Basket Entreprise

Basket Entreprise

Grâce au sport, on voit des personnes évoluer et prendre confiance

Par Antoine Lessard|Il y a -37 jour
Basket Entreprise   Metz   Jcd Groupe Septembre 2025
JCD Groupe à Metz est une entreprise modèle en termes de sport en entreprise. Son PDG, Jean-Christophe Accorsi a fait construire son propre gymnase dans la société, pour le bonheur de ses salariés et clients. Ce grand passionné de basket est convaincu des bienfaits du sport en entreprise, qu’il transmet à travers la commission Basket Entreprise de la FFBB.

Vous êtes chef d’entreprise et basketteur. Avez-vous toujours été un passionné de sport ?
Je suis basketteur depuis l’âge de 13 ans dans un club de Longeville-Saint-Avold en Moselle. Je joue encore aujourd’hui avec l’équipe loisirs. J’ai toujours été passionné de sport. Déjà à l’université, c’était mon truc d’organiser des tournois pour fédérer les gens et créer une stimulation interne. Même à l’armée, c’est moi qui ai proposé à mon général de créer des tournois de sports interservices.

À quel moment décidez-vous d’amener le sport dans votre entreprise ?
Pratiquement depuis le début, j’ai voulu créer des tournois de sports, basket, hand et volley. Quand on est sur un terrain de sport, en short et basket, il n’y a plus de grade, plus de costard-cravate. À l’armée, sur un terrain, le général était un mec comme un autre. J’ai voulu le faire perdurer et ça matche. Aujourd’hui, le sport m’aide à capter des salariés, des talents. L’attrait financier du Luxembourg, à 45 minutes de Metz, est important. L’attrait du sport a fidélisé énormément de salariés. Certains sont même revenus du Luxembourg.

En 2016, vous faites construire votre propre gymnase au sein même de votre société…
C’est ma folie au départ. Ça n’existe pas ailleurs en France. Quand j’ai rassemblé toutes les boîtes que j’avais à Metz dans un seul bâtiment, je créé un gymnase multisports au premier étage. Une salle de sport de 14 x 15 mètres, 8 mètres de haut, climatisée. On a un vrai demi-terrain de basket. On peut faire du badminton et d’autres sports. Il y a une salle de musculation, une salle de remise en forme, des vestiaires garçons et filles séparés, une cuisine, une salle de matériel. Les gens pratiquent tous les midis et il y a constamment des tournois de basket, volley et hand.

Votre salle a représenté un investissement de 750 000 euros. A-t-il été rentabilisé ? Quelles sont les retombées ?
Rentabilisé je ne peux pas le dire, mais qu’il vaille le coup, oui. Les gens parlent de JCD en bien, à travers cette action du sport. Ça rayonne. Je n’ai pratiquement pas d’arrêt maladie. Les gens sont contents de venir. Plus important, les gens se croisent entre services. Le midi et le soir, ils s’appellent pour jouer ensemble et ils échangent. Les week-ends, ils inscrivent des équipes communes sur tous les rassemblements sportifs à Metz. La cohésion existe entre les 85 personnes. JCD est une grande famille.

En 2022, vous créez l’association L’Instant Sport avec 12 patrons de la région. Quelle était l’idée derrière ce projet ?
C’était de faire rayonner le basket et le sport à travers notre société et nos clients. Aujourd’hui, quand tout le monde est là, notre gymnase est trop petit. On loue des salles à la ville de Metz ou dans d’autres villes de la région. Le but, c’est que les fédérations françaises des différents sports, basket, volley, badminton, tennis, triathlon soient présentes avec nous pour classifier les événements, et avoir des vrais challenges inter-entreprises. On a fait deux tournois labellisés en basket 3x3 et en badminton où les gagnants de la région Grand Est sont montés à Lille et les gagnants de Lille sont montés à Paris pour la finale. C’est motivant. On fait participer les clubs de la région pour venir entraîner les salariés au 3x3. Les salariés évoluent avec le maillot de leur entreprise. Cela veut dire qu’on fait rayonner l’entreprise partenaire.

Récemment, vous avez rejoint la commission fédérale Basket Entreprise de la FFBB. Quelle est votre ambition à travers cette commission ?
JCD est un peu précurseur donc on est l’exemple de ce qui peut être fait au niveau fédéral. Des membres de la FFBB se sont déplacé à Metz pour organiser, avec notre personnel, des ateliers de démonstration de ce qui est possible de faire en salle et hors salle. On n’a pas toujours besoin d’un gymnase. On peut très bien faire des activités basket dans une salle de réunion, dans un hall d’entrée, à deux ou à huit. Dans cette commission, on est cinq patrons répartis géographiquement dans toute la France. On essaie de prêcher la bonne parole aux clubs de la région pour qu’ils aident à amener le basket dans l’entreprise.

Estimez-vous qu’il y encore beaucoup à faire dans le domaine du sport en entreprise ?
On en est encore aux prémices. Il y a une problématique d’éducation au départ et de moyens. Le sport devrait avoir une place déterminante. Le sport amène la santé, un équilibre de vie et une façon de penser. Grâce au sport, on voit des personnes évoluer, oser, prendre confiance. La Fédération va se servir de notre exemple pour essayer de l’implémenter dans d’autres sites de France. C’est important qu’une Fédération descende aussi proche du monde de l’entreprise et échange avec nous. On peut imaginer que les actions de la FFBB dans les Hoops Factory soient couplées avec d’autres sports ou activités pour fédérer le plus de gens possibles dans les entreprises.

Qu’est-ce qui pourrait aider à développer le sport en entreprise ?
On devrait pouvoir aider naturellement un salarié qui veut pratiquer du sport. C’est un bien pour l’entreprise, pour la sécurité sociale, pour notre monde. On sait l’impact du sport sur l’espérance de vie par rapport à une personne sédentaire. Malheureusement, on est confronté à des problèmes d’assurance, de responsabilité civile. On a besoin que cela soit légiféré correctement. Le deuxième point serait de pouvoir mutualiser facilement des lieux comme le nôtre. On se plaint qu’il n’y a pas assez de salles mais acheter ensemble un gymnase avec d’autres entreprises est très compliqué. Il n’y a aucune aide, fiscale notamment. On devrait tous pouvoir fédérer, quitte à mettre les salles à disposition des communes.