Coupe du Monde 3X3 2025
Après les débuts compliqués à la tête de l’Equipe de France” lors de la Champions Cup en mars dernier, vous allez vivre votre premier Mondial en tant que sélectionneur des Bleues. Comment abordez-vous cette compétition ?
Toujours avec la même ambition. Même si, sur le papier, on peut parler d’un début compliqué, ce n’est pas une surprise. Nous avons emmené en mars une équipe jeune, avec des joueuses qui n’étaient pas encore très expérimentées en 3x3. Les résultats comptables n’étaient donc pas particulièrement flatteurs, mais nous avons commencé à poser les bases d’un projet. Il y avait des éléments intéressants à conserver dans la dynamique qu’on voulait impulser.
Aujourd’hui, on y greffe des joueuses qui, elles, possèdent une expérience du 3x3 ou évoluent dans des championnats des plus relevées. Elles sont un peu plus expérimentées et donc en mesure d’apporter un vrai plus en termes de compétitivité. En mars, l’idée était de faire grandir certaines joueuses en les exposant. Aujourd’hui, l’objectif est clairement d’être compétitif et d’aller tutoyer les meilleures places possibles dans cette Coupe du Monde.
Contrairement à la dernière échéance internationale, vous avez fait appel à des joueuses expérimentées, déjà médaillées au niveau européen et mondial (Marie Mané, Camille Droguet, Hortense Limouzin et Marie-Michelle Milapie). Comment avez-vous construit ce roster ?
Cette saison estivale 2025, notre logique est double. D’un côté, on veut exposer un maximum de joueuses françaises à des confrontations internationales, et de l’autre, on considère évidemment cette Coupe du monde comme un objectif majeur. Cela signifie que nous avons ciblé des profils expérimentés, tout en respectant les contraintes imposées par la FIBA : les joueuses sélectionnées doivent figurer parmi les dix meilleures françaises au ranking. C’est une obligation. Donc, on a construit le groupe en étant guidé par trois critères : répondre aux exigences de la FIBA, avoir une expérience solide du 3x3 et le niveau de performance qu’elles ont eues dans le 5X5 cette année. Cela nous a permis de trouver un équilibre cohérent, compétitif et réaliste.
Cette année, la préparation fut très courte. Où en est votre équipe actuellement à quelques jours de la compétition ?
Dès le premier rassemblement en février, on a dit aux joueuses qu’on souhaitait ouvrir le groupe à de nouveaux visages. On savait que cette ouverture impliquerait de ne pas être le plus prêt sur des automatismes collectifs. Pour compenser ça, on a mis l’accent sur ce qui fait la force des Equipes de France : nos valeurs défensives, notre capacité à impacter physiquement nos adversaires, et notre aptitude à jouer vite.
Même en 3x3, cet ADN-là, on veut le préserver. Il s’agit de construire un socle commun, offensif et défensif, sur lequel s’appuyer malgré une préparation plus courte que d’habitude. C’est là-dessus que l’équipe doit faire la différence.
Vous allez entrer en compétition dès lundi dans un Groupe C relevé (Autriche, Canada, Hongrie, Lettonie). Quel est votre regard sur vos adversaires dans cette compétition ?
On ne part pas dans l’inconnu. On s’appuie sur l’expérience de Gwenaël Pestel, qui connaît très bien le circuit 3x3, et sur tout le travail vidéo mené en amont, notamment par Xavier Lebacle. Pour moi, chaque équipe pose des problèmes. À nous de les résoudre rapidement sans jamais perdre ce que nous sommes. On est dans cette approche là en cherchant à être le plus compétitive possible. Ce sont des étapes qui permettent de construire la suite parce que si on cherche à gagner à tout prix, sans comprendre comment on l’a fait, pourquoi ont l’a fait, quelles sont forces par rapport à eux, comment on peut les jouer …. on perd un peu de notre temps car on veut construire.
On ne peut pas dire que notre groupe est plus ou moins relevé qu’un autre : toutes les nations présentes à la Coupe du Monde vont poser des problèmes. Notre approche, c’est d’éduquer les joueuses à reconnaître les problématiques et à y répondre par elles-mêmes sur le terrain. En 3x3, il n’y a pas de coaching en match, pas de temps morts. Elles doivent être capables de s’ajuster seules, et ça, c’est un axe important de notre travail.
En 2022, les Bleues sont championnes du monde, en 2023, vice-championnes. Est-ce qu’il y a une pression particulière à poursuivre cette dynamique ?
Évidemment que ces résultats sont dans les têtes. Les joueuses le savent. Si elles sont là aujourd’hui, c’est qu’elles l’ont mérité par leurs performances individuelles et leur complémentarité au sein du collectif. Elles connaissent l’héritage de celles qui les ont précédées. Mais pour moi, au-delà de la pression liée au palmarès, il y a une exigence forte à représenter la France que ce soit sur la scène européenne ou mondiale, une Equipe de France se doit d’être ambitieuse. C’est donc logique pour moi de se dire “on doit être très ambitieux sur cette compétition-là car on en a les moyens.”
Ce nouveau cycle n’est pas une excuse pour viser bas. Oui, tout n’est pas encore complétement affiné. Mais ça ne nous empêche pas d’avoir l’ambition d’être tout en haut. Cette pression là, au contraire, c’est quelque chose qui doit les motiver. Elle doit nous pousser à jouer avec nos forces, nos valeurs. C’est une pression positive.
Retrouvez le programme et les résultats de la Coupe du Monde 3X3 2025 sur le site de la compétition.
L’intégralité de la compétition des tricolores sera à suivre en direct sur l’Equipe LIVE et tous les jours du 23 au 28 juin à 14H15 sur la chaîne L’Equipe (canal 21) ainsi que le 29 juin à 11H10 et 14H15 pour les finales de la compétition.