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EQUIPE DE FRANCE A MASCULINE

Triste fin

Bellenger/IS/FFBB
par Julien Guérineau, à Rio - 17/08/2016
La fin d’un rêve. La fin d’une ère. L’Equipe de France a totalement raté son quart de finale olympique, balayée par l’Espagne (67-92). Une défaite qui marque la fin de parcours d’un groupe qui a amené les Bleus au sommet du basket mondial.

En passant 40 points à la France en demi-finale de l’EuroBasket 2015, Pau Gasol a traumatisé l’Equipe de France. Limiter l’impact du néo-Spur était donc une priorité mais Vincent Collet avait mis en garde ses troupes contre le risque, qu’obnubilées par l’ennemi public numéro un, elles ne délaissent les armes secondaires de l’Espagne, tout aussi capables de les punir. Annonce prophétique.

Après six minutes mercredi soir, l’épouvantail Gasol n’avait pris qu’un tir, raté, mais son équipe pointait déjà à +7. Les lieutenants Nikola Mirotic et Rudy Fernandez étaient passés par là, faisant pleuvoir des tirs de loin, sur des renversements de balle ou des exploits individuels (10-17). Et après que quelques inspirations géniales de Nando De Colo aient ramené la France à hauteur, c’est Willy Hernangomez qui jaillissait du banc pour lancer un terrible 1-10, alimenté par les pénétrations de ses arrières et les trop nombreuses pertes de balles tricolores. Après les Gasol, la France peut donc s’attendre à trouver une nouvelle fratrie en travers de son chemin. Le pivot du Real Madrid évoluera aux Knicks l’an prochain et son frère Juan, un ailier, a été drafté par les Nuggets cet été.

Comme un symbole, Gasol n’inscrivait ses deux premiers points, sur un dunk avec faute, qu’à une minute de la mi-temps. Mais la supériorité espagnole était pourtant évidente. Ecartant parfaitement le jeu autour des appels de sa tour, la Roja alimentait un impeccable Mirotic (16 pts, 4 rbds). En face, Vincent Collet tentait bien d’aligner, pour la première fois à Rio, le trio Parker-Heurtel-De Colo mais l’absence totale de jeu dos au panier et la discrétion de Nicolas Batum (0 pt, aucun tir tenté) pesait lourd dans la balance au moment de rejoindre les vestiaires (30-43).

On se prenait dès lors à rêver d’un scénario similaire à celui de l’EuroBasket 2013 lorsque, hachée menue pendant 20 minutes, l’Equipe de France avait laissé son cœur sur le parquet pour renverser la tendance. Mais de révolte, il n’y en a pas eu. Mirotic poursuivait son festival et Vincent Collet lançait, en désespoir de cause, tout son banc dans la bataille, espérant sans doute créer un choc qui n’arriva jamais.

La sortie de route est spectaculaire. La fin cruelle pour un groupe qui n'a jamais trouvé la bonne carburation après son succès au TQO de Manille. Les critiques ne manqueront pas de tomber après cet épilogue bâclé. Ces cinq dernières années, le basket français a vécu la plus belle période de son histoire. Il doit désormais débuter l'écriture d'un nouveau chapitre à la trame incertaine.