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Coupe du Monde FIBA 2014

Pour continuer à rêver

Bellenger/IS/FFBB
Julien Guérineau (à Madrid) - 12/09/2014
Après sa victoire retentissante sur l’Espagne, l’Equipe de France dispute une place en finale de la Coupe du Monde à la Serbie. Battus d’un point en phase de poule, les Serbes, déjà demi-finalistes de la compétition en 2010, ont survolé la phase finale, étrillant coup sur coup la Grèce (+18) et le Brésil (+28).
Au lendemain d’une victoire historique sur le favori de la Coupe du Monde, dans son antre, l’Equipe de France a dû redescendre de son nuage pour se rendre à l’évidence. Malgré l’énormité de l’exploit, elle n’a encore aucune garantie de monter sur le podium dimanche soir à Madrid. Face à elle se présente la Serbie, qui rêve de reprendre le fil de son histoire et effacer les souvenirs douloureux du Mondial 2010. Vice-champions d’Europe à l’époque, les Serbes avaient livré un combat homérique face à la Turquie en demi-finale, ne cédant que d’un point, au buzzer, sur un panier entaché d’une monumentale erreur d’arbitrage (pied en touche de Kerem Tunceri). Un ressort s’était incontestablement brisé cet été là et la jeunesse serbe, promise aux sommets, avait ensuite enchaîné une 8e et une 7e place à l’EuroBasket. A 47 ans, Sasha Djordjevic (triple champion d’Europe et champion du Monde comme joueur) a reçu comme mission de rebâtir ce monument en péril et est déjà parvenu à redonner une âme et une ligne directrice à un ensemble qui regorge de joueurs estampillés Euroleague.
 
Milos Teodosic (CSKA) et Nemanja Bjelica (Fenerbahçe) sont au sommet de leur art tandis que la petite merveille du Partizan, Bogdan Bogdanovic (22 ans), drafté cet été par Phoenix mais finalement en partance pour Fenerbahçe, est "le plus grand talent serbe depuis 10 ans", d’après Teodosic. "C’est le renouveau du basket serbe après 2-3 années difficiles", analyse Vincent Collet. "Ce qui m’impressionne surtout c’est leur montée en puissance. Contre la Grèce d’abord puis le Brésil. La surprise c’est Miroslav Raduljica. Avec un Nenad Krstic revenu aux affaires, le poste 5 est très impressionnant. On sort des Gasol donc ça ne peut pas être pire. Mais c’est équilibré. Teodosic sort d’un match énorme et cela va être une problématique. On ne peut pas le laisser faire ce qu’il veut comme face au Brésil."
 
Depuis quelques années, les France-Serbie sont particulièrement disputés. A l’EuroBasket 2011 les Bleus s’étaient imposés en prolongation 97-96 au terme d’un match légendaire. L’an passé, à Ljubljana, les Serbes avaient en revanche dominé le match de poule (65-77) et ont fait de même à Pau lors de la préparation cet été (69-79). Il y a 12 jours, à Grenade, c’est sur un ultime coup de sifflet que la France était sortie vainqueur (74-73). "Psychologiquement ce sera facile pour mes joueurs de comprendre que nous étions à égalité", estime Vincent Collet. "Ce qui a pénalisé l’Espagne c’est qu’elle n’imaginait pas qu’elle puisse perdre face à nous. Contre la Serbie nous avons longtemps été dominés avant que nos jeunes nous ramènent dans le match. On sait que cette équipe est forte et on ne peut pas avoir de complexe de supériorité."


 
Lors des huitièmes puis des quarts de finale, la Serbie a impressionné grâce à une rotation plus limitée, un secteur intérieur dominant et des arrières en pleine réussite de loin. "Si la Serbie a d’autres caractéristiques que l’Espagne, la façon de faire au niveau de l’abnégation et de la discipline doit être reproduite", met en garde le coach des Bleus. "On a été capables de le faire une fois. Ne croyez pas que ce soit notre niveau. Pour que ça le soit il faut le refaire vendredi… Et je n’en suis pas certain. Mais c’est le challenge qui se présente à nous."
 
Un challenge avec, au bout, la perspective d’une première médaille historique dans la compétition intercontinentale pour des Bleus qui n’avaient jamais atteint les demi-finales d’une Coupe du Monde. Leur 4e place acquise en 1954 l’était dans le cadre d’un tour finale à 8 équipes. 14 ans après la finale des Jeux Olympiques de Sydney, l’occasion est également unique de retrouver dans un match pour l’or les Américains. "La finale éventuelle contre les Etats-Unis est un élément de motivation. Dans la vie d’un basketteur, c’est forcément quelque chose d’exceptionnel", sourit Vincent Collet. "Quand j’avais dix ans et que je jouais sur mon panier tout seul, je m’imaginais jouer contre les Etats-Unis en finale des Jeux Olympiques ou de la Coupe du Monde."