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20 ans LFB

Edwige Lawson-Wade, machine à gagner

Texte : Pascal Legendre - Visuel : Chloé Bérard - 19/03/2018
La Ligue Féminine de Basket fête ses 20 ans. Tout au long de la saison, la LFB vous propose de découvrir ou redécouvrir, les faits marquants, les équipes, les entraîneurs ou encore les joueuses qui ont fait sa légende. Aujourd'hui, zoom sur l'une des joueuses les plus emblématiques de la Ligue : Edwige Lawson-Wade.

Si on devait décerner un trophée au joueur ou à la joueuse de notre pays ayant gagné le plus de titres et de médailles, Edwige Lawson-Wade serait à coup sûr l’une des principales candidates.

Meneuse de petite taille (1,67m), la Bretonne avait les gestes, le feeling d’une point guard américaine. Une dextérité et un sang-froid –qui se vérifiait notamment aux lancers-francs- hors normes. Elle a su s’adapter à différentes générations de joueuses puisqu’aux Jeux Olympiques de Sydney en 2000 comme à l’Euro en France l’année suivante où les Bleues furent sacrées championnes d’Europe -ce qui leur valut le surnom de Filles en Or-, elle était la benjamine du groupe, alors que lorsqu’elle remporta l’argent aux Jeux de Londres avec les Braqueuses, elle était devenue l’aînée.

Durant sa carrière, Edwige Lawson-Wade est montée au fur et à mesure en puissance en faisant de bons choix de club. C’est ainsi qu’elle gagna deux fois l’Euroligue avec Valenciennes et une autre fois avec le CSKA Samara. La Française a côtoyé toutes les stars du basket mondial, de Ann Wauters à Becky Hammon, qui est devenue une amie, en passant par Sheryl Swoopes, Maria Stepanova et encore Amaya Valdermoro.
« Je comprenais bien que dans ce type d’équipes, il fallait que chaque joueuse soit satisfaite, » analyse-t-elle à propos de sa période en Russie. « Chacune devait toucher un peu le ballon. Mon job numéro un pendant cinq ans, c’était de bien le distribuer. Il fallait que je fasse fonctionner les systèmes. J’ai beaucoup appris sur le plan technique, j’ai progressé sur le plan meneuse-gestionnaire. »

Avec Isabelle Fijalkowski et Sandrine Gruda, Edwige Lawson-Wade partage le fait d’avoir connu la réussite en Europe et en WNBA. Elle y a joué 141 matches répartis en cinq saisons et son bâton de maréchal fut une finale avec les San Antonio Silver Stars en 2008. Aux jeunes européennes qui veulent tenter leur chance aux Etats-Unis, la Rennaise recommande la plus grande patience : « Ce sont de bons entraîneurs, » dit-elle des coaches US même si leur culture du basket international est parfois inexistante. « Il faut aussi avoir une part de chance. Je me suis retrouvée à San Antonio lorsqu’il y a eu trois semaines de break pour les Jeux Olympiques, et j’ai pu jouer uniquement à mon poste de meneuse lors des matches entre nous ou contre des garçons. Le coach a pu voir ce que je pouvais apporter à l’équipe. »

Une touche à tout

Après une dernière médaille d’argent à l’Euro 2013 en France, Edwige Lawson-Wade a embrayé sur une carrière de touche à tout. Elle a été étudiante au CDES de Limoges afin d’obtenir un Master de manager général de clubs sportifs, consultante de matches NBA et d’Euroligue sur BeIN SPORTS, blogueuse sur Yahoo, dans le staff de dirigeants de Lattes Montpellier, membre du Comité Directeur de la FFBB et Vice-Présidente de la Ligue Féminine ! On la vit ainsi présenter avec le journaliste Patrice Dumont, aujourd’hui Directeur Général du club de Bourges, l’émission « Dans le Cercle » réservée au basket féminin. Edwige s’essaya même un court moment comme agent de joueuses mais une autre facette de sa vie, c’est d’être mariée à James Wade, un Américain qui après sa carrière de joueur est devenu assistant-coach en WNBA (San Antonio puis Minnesota) et à Ekaterinbourg. Ils ont eu ensemble un fils et Edwige a mis un temps entre parenthèses ses ambitions professionnelles.

Aujourd’hui, Edwige Lawson partage son temps entre les activités de son mari, aux Etats-Unis et en Russie et Montpellier où le couple dispose d’un pied à terre et où elle est devenue Directrice Sportive du BLMA. Un retour aux sources pour celle qui a compilé 8 saisons et 227 matches en LFB avec deux trophées de meilleure Espoir (mais avant la création de la Ligue en 1997 et 1998) et un autre de MVP Française (2012).
« C’est une ligue très intéressante où n’importe qui peut battre n’importe qui. Ça caractérise la France », juge-t-elle du haut de son immense expérience. « Je trouve que le travail de la Ligue Féminine qui essaye de monter en visibilité, qui est un peu créatrice, c’est très bien. C’est une ligue respectée en Europe. En plus, on est un pays où on sort de très bonnes joueuses et où l’équipe nationale brille. On peut être fier de ce que l’on fait en France. »