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Interview - Ligue Féminine 2

Aïda Sow : "Je ne me mets pas de pression"

Par Thomas Puentes|18 mars 2025
Interview Ligue Féminine 2   Aïda Sow Feytiat Basket 87
© Loïc Breilloux / Feytiat Basket 87
Ancienne pensionnaire du Pôle France (2013-2015) et internationale jeune, l'intérieure du Feytiat Basket 87 (27 ans - 1,86m) vit actuellement sa première saison pleine en Ligue Féminine 2 sous le maillot des Diablesses où elle s'est imposée comme une valeur sûre du championnat. Retour sur sa progression et le parcours de son équipe dans l'antichambre de l'élite cette saison.

Après quatre années en Nationale Féminine 1 avec Colomiers, vous avez fait le choix de sauter le pas de la Ligue Féminine 2 la saison passée en rejoignant Nice avec lequel vous n’avez malheureusement pas pu évolué en championnat. Cependant, vous avez rejoint Feytiat à la mi-saison où vous vous êtes imposées rapidement comme une incontournable dans la raquette des Diablesses. Pourquoi avoir attendu autant de temps pour rejoindre la LF2 ?

J’ai voulu prendre mon temps avant de monter en Ligue Féminine 2, notamment pour être prête physiquement et techniquement. Mon objectif était d’avoir du temps de jeu et de ne pas me retrouver en bout de banc. Lors de ma dernière saison à Colomiers en Nationale 1, je me sentais prête pour relever un nouveau défi. Donc j’ai recherché des clubs de LF2 qui pourraient être intéressés par mon profil, et c’est finalement Nice qui m’a recruté. Malheureusement, je n’ai pas pu jouer à cause de problèmes admnistratifs. Ensuite, Feytiat a dû se séparer d’une joueuse intérieure et cherchait une remplaçante. L’opportunité s’est présentée et tout s’est fait rapidement.

Avez-vous un plan de carrière précis ou prenez-vous simplement les opportunités qui se présentent ?

Je prends vraiment les choses comme elles viennent. J’ai eu des blessures en début de carrière, donc aujourd’hui mon objectif est simplement de jouer au jour le jour sans me mettre de pression. Bien sûr, si l’occasion se présente d’aller plus haut, je la saisirai, mais pour l’instant, ma priorité est de progresser et de devenir une joueuse majeure en Ligue Féminine 2.

Comment décririez-vous le niveau de la Ligue Féminine 2 par rapport à la Nationale Féminine 1 ?

La Nationale Féminine 1 est un championnat plus brouillon où le jeu est parfois plus haché et il est compliqué de jouer en un contre un et de scorer. En Ligue Féminine 2, le jeu est beaucoup plus structuré et aéré. Il y a plus d’espace pour s’exprimer, prendre des initiatives et lire le jeu.

Après avoir fait vos armes à l’INSEP puis au centre de formation de Toulouse, rêvez-vous d’élite ?

Bien sûr, j’y pense parfois. Mais si un jour je monte en première division, ce sera pour jouer un vrai rôle sur le terrain et non pour être une joueuse de complément. Je ne me mets pas de pression, je veux d’abord m’imposer pleinement en Ligue Féminine 2.

Qu’est-ce qui vous a poussé à rester à Feytiat après votre première saison ?

Tout d’abord, Feytiat a été le club qui m’a donné ma chance en Ligue Féminine 2, donc je voulais leur rendre la pareille. Ensuite, c’est un club qui a une éthique de travail qui me correspond. J’aime bosser, progresser, et Cyril (Sicsic) partage cette vision. C’est ce qui m’a convaincue de continuer l’aventure ici. Je veux élargir mon jeu et devenir plus polyvalente. Aujourd’hui, je joue majoritairement dans la raquette, mais j’aimerais développer mon tir extérieur, notamment à trois points. Je travaille aussi sur mon physique pour mieux résister aux contacts à l’intérieur.

Pour le moment, collectivement, vous êtes en très bonne position à la 6ème place avec un ticket quasiment validé en playoffs. Quel bilan tirez-vous pour le moment de la saison ?

C’est un bilan correct, même si nous aurions pu faire mieux. On a perdu quelques matchs que l’on aurait dû gagner. Malgré tout, nous sommes toujours dans nos objectifs et l’équipe est très compétitive, donc on ne relâche pas nos efforts.

Vous aviez bien commencé la saison avant de reculer légèrement au classement. Qu’est-ce qui vous a manqué pour rester plus haut ?

Peut-être un peu de fraîcheur physique. On a eu une préparation assez longue et intense, et ça a pu peser sur certaines rencontres. Il y a aussi eu des blessures qui nous ont impactées et cela n’a pas arrangé la situation. Mais maintenant que l’effectif est au complet, on va tout donner sur la fin de saison.

Quelle est la force principale de Feytiat cette saison ?

Notre collectif. On a des joueuses cadres comme Camille Zimmerman et Stepha M’baye, mais tout le monde est capable d’apporter quelque chose. Chaque joueuse connaît son rôle, mais on sait aussi que chacune peut prendre ses responsabilités quand il le faut.

Avez-vous La Boulangère Wonderligue dans un coin de votre tête ? Comment voyez-vous vos chances pour la suite de la saison ?

L’objectif initial était d’atteindre les playoffs et, idéalement, de passer un tour et d’aller jusqu’en demi-finales. Mais au fil des matchs, on a vu qu’on était capables de rivaliser avec les meilleures équipes. Donc une fois en playoffs, on jouera notre chance à fond. Bien sûr, on rêve toutes d’une montée en première division mais on prendra les matchs les uns après les autres.

La concurrence s’annonce très rude avec un Top 4 très dense à l’image de Toulouse et Mondeville. Qu’en pensez-vous ?

Toulouse est une équipe très solide avec des leaders offensifs constants qui assument leurs responsabilités à chaque match. Mondeville avait bien démarré, mais elles sont un peu moins bien ces derniers temps. L’aspect mental jouera un rôle clé en playoffs. Derrière, tout est très serré, et en Ligue Féminine 2, tout le monde peut battre tout le monde, donc ce sera intéressant à suivre.

La suite du programme qui s’annonce pour vous semble favorable car vous jouerez trois équipes du bas du classement. Pensez-vous pouvoir aller chercher quelques places pour obtenir un meilleur classement avant les playoffs ?

Oui, bien sûr. L’objectif est de terminer dans le top 4 pour avoir l’avantage du terrain. Après, nous sommes sous le coup de deux points de pénalité qui font que nous sommes sixièmes, sinon nous serions plus haut au classement. Mais il faut rester prudent, car même les équipes moins bien classées peuvent être dangereuses comme en témoignent les rencontres allers. On gagne de deux points contre Nice, on gagne après prolongation contre le Havre et on perd contre Saint-Amand… On sait que les matchs ne seront pas faciles, mais on est prêtes à relever le défi.

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