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"Tout a été pensé, cadré et organisé pour revenir"

Claire Porcher/Infinity Nine Media
Propos recueillis par Arnaud Dunikowski - 29/12/2021
Marième Badiane, intérieure internationale de Lyon, est retour sur les parquets après une année d’arrêt pour cause de maternité. La native de Brest a tout mis en place pour retrouver son niveau : pari gagné !

Après une saison d’arrêt pour cause de maternité, vous êtes de retour en LFB. Comment l’avez-vous organisé après ces mois sans jouer ?

J’ai orienté toute ma grossesse sur mon retour. Je me suis entourée de personnes compétentes, qui pouvaient gérer la grossesse d’une sportive de haut niveau. Il y avait un préparateur physique, des sages-femmes. Dans un premier temps, j’ai pu avoir des entraînements adaptés et ensuite, après avoir accouché, j’ai eu un entraînement particulier ce qui m’a permis de reprendre bien préparée avec Lyon. Ce n’est pas comme si je n’avais rien fait pendant ma grossesse. Tout a été pensé, cadré et organisé pour revenir.

Vous semblez avoir retrouvé toutes vos sensations si l’on regarde les stats. Est-ce un soulagement ?

C’est vrai que ça a été un de mes questionnements quand j’ai su que j’étais tombée enceinte, on ne sait jamais comment ça va se passer, comment le corps va réagir, si on va prendre 10, 25 ou 30 kilos. Je suis forcément très contente car je m’étais organisée pour revenir au top, c’est quelque chose que je pouvais contrôler. On se pose aussi des questions sur le retour sur le terrain mais encore une fois je m’étais préparée et j’ai fait en sorte que tout se passe bien.

Il y a votre pause bébé, celle de Valériane Vukosavljevic. Sentez-vous que les mentalités changent ?

Je sens que le sujet est de plus en plus souvent mis sur la table. Après j’espère que ça va effectivement évoluer, on voit que ça bouge au handball et j’espère que ça évoluera très vite dans le basket. Pour Valou c’était programmé, mis en place avec son club alors que moi ça n’était pas prévu. Dans ces cas-là, c’est toujours un peu plus compliqué à gérer mais pour autant ça ne devrait pas être un stress non plus.

Comment gérez-vous, au quotidien, votre vie de joueuse professionnelle et de maman ?

On me pose souvent cette question mais on fait comme tout le monde. Déjà il y a le papa qui est là. C’est vrai que d’habitude la maman reste souvent à la maison avec l’enfant, c’est ce que j’ai fait pendant mon congé maternité. Maintenant on s’organise à deux, on a vraiment fait un focus sur l’organisation car on travaille tous les deux, on a des déplacements. On a des nounous, la crèche, la famille et pour l’instant ça marche très bien.

Est-ce le début d’une deuxième carrière ?

D’un côté mes objectifs restent les mêmes, ce bébé ne vient pas perturber ma motivation, mes engagements et mon investissement avec le groupe. Mais d’un autre côté, je suis maman, j’ai une autre vie en sortant de l’entraînement, je suis beaucoup plus active. Quand je rentre chez moi j’ai mon bébé qui m’attend et même si j’ai fait un mauvais match, j’ai toujours ça. Ce n’est que du plus.

L’Équipe de France est-elle toujours dans votre tête ?

Forcément. J’ai bientôt 27 ans, je n’ai pas fini ma carrière et l’Équipe de France a toujours été dans ma tête. Je dirai même encore plus car j’ai envie de prouver qu’une grossesse ne stoppe pas une carrière, qu’on est capable de revenir après avoir eu un enfant et que ça n’est pas une maladie. C’est possible, il faut en avoir envie, s’organiser.

Plusieurs joueuses sont revenues après une grossesse. Vous sentez-vous comme un exemple ?

J’espère mais c’est à moi de bien revenir. Je pense que justement en revenant en Équipe de France, ça pourrait être un bel exemple. Bien sûr je le fais pour moi mais si ça peut servir d’exemple et montrer que ça n’est pas impossible, ça serait une fierté.