Plus que jamais, l’Équipe de France n’est pas dans une position où elle peut se permettre de calculer. Depuis plus d’un mois, elle n’a pas prouvé que son basket était à la hauteur de ses ambitions annoncées. Quatre défaites en préparation contre des équipes candidates au podium et mardi soir un succès miraculeux pour battre le Japon en prolongation. Le dernier match de poule face à l’Allemagne prend donc une double dimension.
Morale tout d’abord, afin de déterminer si ces Bleus peuvent s’élever à hauteur d’un groupe champion du Monde l’an passé. Comptable ensuite. Les deux meilleurs premiers de la phase de poule auront en effet un avantage certain en quart de finale puisque opposés aux deux plus mauvais troisièmes de poule.
Si les États-Unis et le Canada semblent avoir un coup d’avance pour ravir ces deux positions, l’objectif est cependant atteignable pour une équipe qui se présentera en outsider face à la Mannschaft, qui dégage une formidable impression de confiance, qui confine parfois à l’arrogance, à l’image de son meneur Dennis Schröder, MVP de la Coupe du Monde et meilleur passeur du tournoi olympique jusqu’à présent. "L’Allemagne est une très forte équipe. Ils sont en place. Le groupe est le même depuis trois ans et bénéficie de cette expérience, avec de très grands joueurs dont un meneur qui est un des meilleurs au monde en configuration FIBA", estime Vincent Collet.
Après avoir été découpé par Yuko Kawamura, le défi sera donc de trouver des parades aux inspirations de Schröder et à la faculté de franchissement de Franz Wagner, l’autre grand danger offensif allemand. Les deux matches amicaux disputés à Cologne et Montpellier n’apporteront guère d’enseignements du fait des absences des deux côtés. Au complet, l’Allemagne est une machine de guerre au basket parfaitement huilé où les role players du shoot (Obst, Voigtmann) prennent toute leur valeur. Après le succès sur le Japon, Evan Fournier avait balayé d’un revers de main l’idée que souffrir autant face à un adversaire de moindre standing était indigne d’une équipe vice-championne olympique. "Nous n’avons plus de statut", a-t-il tranché, suivi par son entraîneur. "Je le pensais avant le début de compétition. Mais c’est dur à dire parce qu’il ne faut pas abîmer la confiance des joueurs."
Le technicien français, qui dirigera son 250e match à la tête des Bleus vendredi soir, est cependant persuadé que ses hommes peuvent "transcender leurs faiblesses" et s’offrir une grande répétition avant le quart de finale des Jeux qui fera de leur campagne olympique une réussite ou un échec.