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Comment ça va Axel Toupane ?

Guillaume Karli/FFBB - 29/04/2020
En confinement à Paris, Axel Toupane nous donne de ses nouvelles. En plus de sa rééducation, suite à sa blessure au tendon d'Achille en février; Axel parle de sa vie de businessman, du déclic en arrivant en NBA, des ses sources d'inspirations et de l'importance du passage à Kaunas dans son parcours personnel.

Comment ça va Axel ?
Ça va super, confiné à la maison comme tous les Français. Je n’ai pas de souci de santé, ma famille non plus, donc c’est l’essentiel. J’essaie de rester en forme, de m’entrainer et de faire 2-3 trucs à côté, donc ça se passe bien.

Tu es à Paris, tu es rentré avant le confinement ?
Non, en fait je rentrais à Paris, quoiqu’il arrive avant le confinement. Vu que j’étais blessé au tendon d’Achille, j’allais commencer ma rééducation à Clairefontaine. Je suis arrivé trois jours avant, et ils ont annoncé le confinement la veille du début de la rééducation. Donc on a tout annulé.

Justement, c’est un peu particulier la rééducation que tu es en train de vivre, non ?
Oui c’est clair. Après j’ai de la chance quand même parce que j’étais déjà blessé depuis un mois et la lésion a pu cicatriser. Et là je rentrais dans un phase plus active avec du renforcement. Il y a pas mal de chose que je peux faire à la maison. Et on va dire que le temps joue pour moi. Ce n’est pas idyllique mais on va dire que je m’en sors bien.

Sur le papier tu en as pour combien de temps avant d’être opérationnel ?
C’est 3 mois normalement, donc ça va jusqu’au 15 mai. La saison est vraisemblablement finie donc il n’y a pas d’échéances qui arrivent, je vais avoir plus de temps pour récupérer.

Comment tu occupes ton temps ? Tu es en colloc’, comment vous faites pour ne pas vous marcher dessus ?
Ça se passe bien, ça n’est pas une collocation « forcée ». On a de la chance, on a un appartement assez grand. On a de la place. On a chacun notre intimité, donc c’est cool. Je suis avec mes 2 meilleurs amis, on est vraiment sur la même longueur d’onde, on a la même vision des choses, donc ça se passe super bien. Donc pour moi, je m’entraîne tous les matins, on fait l’effort de bien manger, je lis pas mal à côté. On regarde un ou deux films le soir et voilà, ça passe assez vite. Je me suis aussi lancé dans le Vlog donc ça m’a pris un peu de temps donc c’était cool.

"Comment c’est possible que je ne savais pas tout ça avant ?"

Tu disais récemment que la lecture était importante pour toi, tu peux nous expliquer d’où vient le déclic ?
Quand je suis arrivé en NBA, je me suis rendu compte de tout le business qui entourait la NBA et les joueurs NBA. Que j’avais des coéquipiers ou des joueurs que j’ai rencontrés qui au final étaient de vrais businessmen. Et quand ils me parlaient business ou qu’ils m’expliquaient qu’ils avaient investi dans tel ou tel projet, j’étais un peu perdu. Donc d’abord c’était une vraie approche business, et puis après, tu te rends compte que pour parler business il faut avoir un certain niveau de connaissance. De connaissance de soi ou de connaissances plus spécifiques. C’est à ce moment-là que je me suis dit qu’il fallait que je me développe personnellement, d’où la lecture et la philosophie. Donc à la base c’est vraiment le côté business qui m’a intéressé, mais pour en arriver là il faut passer par d’autres choses, dont le développement personnel. J’ai pris cette route-là et franchement je ne le regrette pas. Je suis super content, je découvre plein de trucs tous les jours et je me dis : mais putain comment c’est possible que je ne savais pas tout ça avant ? ou que je n’étais pas au courant que ça se passait comme ça avant ? Maintenant c’est beaucoup mieux. Même en étant en Europe, je peux avoir des conversations avec de vrais joueurs NBA et parler business et il n’y a pas vraiment d’écart, donc c’est sympa.

Donc ce côté business c’est au contact des joueurs NBA. La caricature des joueurs NBA qui ne font que jouer au basket et qui n’ont aucun autres centres d’intérêt n’est pas exacte ?
Oui c’est du pipeau ! En fait c’est Lebron James qui a un peu commencé ça, quand il y a eu la polémique "shut up and dribble". Un personnage politique aux Etats-Unis avait dit aux athlètes qu’il fallait juste qu’ils la ferment et qu’ils dribblent. Et voilà, Lebron il a construit un empire donc c’est le parfait exemple. Après j’ai d’autres exemples : mon père a repris ses études alors qu’il finissait sa carrière de joueur. Ça aussi ça m’a marqué. J’étais petit mais je le voyais en pleine saison il faisait la route entre Clermont et Limoges deux à trois fois par mois pour aller étudier. Donc ça m’a marqué. Et après la chance que j’ai aussi c’est d’avoir mes deux meilleurs amis qui sont dans ce milieu-là, qui sortent de grosses écoles de commerce et qui sont entrepreneurs. Et qui jouaient au basket aussi. Donc eux ils ont fait la transition avant, donc ça m’a aussi énormément aidé.

Tu as un projet sur la lecture avec Amath M’Baye, c’est ça ?
Non, ça c’est vraiment le projet d’Amath. Il a commencé un club de lecture en ligne pour les sportifs pour justement les pousser à s’ouvrir, à proposer leurs lectures favorites. C’est lui qui a commencé tout ça, et vu qu’on est cousin, je l’aide un peu. Mais c’est vraiment son projet.

"Kaunas, c’est vraiment le club nation, on a rapidement eu accès à des gens qui étaient haut placés"

Ton projet business c’est Heex, c’est ça ?
Oui c’est ça. Heex c’est une start-up qui fait de la gestion de données pour voiture autonome. Comment ça s’est passé ? En fait quand je suis parti de NBA pour aller en Lituanie à Kaunas et que j’avais cette envie de me développer et d’apprendre, mes deux meilleurs amis sont venus avec moi pour une majeure partie de l’année. On s’est rendu compte qu’en Lituanie, ils étaient super avancés et pointus dans tout ce qui est nouvelle technologie. Vu que là-bas, Kaunas, c’est vraiment le club nation, on a rapidement eu accès à des gens qui étaient haut placés, à des gens du gouvernement, à des gens qui avaient fait fortune dans les crypto-monnaies, plein de personnes intéressantes. Mon meilleur ami, Bruno, qui à l’époque avait déjà une start-up dans les voitures électriques, a eu l’idée de monter un projet dans les voitures autonomes. Donc on a commencé en fin d’année à Kaunas à étudier le marché. Pour moi c’était la première fois que je retournais au bureau. Comme je disais on a fait des trucs assez basiques : études de marché, concurrence, etc. Après ils sont rentrés à Paris, ils ont continué à bosser sur le projet. Ils ont réussi à recruter Arnaud de la Fortelle, un ingénieur considéré comme le meilleur en France dans ce domaine. Et voilà quelques mois plus tard, ils sont venus me pitcher le projet. Et comme je l’avais vu naître, ça avait du sens pour moi. En plus la tech c’est un secteur qui est super important, c’est un peu le nouveau secteur où les gens puissants se retrouvent, où les choses se passent. Il y a beaucoup de sportifs qui investissent dans la tech, donc ça avait du sens que je rejoigne ce secteur. Donc on peut dire que toutes les étoiles se sont alignées et au final je me suis retrouvé dedans à investir et à être un ambassadeur. Et c’est aussi ce projet qui m’a permis de me familiariser avec tout l’écosystème de Paris, l’écosystème start-up. Donc c’est super cool.

Tu gardes des contacts avec des joueurs de l’Equipe de France ?
Oui bien sûr. Le dernier avec lequel j’étais au téléphone c’est Frank. Je garde des contacts avec Frank, Amath, avec Evan on se texte parfois, j’ai eu Nando aussi, Mathias il n’y a pas longtemps. En général on est tous en contact, on se texte de temps en temps, mais eux c’est les derniers que j’ai eus un peu plus longuement.

Parlons de l’Equipe de France, quels souvenirs tu gardes de la Coupe du Monde en Chine ?
Franchement exceptionnel, super aventure entre potes. Vraiment il y avait une super ambiance dans l’équipe, joueurs, staff, staff médical, tout le monde vraiment. Un groupe soudé et on a réussi à faire quelque chose de vraiment significatif en gagnant cette médaille de bronze, en battant les Américains en quart de finale. Donc vraiment un super souvenirs, une super expérience.

Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour la saison prochaine ?
Déjà de passer un bon été, de bien me rétablir. Un bon été de travail. L’an prochain je ne sais pas trop ce que je vais faire. Franchement là avec la situation actuelle on n’a pas trop de visibilité. Donc la santé avant tout, le reste on ira le chercher.

L'interview complète :