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Que sont-ils devenus ?

Le gentil géant

25/11/2022
Intronisé à l'Académie du Basket Français en octobre dernier, le pivot de l’Equipe de France médaillé d’argent aux JO de Sydney, Fred Weis (2,17 m) ne s’est pas trop éloigné des terrains et reste aujourd’hui un visage familier du petit monde du basket puisqu’il est consultant TV et radio.
Quel est votre meilleur souvenir de votre carrière ?
Concrètement il est difficile de ne pas penser à l’année 2000, j’ai fait un triplé avec mon club qui manque de descendre mais avec une aventure humaine incroyable, et dans la foulée je fais les Jeux Olympiques et je ramène une médaille. C’est une année qui est difficile à oublier.
 
Quel regard portez-vous sur votre carrière durant laquelle vous avez connu très peu de clubs ?

Je suis un mec super corporate, donc quand je suis dans un club j’y reste. Si Limoges n’était pas descendu, j’aurai peut-être fait toute ma carrière là-bas. Concernant le regard sur ma carrière, franchement je serai hyper concis. Je dirai : pas si mal. C’était difficile de faire sa place, l’arbitrage n’était pas habitué, les gens n’étaient pas habitués. On ne savait pas s’occuper d’un grand, le préparer comme il fallait. C’était un test un peu pour tout le monde pour savoir comment faire travailler les grands. J’en ai parlé y’a pas très longtemps et on m’a dit : tu étais un peu notre maison témoin, tu nous as permis de savoir ce qu’il fallait faire, ce qu’il ne fallait pas faire. Je suis plutôt content de ça. Honnêtement je ne ressens, désolé de dire ça, aucune fierté de ma carrière. J’ai fait ce que j’ai pu, je suis content de l’avoir fait et je suis passé à autre chose.
 
Comment avez-vous appréhendé votre après carrière ?
Beaucoup de stress, beaucoup de nervosité, j’ai peur du vide. Donc quand je ne sais pas quoi faire, je fais n’importe quoi. J’ai fait beaucoup n’importe quoi parce que je voulais faire quelque chose et que je ne me sentais pas bien. Je me suis beaucoup trompé, j’ai fait beaucoup d’erreurs et finalement je suis revenu à quelque chose que je connaissais un peu mieux être consultant et maintenant je prends mon pied.
 
Depuis combien de temps et comment avez-vous débuté en tant que consultant ?
J’ai jonglé avec d’autres métiers à un moment mais en comptant la radio ça fait 10 ans que je suis consultant. Quasiment en arrêtant de jouer à Limoges, j’ai enchainé sur France Bleu Limousin qui m’a donné ma chance. Et je crois que ça fait 6 ans que je suis à la télé maintenant. Avant j’étais un grand fan de la radio, pour les émissions je préfère la radio, parce que j’ai un physique de radio. Pour les matches par contre je préfère la télé, tu n’es pas obligé de parler tout le temps, tu as l’appui de l’image, tu peux expliquer des choses que les spectateurs voient.
 
Qu’est-ce qui vous plait dans ce métier ?
Commenter les filles c’était un vrai challenge. Pour les garçons, bien sûr que j’ai pas dit que j’étais le meilleur, mais je maitrise un petit peu, je connais plus ou moins les joueurs et je connais bien les équipes. Les gens se sont posés beaucoup de questions quand on m’a dit que j’allais aussi faire les filles. Et c’est vrai que d’être salué pour avoir fait les filles, car justement je les connais bien et que j’aime ça, c’est une grande fierté.
 
Comment préparez-vous un match ?
J’ai tendance à dire que je ne bosse pas beaucoup. Concrètement je viens un peu les mains dans les poches à la salle, j’écris juste le nom des joueurs et leurs stats. Sauf que tous les matins, je me fais une revue de presse, je regarde les stats, je regarde les mouvements. Pour le match même, je ne bosse pas beaucoup mais tous les jours je suis en train de regarder du basket pour me tenir informer de ce qu’il se passe. Pour moi ce n’est pas un job, c’est normal de regarder ce qu’il se passe dans le basket. Je ne le considère pas comme un travail mais c’est vrai je passe au moins une heure par jour, tous les jours à regarder ce qu’il se passe. Je regarde tout le basket pas seulement ce que je commente.
 
 
On parle souvent du manque de médiatisation du basket, qu’en pensez-vous ?
Je rêverai d’une chaine où il y a tout de la NBA, de l’Euroleague et du championnat de France. Si tu as les ces trois-là sur une chaine moi ça me plairait. On préférait que ça soit gratuit, mais on sait que ce n’est pas possible. Economiquement c’est compliqué, mais si c’est sur une seule chaine c’est déjà plus facile. Aujourd’hui, on a l’avantage d’avoir LNB TV, ce n’est pas parfait, c’est loin d’être parfait, je suis le premier à le dire mais ça nous permet quand même de voir du basket assez facilement et gratuitement. Honnêtement ça n’a jamais été aussi simple de regarder du basket et en plus de choisir le match que l’on veut. 
 
Aujourd’hui, certains fans qui regardent les matches ne vous ont jamais vu joué, est-ce que cela vous gêne de ne pas être reconnu ?
Concrètement pas du tout. J’ai d’ailleurs une anecdote par rapport à ça qui m’arrive de plus en plus fréquemment. Quand on se déplace dans les salles, des gens viennent me voir en disant : Franchement j’adore vos commentaires, c’est cool. Mais vous avez joué au basket ? Et moi je réponds non et je suis hyper fier. J’ai eu la chance d’être à peu près reconnu dans le basket et maintenant j’entame une nouvelle carrière et je suis un peu reconnu dans ça. Franchement c’est plutôt pas mal quand même. Pourquoi veux-tu que je me vexe ? Ils sont entrain de dire que je suis bon en commentaire, c’est génial. C’est ça que je fais maintenant, je ne joue plus au basket.
 
Frédéric Weis en bref

Né le 12 avril 1977 (45 ans) à Thionville
Intérieur
100 sélections et 461 points en Équipe de France de 1996 à 2007
 
Carrière joueur : 
1995-2000 : CSP Limoges
2000 : PAOK Salonnique
2000-2004 : UNICAJA Malaga
2004-2009 : Bilbao
2009 : Minorque
2010-2011 : Limoges CSP
 
Palmarès joueur :
Médaille d’argent aux Jeux Olympiques 2000
Médaille de bronze à l’EuroBasket 2005
 
Coupe Korac 2000 et 2001
Champion de France 2000
Coupe de France 2000
 
Distinctions individuelles :
Drafté NBA en 1999 par les New York Knicks (15e choix)