LF2

Interview - Basketball Magazine

La sensation Dibanzilua

Par Antoine Lessard|2 déc. 2025
Itw   Dibanzilua 2
© Guillaume Bret / Pays Voironnais Basket Club
Au bout du banc de Landerneau la saison dernière, Daniela Dibanzilua (1,72 m, 21 ans) est la révélation du premier trimestre en Ligue 2. La jeune recrue de Voiron, championne d’Europe U20 en 2024, est la troisième meilleure marqueuse du championnat.

En signant à Voiron, vous avez retrouvé une salle que vous connaissiez déjà pour y avoir joué avec les U18 et les espoirs de LDLC ASVEL. Quels souvenirs gardez-vous de la salle Henri Chautard ?

Une salle avec beaucoup d’ambiance, d’énergie, d’enjeu. En U18, c’était surtout le match à ne pas perdre. Pour nous, c’était impossible de perdre contre Voiron. En espoirs, c’était un peu différent. Sur le papier, elles étaient plus fortes que nous (l’équipe sénior de Voiron, alors en NF1) mais on y allait déterminées à gagner. On les jouait droit dans les yeux.

Vous avez passé quatre années dans le Rhône, de 2019 jusqu’au titre de champion de France en 2023. Que retenez-vous de ces années à LDLC ASVEL, aux côtés des stars de l’équipe de France ?

J’en garde un merveilleux souvenir. Ce furent quatre années incroyables. J’ai énormément appris et fait de belles rencontres. J’ai pu contribuer aux succès en coupe d’Europe et en championnat de France. David (Gautier) m’a fait confiance et m’a donné un peu de temps de jeu alors que j’étais jeune. Je lui en suis très reconnaissante. J’ai joué avec Alexia Chartereau (Chéry), Gabby Williams, Sandrine Gruda… Là, tu te dis que c’est dingue ! Il faut savoir saisir sa chance et y aller sans avoir peur.

Est-ce que certaines joueuses en particulier vous ont beaucoup appris durant ces années ?

Alexia était comme une deuxième maman. Alors qu’on était espoirs, elle faisait en sorte que tout se passe bien pour nous. Elle nous donnait des conseils. J’ai aussi appris à connaître Sandrine Gruda, tellement gentille, qui m’a expliqué certaines choses sur son parcours.

En 2023, vous partez à Sceaux en Nationale 1 puis l’année suivante à Landerneau au sein de La Boulangère Wonderligue. Une saison délicate car l’équipe lutte pour le maintien et votre temps de jeu est très fluctuant d’un match à l’autre (3,2 points en 10 minutes)…

Le saut entre la N1 et La Boulangère Wonderligue est énorme. Cela a été compliqué parce que quand on est jeune, on veut jouer. C’est dur de rester sur le banc, mais c’est le monde pro. Il y avait une hiérarchie à respecter. J’ai beaucoup appris. Cela m’a permis de me forger mentalement et de travailler individuellement.

À Voiron, vous avez triplé votre temps de jeu. Vous êtes actuellement la troisième meilleure marqueuse de la Ligue Féminine 2 (17 points, 3 rebonds, 3 passes, 16,3 d’éval en 32 minutes). Saviez-vous que vous étiez capable d’être aussi performante ?

(Elle sourit) Franchement, oui. Une fois que je prends du plaisir et que je sais ce que je peux apporter, cela va tout seul. Quentin (Buffard), le staff et mes coéquipières ont confiance en moi. Le groupe s’entend bien. Je le ressens vraiment et cela me donne encore plus envie de performer et de tout donner pour mes coéquipières pour gagner le plus de matchs possibles.

Quelles sont vos ambitions pour la suite de la saison ?

Avec l’équipe, c’est déjà bien finir la première phase jusqu’à la trêve de décembre, et de finir dans le top 8. Je vois mon équipe aller loin mais il ne faut pas sous-estimer les adversaires. En Ligue 2, tous les week-ends réservent des surprises. Et personnellement, c’est de continuer à performer et à prendre du plaisir. J’y vais étape par étape.

Cela fait quatre étés de suite qu’on vous voit en Équipe de France, en 5x5 ou en 3x3, avec un titre de championne d’Europe U20 récolté en 2024. Reverra-t-on Daniela Dibanzilua avec le maillot bleu en 2026 ?

Je vais tout faire pour. Cela me fait vraiment envie. Je vais continuer à travailler. Et si je dois enfiler le maillot bleu, je le ferai avec plaisir.

Les sujets associés