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EQUIPE DE FRANCE MASCULINE - PRÉPARATION À L'EUROBASKET 2015

Quand le boss se fâche

Bellenger/IS/FFBB
22/08/2015
L'Equipe de France aura eu besoin d'un Tony Parker décisif pour venir à bout d'une excellente équipe de Belgique, à Saint-Quentin (74-72). Après leur quatrième victoire consécutive en préparation, les Bleus ont droit à un break de quatre jours avant un ultime stage, à Strasbourg, à compter de jeudi.
 
Les matches de préparation pour l'EuroBasket ne sont pas une tournée de gala et si le bouillant public de Saint-Quentin était venu apprécier le show des Bleus, il a surtout vu un véritable match de basket. Un splendide alley-oop de Nicolas Batum, un contre monumental de Rudy Gobert et les raids de Tony Parker dans les premières secondes auraient pu laisser penser que la série des victoires faciles allait se poursuivre, la Belgique a rapidement démontré le contraire.
 
Dépourvus de taille, les Belges jouent petit et exploitent pleinement la capacité de leurs arrières à tenir la balle et celle de leurs intérieurs à s’écarter. Les deux ailiers-forts Maxime De Zeeuw et Pierre-Antoine Gillet ont puni les aides tricolores avec une régularité métronomique. Après la Finlande et la Géorgie, une autre équipe faisait du tir de loin l’arme fatale pour déstabiliser les champions d’Europe. Vendredi soir, la Géorgie avait bouclé les 20 premières minutes à 8/14 à trois-points. La Belgique est parvenue à faire mieux : 9/16. Les Bleus, eux, n’affichaient pas la même réussite et manquaient quelque peu de jus après avoir rallié l’Aisne en bus et en pleine nuit.
 
Même les mots de Vincent Collet ne suffiront pas à ralentir ce bombardement en règle. Malgré une agressivité défensive plus marquée les Belges continuaient à trouver des solutions à l’image du meneur Jonathan Tabu. A -11 (39-50), le boss choisissait cependant de prendre les affaires en main. Plus souvent facilitateur que scoreur depuis le début de la préparation, Tony Parker se lançait dans un impressionnant one-man show. Déterminé la star des Bleus remontait la température dans la salle et accessoirement les bretelles de ses coéquipiers. Bien épaulé par un Rudy Gobert très présent au rebond et Nando De Colo, ses deux tirs primés consécutifs ramenaient la France quasiment à hauteur (57-59) après un troisième quart-temps spectaculaire, à l’image d’un dunk en très haute altitude de Wen Mukubu.

Petit à petit la pression tricolore sur les porteurs de balle portait toutefois ses fruits ainsi que le poids des fautes. Le coach Eddy Casteels était d'ailleurs à deux doigts de finir le match aux vestiaires, excédé. Pendant plus de cinq minutes, ses troupes se contenteront de quatre maigres points tandis que les cadres Gélabale et Pietrus durcissaient les débats. Un 13-4 semblait suffisant pour mettre un terme à la résistance des Belges mais Gillet puis Hervelle relançaient le suspense. Il fallait deux paniers de Parker pour clore les débats, Tabu étant même à quelques centimètres de réussir un shoot depuis sa propre raquette après deux lancers-francs manqués, le seul domaine dans lequel TP n'aura pas été irréprochable (5/11).

FRANCE BAT BELGIQUE : 74-72

Les réactions

Tony Parker : "C’était un très bon test. Personnellement je n’avais pas besoin de me rassurer. Simplement on a déjà perdu deux matches en préparation et nous étions à -10. Mon côté compétiteur a pris le dessus mais je sais très bien qu’on aura besoin de tout le monde à l’EuroBasket, simplement ce soir je ne voulais pas perdre. On ne peut pas utiliser la fatigue comme excuse. On sera aussi fatigués pendant l'Euro avec 5 matches en 6 jours puis en huitième et en quart où on pourra tomber sur une équipe qui sera en feu à trois-points et contre qui il faudra trouver les ressources nécessaires. Simplement c'est un sentiment que j'ai eu en première mi-temps. C’est un match qui ressemble à celui que nous avons joué contre eux à Ljubljana lors de l’EuroBasket 2013. Ils étaient largement devant à la mi-temps et on finit par gagner de 20 points. Si nous avions été plus disciplinés en défense on pouvait finir à +10. La Finlande, notre premier adversaire de l’Euro, joue un style similaire à la Belgique, small ball avec des intérieurs qui s'écartent et qui nous posent souvent des problèmes. Il va falloir se préparer à ça."
 
Vincent Collet : "Plusieurs sentiments s’entrechoquent. Notre première mi-temps, par rapport à hier, était en retrait dans l’investissement défensif. Nous avions souvent beaucoup de retard et c’est pour cette raison que nous avons pris la grêle. Notamment du fait d’aides incontrôlées. Offensivement nous avons fait preuve d’impatience au lieu de les faire travailler. On voulait marquer vite, comme si c’était une évidence. L’écart s’est creusé. En deuxième mi-temps notre attitude était différente. Cela nous a permis de revenir en étant moins permissifs et plus en contrôle. En attaque en revanche nous étions encore trop dans l’urgence et nous avons eu la chance d’avoir un Tony très motivé et mobilisé. Mais je suis déçu par notre jeu offensif. Nous étions dans la prise d’initiative, dans l’inspiration au détriment de l’exécution. C’est dommage car il y avait eu une amélioration sur les derniers matches mais cela prouve que tout n’est pas stabilisé."