sont parfois moins à l’honneur ont été décisifs et c’est important qu’ils engrangent de la confiance pour la suite."
 
Charles Kahudi : "J’ai connu des compétitions avec moins de temps de jeu et aujourd’hui j’essaie juste de me tenir prêt. Je sais très bien ce que l’entraîneur attend de moi, que ce soit sur un match sans enjeu ou pas. Mon rôle est de rester concentré le plus possible. Nous étions sans doute trop cools au début parce qu’on savait que ce match n’était pas si important. Il y a 12 mecs qui peuvent jouer et on a montré avec le deuxième cinq qu’on voulait gagner. Quand tu viens du banc c’est important de toucher le ballon pour être prêt pour la suite. Demain c’est un 1/16e de finale et c’est ce qu’on s’est dit dans les vestiaires."
 
Florent Pietrus : "J’espère que demain nous montrerons une meilleure image parce ce soir on les a laissés jouer et ça gâche un peu la victoire. Sur le banc je voulais réveiller mes coéquipiers et changer le rythme du match. Demain on joue la première place et c’était un bon exercice aujourd’hui."
 
Nicolas Batum : "Les mecs du banc ont fait un gros boulot. L’essentiel est fait grâce à eux. Inconsciemment nous étions peut-être moins concentrés. Demain il faudra être prêt dès le début et les détruire d’entrée. Je comprends la déception de Flo qui a poussé un petit coup de gueule à la mi-temps. On voit que dans la poule B ça joue très bien au basket et il faudra envoyer un message pour montrer que nous sommes capables de faire bien plus."
 
Joffrey Lauvergne : "J’étais vexé de ne pas être bien rentré dans le match. Je me suis réveillé au bon moment et il faudra être comme ça dès le début. J’aime beaucoup jouer avec Rudy et je me sens bien au poste 4 où j’ai un avantage physique. Après je le répète, je suis en Equipe de France pour jouer poste 5 parce que devant il y a Boris Diaw et Florent Pietrus. Ça ne me pose aucun problème. Nous sommes humains et quand tu as deux équipes qui n’ont rien à jouer, c’est dur de se motiver."