"Mon objectif c’est de jouer en LFB"
Meilleure marqueuse de la avec 13,1 points de moyenne après onze journées, Shelby Saint-Juste a réalisé un excellent début de saison. Pour sa première campagne avec la SIG, l’acclimatation s’est faite en un rien de temps pour cette grande timide qui a commencé le basket à l’âge de 9 ans du côté de Boulogne-Billancourt. "Ma grande sœur faisait du basket, alors j’ai voulu essayer", sourit-elle. Un simple loisir d’abord : "Au début, j’aimais juste ce que je faisais, et puis on m’a dit que j’étais grande, que j’avais du potentiel." À partir de là, les sélections s’enchainent. La première avec celle des Hauts-de-Seine, seulement deux ans après son arrivée sur les parquets. "Ensuite, j’étais à fond dedans."
Tout donner, c’est sa marque de fabrique : "Je n’ai pas vraiment de joueur préféré, mais quand je vois qu’un joueur travaille dur, ça me motive tellement." Une éthique de travail qu’elle applique depuis 2011 et son entrée au pôle Île-de-France. Elle passera deux ans à Nice puis prendra la direction de la Normandie ou elle évoluera avec Mondeville (LFB) et Ifs (NF1) avec une licence AS lui permettant de jouer dans les deux clubs. À Ifs c’est le déclic : "Avec Morgan Debrosse, le coach d’Ifs, j’ai vraiment réussi à passer un cap. Je ne sais pas comment il a fait."
Le principal intéressé a son avis sur la question. "J’ai tout de suite vu qu’elle était monstrueuse. Je croyais en elle et on a travaillé pour qu’elle croit en elle autant que moi." S’ensuit beaucoup de travail individuel pour que Saint-Juste prenne conscience de ses prédispositions. "Chaque coach a sa façon de coacher", commence Morgan Debrosse. "J’ai essayé de voir qu’elle type de personnalité avait Shelby pour la laisser grandir dans son coin", comme elle aime. "Shelby c’est une fausse-timide", déclare Valentine Zambelli, une ancienne coéquipière. "Quand on ne la connait pas elle parait très réservée, introvertie, alors qu’en fait c’est la personne la plus souriante." Morgan Debrosse confirme : "Autant elle va être un peu effacée, dans l’ombre dans la vie de tous les jours, autant sur un terrain elle attire la lumière, qu’elle le veuille ou non."
Un talent qui impressionne adversaires et coéquipières, comme Séréna Manala qui a tenu les deux rôles. La jeune femme qui joue actuellement au côté de Shelby à la SIG avoue : "Parfois je la vois sur le terrain et je me dis : mais elle est trop forte !" Ce qui impressionne le plus la pivot de la SIG c’est "qu’elle fait des choses très simples, mais avec une réussite incroyable. Elle va prendre 10 tirs et en mettre, au pire, 9 ! ".
Ce début de saison , s’inscrit selon Saint-Juste, dans la continuité de sa jeune carrière : "À Mondeville ce n’était pas top, mais ça allait. À Calais, je faisais des bonnes stats en général, mais comme on perdait tout c’était difficile à voir." La voilà la différence. "Avec la SIG c’est venu directement, et puis on gagne, alors c’est encore plus facile d’être performante." Aujourd’hui, elle brille en LF2 et ne compte pas s’arrêter là : "Mon objectif c’est de jouer en LFB." Une aspiration approuvée par son ancien coach qui voit encore plus grand : "Je lui ai demandé de ne pas oublier de me réserver un ticket quand elle sera une star d’Euroligue", rigole Morgan Debrosse.
