Les résultats estivaux en sont témoins, l’année 2025 a été vécu comme une phase de transition pour le collectif féminin. Sorties en phase de poules lors de la Champions Cup en mars, éliminées en quart de finale de la Coupe du Monde et 4ème de la Coupe d’Europe, les Bleues ont vécu un été loin de leurs standards. Un constat à nuancer toutefois, puisque la France termine l’année à la 4e place du classement FIBA, confirmant son statut de grande nation du 3x3 mondial. « Pour moi, 2025 a été un saut dans le grand bain. Il fallait comprendre les contraintes de la discipline, mais aussi offrir un maximum d’exposition internationale aux joueuses susceptibles de s’engager dans un projet olympique », explique François Brisson. Le choix a été fait d’élargir le champ des sélections, au prix parfois d’un manque de temps de préparation collective avant les grandes compétitions.
Cette stratégie assumée visait un double objectif : enrichir l’expérience internationale des joueuses et permettre au staff d’évaluer les profils dans un contexte de très haut niveau. « La contrepartie, c’est qu’on manquait parfois de connexion et de préparation. C’est ce qui nous a empêchés de franchir un cap supplémentaire sur certaines compétitions », reconnaît le sélectionneur. La dynamique reste néanmoins solide. Présentes sur tous les tableaux, les Bleues disposent d’un vivier dense et compétitif. « Aujourd’hui, nous ne sommes pas les plus fortes parce que nous n’avons pas gagné de compétition cet été. Mais peut-on devenir les meilleures ? Oui, si on fait les bons choix et qu’on est prêtes au bon moment », affirme François Brisson.
L’entrée officielle dans le cycle olympique, renforcée par la réforme du classement fédéral FIBA sur 24 mois (au lieu de 12), change la donne. La régularité devient centrale, tout comme la capacité à engranger des points sur l’ensemble de la saison. La France peut légitimement viser une qualification directe via le ranking qui prendra fin le 1 décembre 2027, tout en préparant les échéances qualificatives. Pour 2026, la feuille de route évolue. Les priorités sont clairement identifiées : la Coupe du Monde et la Coupe d’Europe feront l’objet d’une préparation renforcée, avec des stages dédiés en amont — une nouveauté par rapport à 2025. En parallèle, les Women’s Series resteront un terrain stratégique pour accumuler des points, grâce notamment à la multiplication des équipes françaises engagées sur le prestigieux circuit international (Équipe de France, Paris, Équipe de France U25). « On va resserrer les rangs, affiner nos rosters et allouer plus de temps à la préparation. L’objectif est clair : gagner en compétitivité sans renier nos engagements vis-à-vis des clubs et des joueuses », précise François Brisson.
Dans une course olympique où chaque match compte désormais double, l’Équipe de France féminine avance avec méthode et ambition. Forte de sa place dans le top 4 mondial, elle entame ce nouveau cycle avec une conviction partagée : la route vers Los Angeles se construira sur la durée, la régularité… et la capacité à performer sur les grands rendez-vous.