Interview - Ligue Féminine 2
Toulouse va disputer une deuxième finale consécutive en LF2. Quel a été le sentiment au coup de sifflet final du match retour contre Mondeville ?
Franchement, on était très contentes. Mondeville, c’est une équipe solide, gagner là-bas c’est loin d’être facile. On l’avait fait une fois en saison régulière (ndlr : 65-83) donc on savait qu’on en était capables. Mais en playoffs, tout peut arriver. Alors s’imposer en deux manches là-bas, c’est une vraie satisfaction. Après le match, on s’est prises dans les bras, on a savouré, mais en réalité on sait que ce n’est pas terminé. Il fallait vite se reconcentrer pour la suite.
Dans quel état d’esprit êtes-vous aujourd’hui, à quelques jours de la finale ?
On est dans la continuité. Depuis le début de la saison, on sait qu’on est l’équipe à abattre. Même les matchs qu’on a perdus, c’était jamais par excès de confiance. On garde toujours à l’esprit que tout peut se passer en quarante minutes face à n’importe quelle équipe. On aborde chaque rencontre avec sérieux. Bien sûr, il y a de la joie d’arriver en finale, mais on garde la tête froide. Ce qu’il se passe autour, l’ambiance dans le club, l’effervescence des supporters… c’est super, mais on reste dans notre bulle. On avance match après match, sans se disperser.
Vous qui êtes arrivée de Montbrison cette saison, quel regard portes-tu sur cette aventure avec Toulouse jusqu’à maintenant ?
Franchement, on a fait le job. On a été régulières, efficaces, et tout a été mis en place pour qu’on performe. Le staff, le cadre, tout est au top. Et puis on ne va pas se mentir : avoir une joueuse comme Binta Dramé dans l’effectif, c’est un peu un "cheat code" (rires) ! L’alchimie dans le groupe est bonne, on est toutes investies dans le projet, et ça se ressent sur le terrain. La mayonnaise a bien pris.
Malgré un effectif largement renouvelé cette saison, Toulouse continue de performer. Comment expliques-tu cette continuité dans les résultats ? Quel est le rôle de Xavier Noguera là-dedans ?
Les profils ont été bien choisis, chacun a son rôle clairement défini, et ça fonctionne. Chacune reste dans ce qu’elle sait faire, et ça évite les dérives. Individuellement, on a du talent, mais ce qui fait notre force. Même quand le collectif flanche un peu, il y a toujours quelqu’un pour prendre le relais. Et notre banc est vraiment complet. Même les jeunes ont su prendre du temps de jeu au fil de la saison. La profondeur du banc a su faire la différence. Xavier (Noguera) a su construire une équipe équilibrée, avec des rôles clairs et une vraie cohérence.
Est-ce qu’il y a une pression supplémentaire liée à l’objectif de montée dans La Boulangère Wonderligue ?
Oui, clairement. C’est un objectif qu’on nous a annoncé dès le départ. On sait pourquoi on est là, et on sera satisfaites seulement avec le trophée dans les mains. Il y a de la pression, mais c’est une pression saine, parce que tous les moyens ont été mis pour qu’on y arrive. Alors on se donne à fond, chaque jour qu’on joue 2 ou 35 minutes. On sait que si ça ne passe pas, ce sera une grosse déception. Mais au moins, on ne pourra rien regretter. Je vois mes coéquipières bosser, donner 200 %, et ça me rend confiante.
Vous affronterez Montbrison en finale, un club que vous connaissez très bien. Quel est ton regard sur leur saison ?
C’est la magie Corinne [Benintendi, coach de Montbrison] ! Malgré un petit budget, c’est toujours une équipe compétitive, avec de très bonnes joueuses. Je sais de quoi je parle. C’est un super tremplin, beaucoup de joueuses partent vers l’élite depuis ce club. Et cette saison encore, elles ont fait le job. Elles nous ont infligé notre première défaite cette saison chez elles, on sait qu’elles peuvent nous faire mal. On les respecte beaucoup. Elles ont sorti de belles équipes en playoffs, donc il va falloir être très sérieuses dès le match aller, surtout à domicile, pour ne pas se mettre en danger.
Ce retour à Montbrison a-t-il une saveur particulière pour toi ?
Oui, bien sûr. J’y ai encore deux anciennes coéquipières là-bas. Et puis j’ai un vrai respect pour Corinne (Benintendi), c’est une bosseuse incroyable. Ça me fait plaisir pour elles. Maintenant, c’est aussi une source de motivation supplémentaire. En playoffs, il faut savoir faire abstraction de l’émotion. Je suis contente de retrouver des visages connus, de revoir Ysaline (Saulnier) et Eiza (Louveton) mais dès que le match commence, il n’y a plus de place pour le sentiment.
Quels seront les points clés pour battre Montbrison selon toi ?
Il faudra absolument contrôler Rebecca Tsobgny, leur meneuse, qui est le chef d’orchestre de l’équipe. Et bien sûr, contenir leur poste 5, Mariana Muadi Bulabula, très athlétique. On avait réussi à les faire déjouer au match retour chez nous, et ça avait fait la différence. Ce sont deux joueuses capitales. Mais c’est une équipe très complète, Montbrison a aussi d’autres armes, des joueuses capables de sortir des grosses performances, comme Manaelle Yerbe. Le danger peut venir de partout. Il va falloir être très concentrées.
Et côté TMB, que devrez-vous mettre en place pour faire la différence ?
De l’impact physique, d’abord. On est une équipe athlétique, on peut faire mal en jouant rapide, en transition, en première intention. Mais surtout, il faudra jouer notre basket : collectif, fluide, avec du partage du ballon. Quand on joue ensemble, on est très difficiles à arrêter. Si on combine ça avec une grosse défense, on pourra vraiment faire la différence.