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EuroBasket 2015

Bousculés mais vainqueurs

Bellenger/IS/FFBB
Julien Guérineau, service de presse - 07/09/2015
En difficulté en première mi-temps et maladroite globalement, l'Equipe de France a bien réagi défensivement et collectivement pour dominer la Pologne (69-66). Après un troisième succès consécutif, les Bleus bénéficieront d'un jour de repos mardi avant d'affronter la Russie mercredi soir.
Après une promenade de santé face à la Bosnie, la France savait que le niveau d’opposition monterait d’un cran pour le troisième des cinq actes qui doivent l’amener invaincue et première de son groupe à Lille. Contre une équipe puissante mais également pourvue d’athlètes capables de rivaliser, un temps du moins, avec les avions de chasse tricolores, la bande annonce promettait beaucoup. Et puisque le film s’est avéré aussi bon qu’annoncé, il ne pouvait débuter autrement que par le panier du héros attendu du soir. En inscrivant les deux premiers points français lundi, Tony Parker est devenu le meilleur marqueur de l’histoire de l’EuroBasket. Une performance qui installe un peu plus le meneur des Bleus dans la légende du basket européen. Un moment salué chaleureusement par le public qui lui réservera également une standing ovation entre le premier et le deuxième quart-temps. Mais un moment anecdotique au cœur d’une rencontre indécise.
 
Un match débuté par une série de tirs manqués des deux côtés (2/13 cumulés), y compris près du cercle, là où les Bleus avaient tenté de porter le fer. La bonne exécution des troupes de Mike Taylor pour libérer Marcin Gortat commençait ensuite à porter ses fruits et lorsque Zamojski et Ponitka ajoutaient leur pierre à l’édifice, la Pologne creusait le premier écart conséquent (16-23, 14e). Une nouveauté dans cet EuroBasket pour des Bleus habitués à mener les débats. Leur réponse n’en sera que plus rassurante dans le sillage d’une triplette d’anciens choletais. Nando De Colo tout d’abord, d’une précision redoutable depuis le début de la compétition et qui frappe à deux reprises de loin. Mickaël Gélabale ensuite dans un rôle de monsieur propre qu’il tient depuis 10 ans en bleu. Rudy Gobert enfin, intimidateur et aspirateur à rebond. De quoi se fendre d’un 12-0 bienvenu peu avant de rentrer aux vestiaires.
 
L’Equipe de France a poursuivi son œuvre au début du troisième quart-temps avec un Tony Parker décidé à prendre les affaires en main, le travail poste bas de Boris Diaw sur Aaron Cel, ancien espoir du Mans et international français chez les jeunes, ne donnant pas les résultats espérés. L’accélération du patron aurait pu être fatale à la Pologne mais Adam Waczynski, en feu depuis le début de l’EuroBasket, enfilait trois tirs primés en un éclair pour maintenir les siens dans la course (48-44, 28e). Il faudra un nouveau excellent passage de De Colo à la mène, épaulé par un Gélabale efficace dans le jeu en post-up, pour mettre les accrocheurs coéquipiers de Gortat au pas. Quelques imprécisions permettront cependant à Slaughter d'entretenir le suspense jusqu'au bout, Gortat ayant même le tir de l'égalisation. Sans conséquence. La France poursuit sa série.
Les réactions
Tony Parker : "Il faut féliciter la Pologne. Ils ont très bien joué et nous ont rendu les choses difficiles. Même quand nous ne mettions pas les tirs nous avons continué à bien défendre et à nous montrer patients. Pour moi c’est un honneur de devenir le meilleur scoreur de l’histoire et devancer tous ces grands joueurs : Petrovic, Galis, Gasol, Nowitzki. Je dois remercier tous mes coaches et mes coéquipiers parce que c’est grâce à eux que j’ai pu atteindre ce niveau. Ce sera encore plus grand si nous parvenons à remporter le tournoi."
 
Boris Diaw : "On joue avec beaucoup d’énergie avec les ambitions que l’on a et nous sommes fatigués. Ce jour de repos va faire du bien. Cette victoire nous qualifie pour les huitièmes de finale maintenant l’objectif sera de sécuriser la première place."
 
Mickaël Gélabale : "Les deux équipes ont bien défendu. Et la Pologne a de la qualité et très complète. Ils ont un meneur, des shooteurs et un pivot avec des éléments référencés en NBA ou en Europe. Venir du banc c’est plus difficile que de jouer avec Tony, Boris ou Nico. Ce n’est pas évident mais je dois m’adapter et arriver frais. Aujourd’hui on avait besoin de mes points. Charles l’a fait lors des deux premiers matchs et on va se relayer à deux pour faire souffler Nicolas Batum. Si la fatigue s’est fait sentir moi j’étais bien."
 
Nando De Colo : "On a besoin de la journée de repos, physiquement comme mentalement. Contre nous toutes les équipes veulent faire un gros match et dans ces cas-là, le travail d’équipe fait la différence. Personnellement j’essaye de conserver le rythme que j’avais en préparation, l’équipe a besoin de mon agressivité. Tony et moi sommes capables de monter le ballon ce qui permet d’amener plus de rythme."
 
Vincent Collet : "Défensivement je trouve que l’on progresse. Notre performance en première mi-temps était très intéressante. Offensivement nous avions les jambes lourdes et les deux équipes ont eu du mal à trouver le rythme. Même en NBA on ne joue pas trois fois en trois jours. Les Polonais ont bien joué le coup en étant très protecteurs de leur panier alors que nous n’avions pas d’adresse. Ce qui est positif c’est la continuité et la patience dans le jeu. C’était important parce que le peu de pertes de balles (6) nous font gagner le match avec quelques paniers faciles en quatrième quart-temps qui sont le résultat d’un vrai travail collectif… Ce soir le facteur X c’est Mike Gélabale. Il a marqué beaucoup de paniers en poste bas. C’est une bonne nouvelle. Les solutions qui viennent du banc ne sont pas toujours les mêmes. A +3 sur la dernière possession, nous voulions faire faute et je pense que c’est avant tout un problème de communication. Si nous nous retrouvons dans la même situation, croyez-moi nous ferons faute."