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20 ans LFB

Les stars étrangères en LFB

Texte : Pascal Legendre - Visuel : Chloé Bérard - 23/05/2018
La Ligue Féminine de Basket fête ses 20 ans. Tout au long de la saison, la LFB vous propose de découvrir ou redécouvrir, les faits marquants, les équipes, les entraîneurs ou encore les joueuses qui ont fait sa légende. Aujourd'hui, zoom sur ces stars étrangères qui ont foulé les parquets français.

Faire ressortir les joueuses étrangères qui ont marqué vingt ans de Ligue Féminine est forcément un choix subjectif. Ce qui saute aux yeux, c’est que les Américaines sont minoritaires et qu’outre l’Europe et l’Amérique, l’Afrique et l’Océanie sont représentées.

En tête de liste, choisie par les internautes pour figurer dans le « 5 Majeur » étranger de ces 20 ans, on trouve la Belge Ann Wauters, qui a la particularité d’avoir porté le maillot de Valenciennes à ses débuts (de 18 à 24 ans) puis de Villeneuve d’Ascq après avoir fait le tour de quelques-uns des plus grands clubs d’Europe (à 34 ans). Preuve de son impact, avec VO, elle a gagné deux fois l’Euroligue et avec l’ESBVA, une fois l’Eurocoupe.
« Elle habite à vingt minutes top chrono de la salle. Elle vivra chez elle. Elle a ses enfants, sa famille, elle est à l’abri financièrement et elle voulait jouer soit en Belgique, soit dans le nord de la France », commenta le coach des Guerrières, Frédéric Dusart, pour expliquer comment il avait déniché une telle pépite.
Lequel Frédéric Dusart a profité de cette proximité géographique avec la Belgique pour enrôler deux saisons Emma Meesseman, qui à 19 ans était l’un des plus grands espoirs du basket européen. Un statut qu’elle a confirmé par la suite en Russie et en WNBA. Autre joueuse de classe mondiale passée par Villeneuve d’Ascq, l’Ukrainienne Alina Iagupova, une boulimique de points qui a tenu un rôle majeur dans l’obtention du premier titre de champion de France du club en 2017.

KB Sharp : un record de longévité

La Lettone Gunta Basko (8 saisons dans quatre clubs différents), Ann Wauters et la Franco-Malienne Djéné Diawara (7 saisons) ou encore la Bulgare naturalisée française Polina Tzekova (10 saisons) ont fait preuve d'une longue fidélité à l’élite française.
« A 19 ans j'avais déjà été élue dans les dix meilleures joueuses européennes. Je me suis alors dit que je pouvais laisser quelque chose, une trace, dans l'Europe du basket. Je me suis mise à bosser, du matin jusqu'au soir j'étais dans la salle. A l'époque en Bulgarie, il y avait beaucoup de problèmes économiques, parfois on n'avait pas d'électricité dans la salle et je m'entraînais à la bougie », raconta Tzekova à propos de ses débuts dans son pays de naissance. A sa sortie du Lokomotiv Sofia, Polina a fait un passage de quatre ans à Priolo, en Italie, avant de s’installer définitivement dans le Sud Ouest, à Mourenx et à Tarbes où elle a joué en LFB jusqu’à l’âge canonique de 41 ans.

Mais c'est Kristen Brooke Sharp, meneuse franco-américaine du Bourges Basket, qui détient la palme avec 12 saisons consécutives en LFB. La native de Columbus a débarqué à Aix-en-Provence en 2006, est passée par Challes-les-Eaux avant de s'installer à Mondeville (2010-2013 puis 2014-2017), avec un crochet par Nice. 

Laia Palau : ce n’était qu’un au-revoir

Du fait de leur rang élevé en Europe, Bourges et Valenciennes ont abrité de nombreuses stars étrangères comme les Australiennes Kristi Harrower et Belinda Snell, les Grecques Evanthia Maltsi et Stella Kaltsidou, la Serbe Sonja Petrovic qui fut plus tard championne d’Europe avec Milica Dabovic, qui elle porta les maillots de Mondeville et Lyon.
Deux cas sont particulièrement à mettre en exergue. Celui de Ilona Korstine, qui fréquenta le centre de formation de Bourges, obtint la nationalité française, fut élue MVP Espoir de la LFB en 1999, mais poursuivi ensuite sa carrière à l’étranger et avec l’équipe nationale de Russie. Elle est aujourd’hui la Directrice Générale de la VTB League. L’autre, c’est la meneuse espagnole Laia Palau, qui a joué pour le club du Cher de 2004 à 2006 et qui est revenue au cours de la présente saison après avoir collectionné trophées et médailles en club et avec la sélection ibérique.

L’amour de la France

Malgré tout, plusieurs joueuses américaines ont laissé une trace indélébile dans l’histoire de la LFB. Même si son apport ne fut pas majeure car elle avait 38 ans lorsqu’elle fit une pige en 2002 avec Valenciennes pour gagner l’Euroligue, le nom de Teresa Edwards est inscrit dans ce Who’s Who de la Ligue Féminine car elle a participé à un record de cinq Jeux Olympiques et récolté quatre médailles d’or. Plus importante fut la contribution de sa compatriote Allison Feaster à la gloire de l’USVO. Cette diplômée en économie de la prestigieuse université d’Harvard, trois fois MVP étrangère de la LFB (2002, 2003 et 2004) était mariée avec Danny Strong qui en parallèle fit carrière en LNB. « J’adore jouer en Europe et notamment en France. J’adore ce pays. Je n’ai pas eu peur que le basket fasse du mal à notre couple », déclara-t-elle.
Tamika Whitmore a marqué les esprits pour avoir établi un record de 41 points avec Mourenx et contre Tarbes en 2006. Mistie Bass, fille d’un chanteur célèbre des années 60, pour avoir été double MVP étrangère de la Ligue Féminine (2011 et 2012). « Je suis Américaine mais je suis Française aussi. J’adore la culture française. Comme ça, je pourrais rester en France si je veux. Je voudrais essayer aussi de jouer en Équipe de France, pour l’expérience. » annonçait Mistie qui finalement est repartie précipitamment aux Etats-Unis et a eu un enfant avant de rebondir en Australie.
La Québécoise de langue anglaise Lizanne Murphy a également proclamé son amour de la France et elle a obtenu le passeport national à l’issue de son séjour ici.
« Depuis que je suis en France, je parle français toute la journée, ça aide beaucoup », racontait-elle alors qu’elle venait d’être sacrée MVP étrangère sous le maillot d’Angers. « Et dans les trois équipes où j’ai joué, j’étais la traductrice. Je peux désormais réfléchir en anglais et en français. Au Québec, par exemple, on ne dit pas une paire de basket ou de chaussures, mais une paire de souliers. Tout le monde se moque de moi quand je dis ça. »