Équipe de France masculine

Finlande-France : à quelques minutes près

Par Julien Guérineau|Aujourd'hui
Ds C03363
A Helsinki, les Bleus ont laissé échapper dans les quatre dernières minutes un match qu’ils ont longtemps contrôlé face à la Finlande (76-83).

Les Finlandais ont vécu un mois de novembre historiquement sombre et pas un rayon de soleil n’a percé le ciel gris d’Helsinki depuis l’arrivée des Bleus samedi matin. La patinoire d’Espoo était, donc, le lieu où les supporters des Susijengi espéraient vivre un coup de chaud de la part d’une équipe réputée pour sa propension à artiller de loin (près de 34 tirs à trois-points tentés en moyenne au dernier EuroBasket).

C’est pourtant l’Équipe de France, dont la maladresse dans l’exercice lui avait été fatale il y quelques mois, qui a fait feu la première. Axel Bouteille et Killian Tillie profitaient d’un jeu offensif bien plus léché pour convertir des positions confortables avant que Bodian Massa n’enchaîne plus près du panier. Une partition agréable et maîtrisée qui faisait regretter de ne pas avoir concrétisé au tableau d’affichage. La faute à quelques hésitations sur des switches défensifs, vite exploitées par le vétéran Sasun Salin et son compère à l’arrière Edon Maxhuni (19-20).

L’entrée d’Yves Pons allait cependant faire basculer le cours d’une rencontre marquée par neuf changements de leaders au premier quart-temps. L’ailier-fort d’Andorre a livré quatre minutes exceptionnelles pour lancer la deuxième période : 9 points, 1 rebond, 1 passe et 1 contre stratosphérique pour initier un 13-2 qui forçait Lassi Tuovi à griller deux temps-mort pour recadrer ses troupes. C’est un habitué du championnat de France qui se chargeait d’éviter d’atteindre la cote d’alerte. Maxhuni, meneur passé par Le Portel, Strasbourg et désormais à Gravelines-Dunkerque s’avérait intenable (14 pts à la pause) et poussait les Tricolores à la faute. Freddy Fauthoux voyait rouge sur quelques décisions arbitrales tangentes et une faute technique sifflée à Matthew Strazel mais, pour ne pas perdre le fil, relançait son plus fidèle soldat, Andrew Albicy. Pour sa der, l’homme aux 110 sélections signait, au cœur du deuxième quart-temps, une performance à l’image de sa carrière : discrète statistiquement (0 points) mais déterminante dans les faits (4 interceptions et un +14 lors de ses 9 minutes sur le parquet). Sa pression défensive permettait de retrouver du jeu rapide et redonnait de l’air aux Bleus, bien emmenés par un Gerald Ayayi tranchant dans ses attaques du cercle (45-37).

Depuis 2017, le Team France a révélé des joueurs avec une régularité métronomique. Et novembre 2025 n’a pas fait exception. Sur le banc, Slim Jesus, Mikka Muurinen avait le masque, prospect NBA sans impact alors que Lionel Gaudoux, venu sur le tard au basket, en Nationale 3 il y a dix ans, pesait dans la raquette, comme vendredi face à la Belgique. Avec un Albicy soudain scoreur, il maintenait la France en tête mais sur un écart lentement grignoté par les locaux portés par Maxhuni (66-63, 33e).

Le momentum semblait avoir changé de camp et le réveil de l’ancien parisien Mikael Jantunen et lançait un 0-10 au pire moment. La Finlande retrouvait son adresse et son jeu de passe pour venir s’imposer et laisser les deux adversaires du soir avec le même bilan d’une victoire et d’une défaite à l’issue de la première fenêtre de qualification à la Coupe du Monde 2027.