La Coupe du Monde s’est tenue fin septembre mais était la continuité d’un long processus estival…
La Coupe du Monde c’était une succession de compétitions parce qu’on a été qualifiés via la Nations League. Donc on a dû en sortir ce qui n’était pas évident puisque dans notre poule il y avait l’Italie. Et on voit cet été via les différents résultats chez les jeunes en 5x5 à quel point l’Italie est un pays qui travaille bien. Elles avaient des profils de joueuses qui évoluent déjà en Women’s Series. Nous avons pu travailler avec quatre joueuses qui ont passé tout l’été ensemble : Louise Bussière, Vaciana Gomis, Samantha Peytour et Louise Préneau. Elles étaient pleinement conscientes de l’investissement nécessaire. D’ailleurs elles en avaient exprimé l’envie à leurs entraîneurs de club. Vaciana Gomis et Louise Préneau avaient déjà connu la Coupe du Monde l’an passé en Mongolie et elles ont vraiment embarqué les deux autres joueuses avec elles.
L’objectif était-il dès le départ de maintenir un unique groupe de quatre joueuses ?
C’était une volonté. Je pense que pour qu’il y ait une performance, il faut une continuité en 3x3. Notamment sur ces niveaux. Le 3x3 se pratique et j’avais besoin de joueuses qui avaient connu des matches avec des enjeux forts où il faut gagner. Les années précédentes, j’avais eu des difficultés à avoir les filles par rapport à leurs obligations de club et ça n’a pas du tout été le cas cette année. Et je remercie d’ailleurs les clubs qui ont joué le jeu. Quand on a un roster qui travaille ensemble tout l’été et se présente à la Coupe du Monde, cela permet d’avoir pas mal d’éléments en main et ne pas tout reprendre de zéro.
Comment êtes vous parvenu à obtenir cet engagement ?
Les clubs ont été prévenus très en amont. J’entends que le 3x3 arrive dans un calendrier où les équipes sont dans leurs phases de reprises et que c’est compliqué. Mais la Coupe du Monde a une grande importance car elle permet d’avoir des points individuels et des points au ranking qui contribuent au classement de la France dans la perspective des Jeux 2028. Ensuite, pour certaines joueuses, il s’agissait de la dernière compétition U23. Seule Louis Préneau sera encore éligible l’an prochain. Les autres seront seniors et en cas de résultats c’était une porte qui s’ouvrait vers les Womens Series. Avoir des joueuses qui prennent de l’expérience c’est ultra important dans notre capacité à préparer les Jeux. Cela laisse beaucoup d’opportunités à François Brisson pour construire Los Angeles.
Considérez-vous encore les U23 comme une catégorie de jeunes ou comme une dernière marche avant les A ?
L’arrêt de certaines catégories vient du constat de la FIBA qu’on voyait peu les joueurs des U17 et U18 par la suite sur le circuit professionnel ou en seniors. Comme vous le dites, j’ai effectivement l’impression que les U23 sont des A’. Quand on joue les Pays-Bas en finale, en face deux joueuses sont déjà championnes du Monde avec les A et deux qui sont championnes d’Europe avec les A. Et les quatre joueuses étaient engagés en finale des Women’s Series. La passerelle est évidente et pour faire le scouting j’allais d’ailleurs regarder les Women’s Series.
Évoquez-vous ouvertement la possibilité de franchir le pas vers les A pour vos joueuses ?
C’est une perspective qu’elles connaissent. Je leur dis : c’est peut-être vous demain qui irez à Los Angeles. En 2028 elles auront 26 ans, l’âge d’or d’un athlète. On doit énoncer ces possibilités.
Estimez-vous que ces joueuses de 5x5 pendant l’année sont devenues des spécialistes de 3x3 ?
Ce groupe, je le suis depuis trois ans. Je les ai vues grandir, évoluer avec la pratique. Sur la compétition et certaines situations, on voit qu’elles ont pris en main le projet de jeu 3x3 avec des vrais automatismes. C’est très intéressant de les voir évoluer sur ce cheminement. Aujourd’hui elles ont une vraie expertise. A la Coupe du Monde l’idée était de performer. Elles voulaient faire une médaille, écrire leur histoire de U23. La suite on verra…
Quelles certitudes aviez-vous au moment de débuter l’aventure ?
C’est toujours difficile de se projeter tant qu’on n’a pas joué les équipes. Le 3x3 est vraiment constitué de phases très surprenantes. On peut avoir scénariser les choses mais l’activité nous démontre qu’on ne peut rien calculer. Quand on a vu les têtes de série on s’est dit que c’était l’Italie qu’on retrouverait lors des finales des stops de Nations League. Sans dénigrer les autres équipes. Le premier triple stop a toujours un côté d’observation. Le deuxième est totalement différent puisque tout le monde a les renseignements sur les autres.
Que pensez-vous de l’évolution de Vaciana Gomis, élu dans l’équipe type de la Coupe du Monde et pensez-vous que le pool de joueuses disponibles pour le 3x3 est en augmentation ?
Tous les étés qu’elle a faits lui ont permis de terminer dans le trois majeur de la compétition. Sa capacité à franchir, à faire tomber les fautes et défendre dur sont des qualités qu’elle avait de base. Le 3x3 lui a permis d’être plus forte dans la prise d’initiative tout en renforçant ses points forts. J’ai l’impression que la base de la pyramide grandit chaque année avec des profils de joueuses hyper intéressants pour l’activité. Et j’espère que ce résultat immense va susciter encore plus d’intérêt de la part des joueuses. De notre côté on porte un regard très attentif aux jeunes U23 qui évoluent en LF2 qui est un niveau de compétition très intéressant, sans pour autant écarter la NF1 ou la LBWL.