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EQUIPE DE FRANCE MASCULINE - TQO DE MANILLE 2016

"Il faut battre tout le monde"

Presse Sports/Boué
par Julien Guérineau, à Manille - 04/07/2016
Mardi à 15h00 (en direct sur Canal + Sport), l’Equipe de France débute son Tournoi de Qualification Olympique face aux Philippines, à Manille.
Lundi soir, quelques heures avant que les Bleus ne prennent la direction de la Mall of Asia Arena pour une séance photos puis un entraînement, la pluie s’est abattue sur Manille. Une pluie typique de la région qui n’a pas cessé avec la nuit, qui a à peine fait descendre le thermomètre et qui pourrait préfigurer du climat qui régnera demain pour l’entrée en lice de l’Equipe de France face aux Philippines : de la chaleur, des éclairs et un déluge. Les tirs à trois-points et la folie d’un peuple amoureux fou de basket auront remplacé les trombes d’eaux de la mousson. Vincent Collet et ses joueurs ne seront pas surpris. "C’est un match piège, nous le savons. Cela tient davantage au contexte qu’à l’équipe elle-même", estime le coach. "La salle sera prête à prendre feu. Mais j’ai le sentiment que nos joueurs en sont conscients. Il y a de la crainte et beaucoup de questions pour connaître leurs adversaires directs."
 
Il y a deux ans, dans le cadre de la préparation à la Coupe du Monde, c’est dans les derniers instants que la France avait mis les Philippines au pas (75-68). 8 des 12 joueurs alignés à Manille étaient de la partie à Antibes et se souviennent de la découverte d’un basket peu en rapport avec leurs standards habituels. "C’est une équipe atypique avec un basket qu’on ne voit pas en Europe", note Nando De Colo. "Beaucoup de choses tournent autour d’Andray Blatche mais il faudra se méfier de tout le monde parce qu’ils ont des joueurs capables de jouer en première intention." Le staff technique a pu apprécier ces capacités vendredi dernier lors d’un match face à la Turquie et mesurer la tendance d’une escouade à passer par des périodes d’euphorie qu’il faudra contrôler au maximum, en imposant son rythme et un avantage physique évident.
 
Les derniers réglages ont été effectués lundi soir de 19h30 à 20h55 (heure locale) lors d’un entraînement très pointilleux sur les placements, notamment sur l’attaque de zone. Après quatre jours qui ont permis de s’acclimater au décalage horaire et de soigner les derniers pépins physiques qui avaient notamment privé Antoine Diot de la rencontre face au Japon, à Rouen,  les 11 joueurs qualifiés pour le TQO sont opérationnels et Yann Barbitch est allé retrouver Nicolas Batum à l’aéroport de Manille, en provenance de Dallas via Tokyo. Le joueur des Hornets a trouvé un accord financier avec sa franchise dès le premier jour de la période des négociations et s’il ne jouera pas contre les Philippines, sa présence pour la suite du tournoi ne fait quasiment plus de doutes. "Cela correspond à ce que nous avions imaginé avec Patrick Beesley", se félicite Vincent Collet. "Nous avons pris un risque qui devrait payer mais j’attendrai que le contrat soit signé et que les questions d’assurances soient réglées."
 
L’apport de Batum, même à court de compétition, sera déterminant lors de la deuxième phase du TQO mais les Bleus ont démontré qu’ils possédaient déjà une impressionnante force de frappe extérieure avec la possible utilisation d’un monstre à trois têtes Parker-De Colo-Heurtel particulièrement séduisant en préparation. "C’est sans doute l’année où nous avons le plus de créateurs depuis que je suis en Equipe de France", reconnaît d’ailleurs Tony Parker, qui rêve de conclure sa carrière en Equipe de France sur une médaille olympique mais qui refuse, pour l’heure, d’évoquer Rio : "Il faut y aller étape par étape donc je ne veux pas voir trop loin. Déjà se qualifier, après on pourra se projeter sur les prochains challenges." Une approche match par match traditionnel cliché des sportifs de haut niveau mais qui prend toute sa signification avec le format du TQO. "Rio, c’est un objectif très fort pour certains joueurs mais aussi pour le basket français dans son ensemble", conclut Vincent Collet. "Les Jeux Olympiques sont si particuliers pour notre sport. Y être revêt une importance capitale. A Manille, favoris, pas favoris, on ne se pose pas la question. Il faut battre tout le monde."