NM1

Nationale Masculine 2

Les cadors du championnat de Nationale Masculine 2

Par Antoine Lessard|23 mai 2025
N M2
© ESMS BASKET 40 / Val de Seine Basket / Pays Salonais Basket 13 / ASA Souffelweyersheim
À la suite du changement de formule, les premiers de chaque poule de NM2 sont désormais directement promus sportivement en Nationale Masculine 1. Seuls deux des quatre clubs concernés devraient accepter cette montée.

POULE A : PAYS SALONAIS BASKET 13 (25 v – 1 D)

Le Pays Salonais Basket n’est pas passé loin de la montée l’an passé, battu en belle de quart de finale contre Metz. Ce n’était que partie remise. Au terme d’un parcours quasi parfait, 25 victoires en 26 matchs (!), les Tigers ont atteint leur objectif. La concrétisation d’un travail de structuration entrepris depuis trois ans dans les Bouches-du-Rhône. "La salle a été rénovée, on joue régulièrement à guichets fermés. Il y a plus de 100 partenaires privés", témoigne le coach, Sébastien Chérasse, en place depuis 2022. "On s’est mis en format NM1 avec des joueurs qui s’entraînent beaucoup. Pour nous, c’est hors de question qu’il y ait un seul entraînement par jour." L’effectif 2024-25 a été profondément remanié autour de deux joueurs cadres : Thomas Laurent sur les lignes arrière et Pierrick Moukenga à l’intérieur. Ce dernier sortait d’une saison blanche. Il avait occupé le poste d’assistant-coach. Son retour sur les parquets "a amené une classe supérieure à l’équipe." Trois recrues ont eu un apport déterminant, le meneur Alexandre Fanchini, l’ailier Cameron Valcy et le rookie Bahaméen Lathaniel Bastian "dominant des deux côtés du terrain." Bien fournis en talents offensifs (87 points en moyenne), en place défensivement, les Salonnais ont roulé sur la poule A. "On est invaincus à l’extérieur. La perf est d’être allé gagner chez toutes les équipes et d’avoir maintenu notre exigence en permanence", souligne Sébastien Chérasse. Après cette saison "historique", le club aborde son grand retour en NM1 avec humilité et ambition, vingt ans après sa dernière apparition à ce niveau. "Je pense que l’équipe de cette année aurait été capable de se maintenir au niveau au-dessus", pointe le coach, qui connaît bien la division pour avoir entraîné Andrézieux-Bouthéon, "alors on va construire autour d’un noyau fort et améliorer un peu l’équipe pour se créer une petite marge. On aura un petit budget donc on devra être plus intelligent que les autres."

POULE B : ÉLAN SOUÉMONTAIN MONTGAILLARDAIS SARRAZIÉTOIS 40 (19 V – 7 D)

La salle Jean Tauzin de Montgaillard sera restée une forteresse imprenable tout au long de la saison. L’ESMS 40 a décroché une dernière victoire à domicile le 10 mai face à Montaigu, et avec elle la première place de la poule. Une belle réussite pour le club landais, issu de l’union de trois villages voisins en 2001, habitué du haut de tableau depuis trois ans. Et un moment fort car c’était le dernier match à la maison des vétérans Romain Hillotte, Rémi Lesca, et du coach Arnold Bouazza. "On a l’impression de boucler la boucle. Il y a eu de l’émotion, une petite larmichette. Cela s’est terminé avec tous les spectateurs", raconte le technicien, en place depuis 2021. Deux éléments ont beaucoup joué dans la réussite de l’ESMS 40 : la stabilité du groupe, quasi inchangé par rapport à 2023-24, avec l’apport notable de Mamadou Keita à l’aile, et la profondeur de banc "usante pour les adversaires." Huit des onze joueurs ont scoré entre 7 et 13 points par match. Cela a fait la différence sur la durée dans une poule très dense. Mieux, les Landais ont brillé sur tous les tableaux, se qualifiant pour le Final Four de la Super Coupe Sud-Ouest et pour leur deuxième finale consécutive de Coupe des Landes, le 7 juin. La défaite concédée l’an dernier face à Biscarosse, l’équipe de Boris Diaw, devant 8 000 personnes aux arènes de Mont-de-Marsan, a laissé un goût amer. "On s’est fait une promesse dans les vestiaires à l’issue de ce match. On espère bien la remporter", glisse Arnold Bouazza. Par ailleurs, le club privilégiera le Final Four de Nationale 2 à celui de la Super Coupe Sud-Ouest joué le même week-end. "On a fait de très belles saisons. Ce qui manque, c’est vraiment un titre en commun." Ensuite, il sera temps d’ouvrir un nouveau chapitre, avec de nouveaux visages, toujours en Nationale 2, les dirigeants ayant décidé de refuser la montée en Nationale 1 pour ne pas hypothéquer l’avenir du club.

POULE C : VAL DE SEINE BASKET (21 V – 5 D) Le suspense a été maximal dans la poule C. Idéalement placée à deux journées de la fin, l’équipe de Val de Seine a raté une première balle de match, s’inclinant à domicile face à Grande-Synthe. Elle n’a pas raté la deuxième en déplacement chez son dauphin, Gravenchon, lors de la 26e et dernière journée. Longtemps malmenés, les "Crocos" ont fini par s’imposer après prolongation. "Cela s’est joué sur l’envie", savoure le coach, Axel Dao. "C’est une grande émotion, avec beaucoup de fierté. On repense au début de la préparation au mois d’août. J’ai aussi repensé dans quel état j’avais retrouvé l’équipe à l’époque." "L’époque", c’était l’été 2023. Axel Dao, le petit-fils de l’ex-sélectionneur Pierre Dao, récupère alors une équipe située dans les bas-fonds de la NM2. L’opus 2023-24 est bouclé à la cinquième place. "L’objectif était de faire mieux cette saison et de jouer la montée sur deux ans. On ne s’est jamais mis la pression mais on a tout de suite senti que le groupe avait un fort potentiel." De fait, l’équipe a profité de la riche expérience du meneur et capitaine, Ibrahima Sidibe et du vice-capitaine, Steven Ricard. Elle a brillé par sa puissance de feu en attaque, la meilleure de toute la Nationale 2 avec 89 points inscrits en moyenne. "L’idée, c’était de construire une équipe plus collective que la précédente et que cela puisse tomber de tous les côtés. On a cherché à jouer un basket plaisant avec beaucoup de relances et de possessions." La montée est aussi la résultante d’un ensemble de facteurs hors terrain. "On a un staff de qualité, des dirigeants qui n’interfèrent pas dans le sportif, de très bonnes conditions de déplacement", énumère le coach. Tous ces détails mis bout à bout ont fait la différence à l’arrivée. Les Crocos sont prêts à découvrir la Nationale 1 pour la première fois de leur histoire. "7 de nos 10 joueurs étaient professionnels, on veut garder un noyau et le renforcer sur des postes clés pour pouvoir stabiliser le club en NM1."

POULE D : ASA SOUFFELWEYERSHEIM (21 V – 5 D)

 "Jouer les quatre-cinq premières places, aller à Bercy en Coupe de France et permettre à des jeunes de progresser." Telles étaient les ambitions de Souffel pour son deuxième exercice en Nationale 2. La montée n’était pas dans les plans. C’était sans compter la formidable dynamique sportive du club alsacien passé, en trois ans, de la Pré-nationale aux playoffs de NM2. Jason Bach et ses coéquipiers ont poursuivi sur leur lancée, sécurisant la première place à cinq journées de la fin. La performance est remarquable sachant que ce groupe comporte un seul joueur professionnel, Sylvain Sautier, et ne s’entraîne que "deux fois et demie" par semaine, dixit le coach Daniel Pereira. L’ASA Souffel s’est appuyé à la fois sur son vécu – 8 joueurs conservés à l’intersaison – et une défense de fer pour lancer ce nouvel opus sur des bases très élevées : 12-1 à mi-championnat et moins de 54 points encaissés par match. La saison aurait pu mal tourner le 15 février lors d’un déplacement en Coupe à Roncq. "Ce soir-là, on perd notre objectif principal et notre joueur majeur, Sylvain Sautier (ligaments croisés)." L’idée de faire appel à un pigiste n’est jamais envisagée. Des joueurs de rotation vont reprendre le rôle du numéro 23. Avec succès. "Mon projet est basé sur l’humain, d’aller tous dans la même direction, de se soutenir dans la difficulté. On a continué sur une saison presque parfaite." Bilan des opérations, 9 victoires sur les 11 derniers matchs et une troisième accession en quatre ans. Problème, une montée impliquerait un bouleversement de l’effectif. "Nos joueurs travaillent à côté ou sont étudiants. Ils ne coûtent pas grand-chose. Monter, ça veut dire changer neuf joueurs sur dix." Le club préfère construire un projet plus pérenne. "L’idée serait d’avoir 4-5 jeunes joueurs à potentiel N1. On aurait déjà plus de stabilité si on devait envisager la montée l’année d’après."

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