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Nationale Masculine 1 - Interview

"Il n'y aura pas de petits matchs comme dans cette première phase"

Maëva Parmentier - Rouen Métropole Basket
Thomas Puentes - 07/03/2023
Leader de la poule B tout au long de la phase 1 du championnat, le Rouen Métropole Basket tutoie les sommets pour sa première saison en NM1 après presque deux décennies en LNB. À l'aube du lancement de la deuxième partie de saison, Sylvain Delorme, entraîneur émérite de la formation rouennaise se confie sur le début de saison canon de l'un des sérieux prétendants à l'accession en Pro B.

Avec 20 victoires et 6 défaites qui vous permettent de terminer à la première place de la Poule B, vous avez "survolé" les débats hormis un passage à vide au cours du mois de décembre. Quel bilan tirez-vous de cette première phase ?

Un bilan très positif même si je ne pense pas qu'on ait vraiment survolé le championnat puisqu'on finit avec seulement une victoire d'avance sur Orchies. Je trouve que les débats étaient plutôt serrés, que tout le monde pouvait gagner contre tout le monde. J'ai trouvé que le niveau était très très relevé. Il n'y avait pas de petites équipes. On a reçu Hyères-Toulon (14ème, 5V-21D) par exemple sur la phase aller, ils étaient sur les deux meilleures performances de notre poule en terme de contenus statistiques. Donc oui, je trouve qu'on a réalisé une première intéressante avec effectivement un petit coup de moins bien en décembre mais on est content de ce qu'on fait jusqu'à présent en termes de production sur le terrain et de résultats sportifs.

Depuis le début de la saison, vous avez construit une des attaques les plus prolifiques du championnat . Quand on regarde la ligne statistiques de votre équipe, tous les joueurs, hormis un ou deux éclats semblent avoir un rendement équivalent montrant que le danger peut venir de partout avec une étonnante consistance. Quel fut votre philosophie dans la conception de l'effectif mais aussi dans l'approche du jeu ?

On voulait avoir une équipe compétitive et on sait que le championnat est très long. On l'a vu cette année, on avait des blessés, on a aussi des coups de moins de bien, on a de la fatigue, les matchs qui s'enchaînent ... Donc on voulait avoir un effectif riche en nombre, on voulait aussi que chacun puisse trouver sa place. On voulait avoir deux bons meneurs donc on a choisi Bryan (Pamba) et William (Mensah) car on ne voulait pas avoir un joueur majeur et un joueur mineur. Donc, on a fait cela sur tous les postes. Tout le monde peut jouer dans le 5 majeur sans problèmes, tout le monde peut jouer 25 ou 30 minutes. On souhaitait vraiment que ce ne soit pas seulement une liste de bons joueurs mais des joueurs qui se complètent et qui se sentent bien ensemble. Dans la construction du jeu, on est une équipe qui se projette vite, qui est assez agressive et l'autre particularité, c'est que si l'on met un tel ou un tel, notre niveau de jeu ne baisse pas.

Après avoir quitté la Pro B l'an passé après 19 saisons consécutives en LNB, l'objectif est désormais clair cette saison ?

Oui effectivement les attentes sont élevées mais attention, il y a plein de facteurs à prendre en compte. Ce n'est pas parce qu'on met un budget qu'on va monter. Le niveau est relevé, il y aussi le paramètre chance .. donc oui, l'objectif c'est de remonter en Pro B et c'est ce qui est partagé avec les joueurs et le staff technique.

Après avoir remporté le titre avec Angers la saison, vous semblez sur de bons rails pour reproduire l'exploit. Comment expliquez-vous cette consistance à ce niveau selon vous ? Des ingrédients personnels ? 

C'est difficile de tirer des conclusions mais c'est vrai qu'avec Angers, le groupe avait bien pris. Chacun avait trouvé sa place et puis on a aussi eu un peu de chance, il ne faut pas se cacher. On a eu de la réussite, il y a eu une conjoncture de situations qui ont fait que l'année s'est très bien passée, ça arrive dans le sport. C'est vrai que même quand on a eu des joueurs blessés, les nouveaux qui sont arrivés se sont tout de suite mis dans le moule et puis, le projet de jeu a plu. Donc, c'est cet ensemble de paramètres qui a fait qu'on réalise une très belle saison autant sportive que humaine car on a passé de très bons moments ensemble. Est-ce que l'un va en premier et l'autre va en deuxième ? Je ne pourrais pas répondre. Après, cette saison, j'ai la chance d'avoir quatre anciens de l'EAB qui m'ont fait confiance et m'ont suivi (Choua, Gourari, Eboh, Nkoukou) mais hormis ceux-là, on se découvre tous. Nouveau coach, nouvel assistant, nouveau préparateur, nouveau kiné, nouveau médecin ... tout était à remettre à plat. Ce n'est pas les mêmes conditions qu'à Angers. Après, j'ai eu la chance que les joueurs me fassent confiance, que le président partage ma philosophie de jeu me permettant de recruter comme je l'entendais, ce qui est très appréciable. On a aussi la chance d'avoir la Kindarena qui est vraiment génial. Donc ce n'est pas le même environnement, pas le même contexte donc je ne sais pas si j'ai amené des ingrédients mais j'ai surtout la chance d'avoir ce quator angevin à mes côtés qui offre une certaine base. J'avais la même chose la saison dernière avec Ywen (Smock), Youri (Morose) et Lucas (Real). Là, j'en ai un de plus ce qui a permis aux autres de s'adapter plus vite.

Avez-vous suivi la compétition du côté de la poule A ? Quel est votre regard sur vos cinq adversaires de la 2ème phase ?

Il y a vraiment des belles équipes avec une fin de première phase avec beaucoup de rebondissements dont le retour de Chartres. Moi, j'ai vu Loon-Plage l'an dernier pour la montée à Pornic. Ils ont gardé la même ossature et ils ont rajouté des joueurs, changer le coach en place mais on a l'impression qu'il y a une certaine continuité. C'est la surprise sur le papier mais quand on voit comment ils jouent, on n'est pas du tout surpris du niveau. Dans la globalité, cela fait cinq bons adversaires avec tous leurs spécificités. D'un côté, on a Chartres et Poitiers qui ont sûrement un budget un peu plus important que les autres, qui sont attendus et qui veulent monter. Poitiers a gardé la même ossature et a fait quelques ajouts en faisant quelques coups sur le marché avec Jonathan Jeanne, Bali Coulibaly, Morgan Durand tout en gardant Relphorde. C'est une équipe qui se connaît bien et qui joue bien ensemble. Chartres, cela a pas mal bougé dans l'effectif et au coaching avec l'arrivée par exemple de "Marco" Pellin, qui est un joueur très dominant de la division, celle du couteau suisse Jérémy Ricard-Dorigo, Craion, Gide Noël ... tout en gardant de très bons joueurs comme Siegwarth. Après il y a Rennes et Vitré qui sont des vrais challengers et qui montrent qu'ils ont les dents longues. On sent des deux côtés qu'il y a une continuité qui leur permet de garder un très bon niveau. Vitré, même sans leur shooteur Romain Grégoire et avec le changement d'entraîneur, c'est très solide. Rennes, c'est un peu différent, ils ont fait un très bon recrutement avec Cape qui survole le championnat et puis aussi Behrend sur le poste 2 sans oublier l'ossature présente depuis un bon moment. C'est très organisé avec beaucoup de plays en attaque et en défense mais l'ASLP, c'est la vraie surprise.

Hormis Caen et Poitiers loin au classement, la course s'annonce terriblement serrée pour aller chercher le titre de Champion de France avec 8 équipes dans un mouchoir de poche. Comment percevez vous cette deuxième phase de championnat ?

Cela ne se jouera pas à grand chose à mon avis. Dans les mauvais côtés, il y a aura peut-être les pépins physiques, une blessure mais surtout, selon moi, cela se jouera sur la dynamique. Il n'y aura pas de petits matchs comme dans cette première phase. Même si le niveau va être un cran au-dessus. Ce qui va être surtout dur, c'est l'enchaînement des matchs parce qu'on a trois matchs en une semaine puis cinq matchs en 15 jours ce qui fait qu'en trois semaines, on fait 8 matchs. Je pense à des équipes comme Mulhouse qui ont peut-être un peu plus de déplacements. Ce sont des paramètres qui vont être ultra-importants dans la récupération.