Droit au cercle

L’histoire avait très mal débuté. Recrutée par Strasbourg en 2022 pour lancer sa carrière professionnelle, Célia Cardenal avait dû mettre un terme à sa première saison en Alsace après seulement quatre rencontres, victime d’une rupture des ligaments croisés. De retour à l’aube de l’exercice 2023-2024, après neuf mois de convalescence, l’ancienne espoir de Basket Landes avait repris sa progression comme si de rien n’était. "Je n’avais pas du tout d’appréhension après cette blessure, qui est de plus en plus fréquente", explique-t-elle. "J’avais pu échanger avec quelques joueuses, je savais qu’on pouvait très bien récupérer. Et comme je ne ressentais pas de douleur particulière lorsque j’ai repris les entraînements, j’ai rejoué comme je savais le faire." Avec tout l’enthousiasme de ses 21 ans, l’arrière a même su se rendre indispensable (27 minutes de jeu en moyenne) au cœur d’un collectif missionné pour décrocher un maintien en deuxième division. "Je n’étais pas supposée obtenir autant de responsabilités si rapidement, ça m’a obligé à franchir un cap." Scoreuse naturelle (12,2 points en 2023-2024), l’ex-internationale U20 est sortie du lot en capitalisant sur un registre offensif à contre-courant des attaques modernes, de plus en plus efficaces derrière la ligne à 3 points. "J’ai toujours été très agressive vers le cercle", confirme-t-elle. "Je peux shooter mais mon point fort, c’est vraiment le jeu en pénétration."

Strasbourg relégué en NF1, la Landaise a trouvé à la Tronche-Meylan un nouveau point de chute où confirmer son prometteur début de carrière. "Ça a été très compliqué de partir de Strasbourg car j’étais vraiment attachée à ce club et à la ville. Mon objectif était de rester en LF2 dans un club à taille humaine, c’est dans ce contexte que j’arrive à m’épanouir. J’ai eu un bon feeling avec le coach dès le début, tous les voyants étaient au vert." Option offensive n°1 d’une formation qui espère bousculer l’ordre établi, Célia Cardenal s’est payée le luxe de conclure 2024 dans le top 5 des meilleures marqueuses de la division (16,4 points, 4e). "Je ne score pas seule", nuance celle qui a déjà rendu quatre copies au-dessus des vingt unités cette saison. "Je bénéficie des bonnes positions créées par mes coéquipières et de la confiance du coach, qui m’encourage à shooter." Encore perfectible à longue distance (27% de réussite), la jeune femme affiche une adresse remarquable lorsqu’elle se faufile près des cercles (60% aux tirs). Et malgré quelques digressions inhérentes à son volume de jeu (3,7 balles perdues), son activité lui permet de se présenter régulièrement sur la ligne des lancers-francs (5,8 lancers en moyenne, 4e en LF2).  "Je travaille pour améliorer mon tir mais je veux surtout être la plus polyvalente possible", détaille celle qui compile également 2,7 passes et 2,3 rebonds par match. "Je joue avec le cœur et collectivement, je suis certaine que nous aurons une belle carte à jouer dans cette deuxième partie de saison."