Pour un tout petit rien

Il flotte dans l'air chaud d'Athènes une odeur de finale. Dans un Stade de la Paix et de l'Amitié où la centaine de supporters français permet d'égayer les tribunes, les Bleues s'attachent dès le début de match à imprimer un rythme d'enfer. Bernies en tête, elle débloque d'ailleurs le compteur français, comme un symbole pour celle qui fête ses 32 ans ce vendredi en Grèce. Les changements défensifs espagnols perturbent un peu la mise en place offensive, et après 10 minutes équilibrées et malgré les 9 points de Valériane Ayayi, les deux équipes sont dos à dos (18-18, 10').

La richesse de l'effectif tricolore allait montrer à nouveau sa qualité en début de 2ème quart. Leïla Lacan trouvait la faille par deux drives savoureux, alors que Marième Badiane retrouvait de la réussite. Le collectif tricolore signe un petit run et créé un premier break dans cette partie. Déterminées, affamées, les Bleues sont impeccables, hormis quelques oublis défensifs permettant à l'Espagne d'exister encore, grâce notamment aux 12 points d'Awa Fam à la mi-temps. À la pause, les coéquipières de Valériane Ayayi (meilleure marqueuse de la 1ère mi-temps avec 12 unités) ont 7 longueurs d'avance (38-31, 20').

Moins en réussite que les matches précédents, les Bleues ne parviennent pas à creuser l'écart d'une Espagne, toujours portée par une Awa Fam exceptionnelle (21 points), pourtant à 0 point il y a deux jours en quarts de finale. Migna Touré et Valériane Ayayi s'attachent à alimenter la marque. Mais un terrible 9-0 ibérique instiguée par Alba Torrens notamment, relance complètement une Espagne qui n'en demandait pas tant et qui vire en tête à 10 minutes de la fin (46-49, 30').

Les 40 degrés à l'ombre des rues d'Athènes ont envahi cette demi-finale, devenue totalement irrespirable. Meilleure attaque de la compétition jusqu'alors, les Bleues n'arrivent pas à trouver le chemin du panier (5/30 derrière la ligne à 3 points), et doivent s'en remettre aux points sur la ligne des lancers francs. L'Espagne garde la tête, tandis que Fam et Buenavida inscrivent deux paniers primés assassins. Un dernier run de l'infatigable Romane Bernies entretient les espoirs tricolores. Une ultime faute sifflée sur Iliana Rupert après un rebond offensif, envoie même l'intérieure française sur la ligne des lancers pour l'égalisation. Après avoir marqué le premier, le deuxième est un peu long et ressort du cercle. Les rêves de sacre européen s'effondrent à nouveau pour les Bleues. Le cœur lourd, les paupières pleines de larmes, il faudra tout de même relever la tête dimanche. Et essayer de se consoler avec le bronze.

Espagne bat France : 65-64