Basket 3x3

Équipe de France 3x3 : poser les bases pour briller à Los Angeles

Par Tom Thuillier|Aujourd'hui
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Vice-champions olympiques en titre, les Bleus du 3x3 ont abordé l’année 2025 dans un contexte particulier. Un an après les Jeux de Paris, cette saison avait tout d’un exercice de transition, marqué par une volonté claire : reconstruire, tester, et poser les premières pierres du nouveau cycle olympique menant à Los Angeles 2028.

Sur le plan des résultats, l’année a été dense mais contrastée. L’Équipe de France masculine a été éliminée dès la phase de poules de la Champions Cup disputée en début d’année, puis lors de la Coupe du Monde. À l’Euro, les Bleus ont montré un visage plus conquérant, atteignant les quarts de finale stoppé par la Lituanie au terme d’un parcours engagé. Des résultats en deçà des standards récents, mais qui s’inscrivent dans une logique assumée de renouvellement. « 2025 est une année de transition après les Jeux, avec une dynamique particulière. On a essayé de reconstruire, de ramener de la nouveauté, notamment sur le championnat d’Europe. L’objectif est clair : que cette année serve pour 2026 et 2027, puisque nous sommes déjà entrés dans le cut olympique », explique Karim Souchu, entraîneur de l’Équipe de France masculine.

Au-delà des résultats bruts, l’année 2025 a surtout été marquée par un travail de fond sur la construction du collectif. Dans un contexte post-olympique, le staff a volontairement ouvert le jeu, multipliant les profils et les associations afin d’installer une véritable concurrence interne. « Rien n’est figé. Si on veut une vraie concurrence, on ne peut pas être dans l’immobilité », rappelle Karim Souchu. Entre joueurs spécialistes du 3x3 et apports ponctuels issus du 5x5, l’objectif est clair : élargir le pool, stimuler l’émulation et bâtir, sur la durée, une équipe capable de performer au plus haut niveau. Cette approche s’inscrit dans un environnement international de plus en plus dense, où chaque nation renforce ses structures et élève son niveau de jeu. Face à une concurrence européenne féroce, la France sait qu’elle devra s’appuyer sur un collectif solide, des automatismes affirmés et une profondeur d’effectif accrue pour rester dans le tempo du très haut niveau mondial.

Aujourd’hui, la France occupe la 5ème place du classement FIBA masculin mais ne se classe que 4ème nation européenne. Un positionnement solide mais exigeant, dans un contexte continental extrêmement relevé. « Si on n’a pas d’activité, on est mort. Il faut participer, performer, engranger des points. La plus grande erreur serait de penser qu’on pourra se qualifier uniquement via un Tournoi de Qualification Olympique (TQO) », insiste Karim Souchu.

L’évolution majeure du système de qualification olympique, avec un classement fédéral désormais basé sur 24 mois, renforce encore cette exigence de régularité. Le World Tour devient plus que jamais un levier stratégique, avec un rôle central joué par les équipes françaises engagées sur le circuit (Toulouse, Bordeaux, Ermont…). La FFBB poursuit d’ailleurs son travail de fond avec l’organisation de camps professionnels, véritables lieux de convergence entre collectifs clubs et Équipe de France. Le stage de février 2026 marquera officiellement le début du nouveau cycle olympique. « Ce sera un vrai tournant, avec une feuille de route claire », annonce le sélectionneur. Les objectifs sont identifiés : performer à la Coupe du Monde et à la Coupe d’Europe 2026, compétitions clés pour sécuriser une place sur la route olympique.

Dans un environnement de concurrence accrue — notamment face à des nations européennes toujours plus structurées — l’Équipe de France masculine avance avec lucidité mais ambition. Fidèles à leur statut, les Bleus savent que chaque tournoi, chaque point, chaque choix comptera dans cette longue marche vers Los Angeles.