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Nationale Masculine 1 - Interview

"Vivre dans une ville si petite et avoir une ambition si élevée, c’est fou"

AS Loon Plage - Fabrice Cocquet
Thomas Puentes - 02/01/2023
Véritable trouble-fête du troisième échelon national masculin cette saison, l'AS Loon-Plage continue de défier tous les pronostics. Petit poucet il y a quelques mois et désormais solide cadre de sa poule, retour sur l'ascension fulgurante d'un club en plein boom avec Tony Housieaux, capitaine de la formation nordiste.

Douze victoires pour cinq défaites, pour un premier exercice de NM1, c’est le bilan actuellement affiché par Loon-Plage. Quel regard portez-vous sur ce début de saison qu’on peut qualifier d’extraordinaire ?

Pour un promu, ce n’est pas le parcours auquel on s’attend. Après quand on regarde notre effectif, la moitié des joueurs avaient déjà de l’expérience dans cette division, après les autres la découvraient. Ce mixte d’expérience et d’inconscience fait qu’on garde la dynamique que nous avions créé en NM2 en ayant très peu de changements et des changements très intelligents. On travaille énormément depuis le premier jour. Nos résultats ont surpris beaucoup de monde mais c’est vraiment le fruit de notre travail au quotidien. Le jour du match, chacun connait son rôle, chacun se donne pour l’objectif collectif. On sait que la NM1, c’est un sprint, durant lequel nous n’avons pas le temps de réfléchir et c’est pourquoi nous savions qu’il fallait commencer fort. »

Vous qui avez connu les joutes de la division (GET Vosges, Berck, Toulouse BC) est-ce que vous appréhendiez cette première saison ?

J’avais des craintes surtout concernant le fonctionnement du club pour cette saison en NM1 car on sait qu’il y a un gros delta entre la NM2 et la NM1. Après en termes de talents et de force de frappe, même si nous avons des noms moins ronflant que dans d’autres rosters, nous n’avons rien à envier aux autres. On n’a jamais eu de stars ici, c’est la mentalité du club. Le staff a décidé de faire confiance au groupe en place et de recruter les joueurs dont nous avions besoin. Je suis donc surpris sans l’être car je sais que nous avons le talent basket.

Comme dirait nos confrères de Pro-Am Média, on vous caractérise comme une équipe de « morts de faim », est-ce que vous qualifieriez votre groupe comme tel ?

On a tous des objectifs collectifs et on sait que pour y arriver il faut qu’individuellement on doit être au taquet. Par exemple, nos déplacements sont des missions car ils sont à rallonge, on n’a pas le budget de prendre le car ou l’avion, on voyage en mini-bus et cela nous permet de resserrer les liens beaucoup plus vite. On sait qu’on a également une profondeur de banc moindre et donc on va jouer sur cet état d’esprit de guerrier. On a un devise « Célèbre ton frère », on veut vraiment se nourrir des énergies positives et du succès de chacun pour servir le collectif.

Selon vous, quel élément permet à votre équipe d’arriver à ce niveau de performance ?

On est vraiment dans l’idée de tous s’aider à progresser individuellement pour servir le collectif. Nous sommes vraiment dans un environnement sain, il n’y a pas de joueur qui revendique quoi que ce soit, nous sommes tous au service du collectif. C’est ce qui nous aide à être à ce niveau.

De petit poucet à prétendant direct au Top 5 et à la tête de la poule, Loon-Plage a clairement changé de statut. Cela rend-il les choses plus difficiles sur le terrain ?

Les équipes s’adaptent à nous maintenant, on sait qu’on a des joueurs qui vont être ciblés. Mais on se prépare à cela, on a un super staff technique qui anticipe beaucoup les plans de jeu adverses. Après oui, ça devient plus difficile parce que les autres durcissent les choses avec nous, mais pour nous, c’est de plus en plus facile car on a fait le plus gros du travail à savoir le maintien, on a fait 90% du chemin donc j’espère qu’on va être capable de jouer libéré et prendre du plaisir. En tant que compétiteur, c’est du plaisir de recevoir des gros calibres qui nous prennent au sérieux.

Avec un maintien quasiment assuré, quels sont vos objectifs maintenant ?

Dans le groupe, le mot d’ordre c’est TOP 5. On n’a pas l’intention de se relâcher maintenant. Tous individuellement, on a des objectifs et des choses à se prouver. Tous les voyants sont au vert, je pense que l’avenir est radieux, on a joué la première partie de saison avec la pression du résultat, maintenant on peut lâcher les chevaux. Cependant, il va falloir rester en bonne santé, en bonne forme car on sait que le physique est très important dans ce championnat. On a pu le voir sur les deux derniers matchs avant la coupure où on a pris deux courants d’air contre Rennes et Lorient car les jambes étaient lourdes. Mais je n’ai pas de doute sur le fait que nous allons réaliser une aussi bonne phase retour que la phase aller.

Que pouvons-nous vous souhaiter pour le reste de la saison ?

De rester dans le TOP 5 et d’avoir une bonne deuxième partie de saison. On a la chance d’avoir des grosses structures dans la division, avec des équipes comme Rouen et Caen, avec des belles salles et belles ambiances ce qui va permettre au club de découvrir pour son évolution le fonctionnement de ses équipes. A Loon-Plage on a beaucoup de chance d’avoir énormément de sympathie autour de l’équipe, on est financé à 98% par la municipalité qui nous aide énormément. Et puis pour le vivre de l’intérieur, vivre dans une ville si petite et avoir une ambition si élevée, c’est fou. Sur le terrain on va continuer à faire le travail et puis « Sky is the limit ». Je pense qu’on va entendre parler de Loon-Plage pour plusieurs années encore.