Preview Allemagne-France : l’heure de vérité
Après un mois de préparation, les Bleus ont rendez-vous avec leur destin européen. Quatre ans après leur sortie de piste prématurée en huitièmes de finale, à Istanbul, ils retrouvent l’Allemagne, qui sera portée par les 18.000 spectateurs de la superbe Lanxess Arena de Cologne. Depuis 2017, bien des choses ont changé et de cette triste campagne ne restent plus que trois joueurs français dans l’effectif : Evan Fournier, Thomas Heurtel et Vincent Poirier.
Côté allemand également, le visage de la Mannschaft a beaucoup évolué. Cette dernière nourrissait les plus grandes ambitions pour ce rendez-vous historique à domicile mais au fil des semaines, les forfaits n’ont cessé de s’accumuler : Maxi Kleber (Dallas Mavericks), Isaia Hartenstein (New York Knicks), Moe Wagner (Orlando Magic), Isaac Bonga (Toronto Raptors), Tibor Pleiss (Anadolu Efes). Une hécatombe complétée par la blessure de Daniel Theis (Indiana Pacers), qui devrait toutefois tenir sa place dans la compétition, même si son utilisation contre la France pourrait être limitée.
Des absences en cascade qui n’ont pas empêché les Allemands de créer la sensation dimanche après-midi lors des qualifications pour la Coupe du Monde 2023. A Munich, les favoris slovènes de l’EuroBasket ont sombré (-19), après une deuxième mi-temps de rêve de la part de Dennis Schröder (17 pts, 10 pds) et ses coéquipiers (57-40). Le meneur estampillé NBA est la principale menace offensive, avec Johannes Voigtmann (CSKA Moscou), un grand gabarit à la redoutable adresse extérieure. "Ce qu’on voudrait parvenir à faire c’est limiter son influence à défaut de l’arrêter", explique Vincent Collet à propos du cas Schröder. "Sa capacité d’accélération est très difficile à contrôler. C’est la plaque tournante de son équipe puisque non seulement il score et dans une équipe de shooteurs, ses pénétrations permettent de servir le caviar à ses coéquipiers."
Lors du premier tour de la Coupe du Monde 2019 en Chine, les deux hommes avaient passé 48 points aux Bleus, parvenus néanmoins à repartir avec la victoire. Ils devront trouver les moyens de les limiter, tout en découvrant la nouvelle star du basket allemand, l’ailier d’Orlando Franz Wagner, élu dans la All Rookie First Team cette saison. "Ce résultat contre la Slovénie est quand même très surprenant et mérite qu’on s’y attarde un peu", souligne Vincent Collet. "Souvent ils ont été en-dessous de là où on les attendait, on oublie que leur équipe compte trois vrais joueurs NBA. Ils ne sont pas moins armés que nous. L’Allemagne peut surprendre, comme beaucoup d’équipes dans cet EuroBasket au niveau exceptionnel."
Exceptionnel, mais avec quelques épouvantails que sont la Slovénie, dans le groupe des Bleus, la Grèce et la Serbie. Et pour éviter de se retrouver dans la partie de tableau d’un de ces deux poids lourds dès les quarts de finale, il faut décrocher la première place de la poule (ou scénario plus risqué, la 4e). Mais plutôt que de voir si loin, l’Equipe de France va dans un premier temps se concentrer sur un adversaire dont l’agressivité a bousculé les champions d’Europe en titre dimanche dernier. "Les Slovènes ont été surpris par la façon dont les Allemands leur sont rentrés dedans. Doncic s’est retrouvé 5-6 fois au sol", note Vincent Collet. "Soyons conscients de la façon dont ils vont nous accueillir. Ça va être un combat devant 19000 personnes. Il faudra être prêts."
