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Equipe de France féminine 3x3

"Je sais que plus tard il y aura de supers joueuses, il y a beaucoup de beaux potentiels"

BACOT/FFBB
03/12/2020
A l'occasion du rassemblement des Équipes de France 3x3 à l'INSEP du 10 au 15 novembre, Marie-Eve Paget est revenue au cours d'une interview sur son expérience 3x3, la relève qui pousse fort et bien évidemment... les Jeux Olympiques de Tokyo.

Le début de saison a été compliqué avec la crise sanitaire, comment cela se passe pour toi ?

On a été chanceuses à Basket Landes, on a eu l’opportunité de faire une bonne préparation. Nous n’avons pas été affectées par la Covid 19, on est un peu les survivantes de la ligue (rires). On a eu la chance de faire 5 matches et on a gagné les 5, donc tout se passe bien. Je me sens toujours aussi bien dans ce club, il y a une super ambiance de travail et je m’entends vraiment bien avec les filles.

Tu montes en puissance depuis le début de saison, tu as sorti quelques gros matches, tu continues de progresser ?

Bien-sûr, même à mon âge je progresse toujours ! Je suis contente de mon début de saison mais l’important pour moi c’est que l’équipe gagne et si je peux faire de bonnes prestations et participer à cette bonne dynamique c’est encore mieux. Les coachs me donnent vraiment un rôle important dans l’équipe, j’ai gagné en confiance, physiquement je me sens bien aussi et j’ai surtout une envie de jouer qui est énorme après cette grosse période d’arrêt.

Ton club te demande parfois de ralentir au niveau du 3x3 pour mieux revenir physiquement ?

Non, ma coach me chambre un peu avec ça. C’est vrai que quand on revient d’une compétition que ce soit 3x3 ou 5x5 on est un peu plus fatiguée que si on avait pris le temps de couper mais le club est vraiment à fond derrière les projets de chacune et c’est vraiment sympa.

Comment tu te sens personnellement quand tu reviens d’une compétition et que tu enchaines sur du 5x5 ? C’est dur de mêler les 2 disciplines ?

Ça dépend, en 2018 j’avais fait un championnat du Monde, un championnat d’Europe et quelques tournois Superleague 3x3 et ça m’avait permis d’arriver prête physiquement et avec de la confiance pour aborder la saison en club. L’année dernière on a eu un gros été, avec des ambitions de qualification olympique, c’est sûr que je suis revenue un peu plus fatiguée mais j’avais toujours ce plein de confiance mais aussi ces habiletés que je développe au 3x3. A chaque fois que je reviens d’une compétition, je suis plus impactante, plus agressive. Par contre je fais un peu trop de fautes (rires). Cette année je me suis re-adaptée plus vite mais il faut vraiment faire attention sinon je vais sortir pour 5 fautes à chaque match.

Dans l’autre sens, qu’est-ce que tu rapportes du 5x5 dans le 3x3 ?

En 5x5 je suis meneuse de jeu, je suis le cerveau sur le terrain et ça se retrouve sur le 3x3. On a plus d’autonomie donc je vais beaucoup communiquer avec mes coéquipières, je vais prendre la responsabilité d’annoncer les systèmes, j’essaie de diriger un peu l’équipe. En 3x3 tout le monde doit apporter quelque chose mais je pense que mon expérience de meneuse de jeu peut apporter un plus.

Tu te définirais comme une meneuse de jeu en 3x3 du coup ?

Je ne sais pas, il faudrait trouver des appellations pour les postes en 3x3 ! Je pense avoir un regard expert parce que c’est mon poste en 5x5 et peut-être que je vais voir des choses que certaines autres ne vont pas forcément remarquer. Je suis presque un mini-coach, je suis toujours en train de parler.

Il y a des échéances internationales qui vont arriver, c’est un but pour toi ?

Oui, ça fait 2 ans et demi que je suis à fond dans le process, évidemment les JO c’est mon principal objectif. Il y a d’autres compétitions (ndlr. le tournoi qualificatif olympique 3x3), d’autres évènements et j’adore représenter la France donc oui les JO c’est l’objectif principal mais il n’y a pas que ça. Je veux d’abord donner le meilleur de moi-même pour que notre groupe soit le meilleur possible. Les JO, c’est un rêve. Ca serait vraiment l’accomplissement du projet que l’on mène depuis 2 ans et demi avec les filles. Ça serait génial d’aller au TQO, de se qualifier et après faire le meilleur résultat possible et pourquoi pas ramener la première médaille d’or olympique au basket ?

Tu commences à avoir un beau palmarès avec l’Équipe de France 3x3, lors d’un rassemblement avec autant de joueuses tu te situes comment ?

Toutes les filles qui arrivent sont là pour découvrir le 3x3 et y performer, c’est un rassemblement de l’Equipe de France donc on veut toujours se montrer. Mais je pense qu’il y a un certain respect des anciennes, pas forcément que moi mais celles qui y jouent depuis longtemps. On le voit quand on mélange un peu toutes les équipes. Les anciennes ne vont pas hésiter à prendre la parole, donner des conseils et on voit qu’elles nous écoutent beaucoup. Je suis dans l’échange et dès que je vois de nouvelles têtes, je suis contente car cela signifie qu’il y a de plus en plus de monde qui s’intéresse au 3x3. La discipline grandit et j’ai envie de partager mes expériences. La concurrence est saine, on va tirer les jeunes vers le haut et elles vont venir nous titiller et nous obliger à devenir encore plus forte car rien n’est acquis. L’Équipe de France n’appartient à personne.

La relève commence à arriver fort. A ton avis, certaines des joueuses présentes au stage pourront devenir de très bons éléments pour l’Équipe de France 3x3 dans le futur ?

C’est vrai qu’il y a des joueuses en U23 que je ne connaissais pas car je ne les avais pas côtoyées avant et il y a d'agréables surprises. Je suis fière car je ne pense pas que toutes les nations puissent dire que 32 joueuses peuvent performer dans ce milieu. Je sais que plus tard il y aura de super joueuses, il y a beaucoup de beaux potentiels. Elles ont eu la chance d’avoir des cursus 3x3 dès le plus jeune âge, chose qui n’existait pas il y a quelques années. C’est très bien de se spécialiser le plus tôt possible. Les staffs font aussi du super boulot, il y a beaucoup de lien entre toutes les catégories. Le 3x3 c’est un peu une grande famille.

Il y a un gros groupe avec beaucoup de joueuses qui peuvent prétendre à une place dans l’équipe pour le TQO. Quand, en plus, tu vois ces jeunes joueuses qui tapent à la porte, ça te met un peu de pression ?

Oui, je suis contente qu’elles soient là car ça bouscule un peu tout. Je sais que mon statut n’est pas acquis et qu’il faut que je redouble d’efforts pour rester au meilleur niveau. La concurrence est vraiment saine en 3x3, c’est ce qui fait la différence et j’espère que l’on arrivera à garder cette atmosphère longtemps.