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ÉQUIPES DE FRANCE JEUNES

"Une ambiance à la limite de l’hostilité"

FIBA
Julien Guérineau - 18/08/2020
Portée par deux talents hors normes, Killian Hayes et Théo Malédon, l’Equipe de France U16 remporte le titre de championne d’Europe en 2017, au Monténégro.

Trois ans seulement après son dernier titre en U16, l’Equipe de France est remontée sur le toit de l’Europe en 2017. Un titre sans doute pas aussi spectaculaire dans sa construction que celui de la génération 98 mais marqué du sceau de deux joueurs au talent hors du commun. "Ce n’est pas faire injure aux autres de le dire", prévient Bernard Faure. "Et les autres ont d’ailleurs compris qu’ils pouvaient nous emmener loin et se sont mis à leur service. C’est un signe d’intelligence." Killian Hayes et Théo Maledon ont disputé l’Euro U16 avec un statut qu’aucun autre joueur français n’avait aussi tôt dans sa carrière. Tous les deux sont alors considérés comme les meilleurs prospects européens de leur catégorie d’âge, ce qui n’était pas le cas d’un Nicolas Batum ou d’un Frank Ntilikina en U16. "C’était différent effectivement", admet Bernard Faure. "On n’a pas forcément l’habitude de s’occuper de ces joueurs. Deux joueurs qui étaient des U16 mais deux joueurs qui étaient prêts. La difficulté était déjà de les faire cohabiter."

Les deux adolescents n’ont ni le même caractère, ni les mêmes habitudes de travail. Ils représentent ce qui constitue la force de la formation française : la complémentarité entre le Pôle France et les centres de formation. Malédon, l’introverti aussi exigeant envers lui-même qu’envers les autres, évolue à l’INSEP. Hayes, le flamboyant arrière choletais, flirte déjà avec l’équipe première en Jeep®Elite. "Killian s’entraînait avec les pros. Et les pros, pour l’entraînement de 9h du matin, ils ne sont pas forcément à fond", sourit son entraîneur. Mais le fils de DeRon, l’ancien shooteur d’élite maugeois, est un compétiteur hors pair. Et lorsque l’Euro débute, il prend le contrôle des opérations avec l’apport d’une troisième lame extérieure, Timothé Crusol.

La France contrôle le money-time face à l’Italie (+5) et la Russie (+2) avant de s’offrir une promenade de santé contre l’Estonie (+19). Les huitièmes de finale l’opposent à la Suède. Un face à face a priori déséquilibré mais les Scandinaves vont sortir le match parfait et il faudra un Crusol décisif pour se sortir du guêpier. "Ils ont joué en marchant", remarque Bernard Faure. "Mais nous sommes montés en régime ensuite. Notre basket s’est mis en place et Théo a pris le relais à partir des quarts." Si Hayes raflera le titre de MVP pour l’ensemble de son œuvre, c’est bien le capitaine qui aura rayonné lors de ses trois dernières sorties : 19,0 points, 6,3 rebonds, 4,3 passes décisives et 5,0 interceptions de moyenne.
En finale, les Bleuets affrontent le Monténégro dans un Moraca Sports Center chauffé à blanc. L’antre habituel du Buducnost en Euroleague est pris d’assaut par 5.000 spectateurs venus pour déstabiliser la jeunesse tricolore. "C’était une ambiance à la limite de l’hostilité", se rappelle Bernard Faure. "Mais notre début de match exceptionnel tue le public. On a douché la salle." Un monumental 22-2 en sept minutes permet en effet aux U16 de contrôler les débats pour offrir au basket français sa troisième médaille d’or de la catégorie.