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Rudy la terreur

Julien Guérineau - 13/12/2021
Après un début de saison cahin-caha, le Jazz semble lancé dans le sillage de son pivot français, plus dominateur que jamais.

Joel Embiid venait de passer 75 points en deux matchs aux Hornets avant de croiser la route du Jazz jeudi soir. Mais face à Rudy Gobert, le pivot des Sixers s’est contenté de 19 points à 8/18. Le Français, lui, a rayonné : 17 points, 21 rebonds et une sixième victoire consécutive pour Utah. Une performance qui faisait suite à un succès obtenu à Minnesota et à l’issue duquel, malgré la fessée administrée (-32), plusieurs joueurs du Wolves avaient cru bon de remettre en cause l’impact de Gobert. "Je ne comprends pas pourquoi on n’a pas pu finir sur Rudy Gobert. Il ne me fait pas peur. Je ne comprends pas", a lancé Anthony Edwards. "Je pense qu’il est rentré dans nos têtes. Il ne contrait même pas nos tirs. Les gars allaient au cercle et étaient du genre, oh voilà Rudy Gobert. Je leur ai dit, les mecs, il est comme tout le monde", ajoutait Patrick Beverley. Une sortie qui a laissé de marbre le triple meilleur défenseur de l’année NBA : "C’est plus drôle qu’autre chose mais ça fait partie du jeu. Je reste à ma place et je n’attaque personne. Quand vous êtes le meilleur du Monde dans un domaine les gens deviennent mal à l’aise."

Depuis quelques semaines, le Jazz a haussé le ton et figure désormais à la troisième place de la conférence Ouest. Rudy Gobert est le meilleur rebondeur, le troisième contreur, le joueur le plus adroit de la NBA et ses coéquipiers n’ont de cesse de le défendre face à des critiques qu’ils ont du mal à comprendre. "C’est si bizarre. Je ne sais pas si les gens ne le respectent pas ou simplement ne regardent pas ses matches !", s’amuse l’Australien Joe Ingles. "Les chiffres circulent sur son impact défensif et personne en NBA ne fait ça. Les systèmes des équipes que l’on affronte cherchent avant tout à le faire sortir de la raquette. Quand les équipes sont obligées de s’organiser pour t’empêcher de faire ce que tu fais incroyablement défensivement, il faut le respecter."

Pour l’heure, dans les débats quant à l’identité du futur MVP de la saison, le festival de Stephen Curry marque forcément les esprits. Si le Jazz continue sur sa lancée, le nom du Français pourrait cependant apparaître dans les conversations. Même si Ingles estime que les spécialistes défensifs sont souvent oubliés. "Tout en NBA tourne autour de ce que vous produisez offensivement. Vous ne faites pas les gros titres si vous ne marquez pas 20 points, on ne vous considère pas comme un candidat au titre de MVP si vous ne mettez pas 25 points de moyenne. Quand Rudy met 6 points mais prends 20 rebonds et fait 5 contres face à Cleveland, il domine le match. Nous ne sommes pas la même équipe sans lui. Je ne suis pas le même défenseur sans Rudy. Je ne suis pas le même shooteur sans ses écrans. Mais ce n’est pas sexy, 6 points ce n’est pas joli dans un box-score."