LF2

Ligue Féminine 2 - Interview

"Continuer à prendre du plaisir, peu importe la division"

Par Thomas Puentes|12 févr. 2025
Itw Hatoumata Diakite
© Théo Hamel / USO Mondeville Basket
Habituée des parquets de la première division, l'ancienne joueuse de Saint-Amand, Hatoumata Diakité (22 ans - 1,91m) a découvert la Ligue Féminine 2 cette saison. Un choix qui lui a permis de s'affirmer en tant que l'une des meilleures intérieures de la division dans l'une des locomotives du championnat.

Après avoir évolué cinq ans dans l’élite (Charleville-Mézières, Nantes-Rezé, Villeneuve d'Ascq & Saint-Amand) , vous avez fait le choix de redescendre d’une division à l’intersaison. Pourquoi ce choix et pourquoi avoir choisi le projet de Mondeville ?

J'avais besoin de me retrouver en tant que basketteuse, de reprendre confiance et surtout de retrouver du plaisir. C'est essentiel pour moi de me lever le matin en étant heureuse de faire ce que je fais. J'avais perdu ce sentiment, et il était important pour moi de redescendre d'un niveau pour retrouver des sensations. Le projet de Mondeville m'a tout de suite séduite. Le coach (Morgan Debrosse) avait vraiment envie de travailler avec moi et j'ai sauté sur l'opportunité.

En 2021, vous avez subi une rupture des ligaments croisés lorsque vous jouiez avec Nantes-Rezé. Cela a-t-il été un facteur autour de cette perte de plaisir ?

Forcément, une blessure comme celle-ci impacte une carrière. Mais je dirais que mon rôle en première division était aussi un facteur. Quand on est jeune, on doit souvent se contenter d'un rôle de rotation, axé sur le fait d’apporter de l’énergie en défense. Cela peut être frustrant et, petit à petit, j'ai perdu du plaisir. Ce n’est pas que je n’aimais pas ce que je faisais mais j’avais perdu cette sensation de plaisir et je pense que c’est essentiel pour continuer à jouer à haut niveau . Aujourd'hui, je me dis que redescendre pour éventuellement remonter est une bonne stratégie.

Quel est votre rôle dans le collectif de Morgan Debrosse ?

Quand je suis arrivée, il m'a tout de suite dit que j'aurais des responsabilités et que je serais titulaire au poste 5. Cela m'a motivée, mais cela impliquait aussi une certaine pression pour prouver ce que je valais dans mon rôle, à savoir d’être dominante dans la raquette, de faire la différence aux rebonds et d'apporter à la fois défensivement et offensivement proche du panier, mais aussi l’énergie et l’expérience que j’ai pu acquérir au-dessus. Pour l'instant, tout se passe bien.

Statistiquement, vous réalisez votre meilleure saison en carrière (10,1 points, 10,4 rebonds, 15,4 évaluation) en étant l’une des meilleures pivots de la division. Avec un peu de recul, considèrez-vous que votre choix est payant ?

Totalement. Je prends beaucoup de plaisir à m'entraîner et à jouer. J'ai retrouvé cette sensation que j'avais perdue en moi, c’est-à-dire d’être contente d’aller aux entraînements. Donc oui, mon choix de redescendre d'un étage avec Mondeville a été le bon et je n'ai aucun regret.

Comment s’est passée la transition en Ligue Féminine 2, division que tu découvrais pour la première fois ? Quelles sont les principales différences entre les deux divisions, sur et en dehors du terrain ?

Oui, c'était ma première saison en LF2 et j'appréhendais un peu. Je regardais des matchs, mais je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre. Finalement, la grande différence, c'est le rythme. En première division, le jeu est plus posé, plus réfléchi, alors qu' en Ligue Féminine 2, avec un effectif plus jeune, le jeu est plus instinctif, plus rapide et axé sur les premières intentions.

Quel bilan dressez-vous de ce début de saison en Normandie ?

La saison est intense, mais passionnante. On travaille semaine par semaine pour essayer gagner face à toutes les équipes. En Ligue Féminine 2, tout le monde peut battre tout le monde, il n'y a pas de matchs faciles, on ne se déplace pas en se disant que c’est gagné d’avance. Le fait d’être co-leader avec Toulouse, c'est une sensation que j'apprécie car cela fait longtemps que je n'avais pas autant gagné. Donc on va essayer de continuer sur la même dynamique et de remporter le maximum de victoires avant les playoffs.

Qu’est-ce qui vous a manqué en début de saison et sur quoi devez-vous travailler pour passer encore un cap ?

Maintenant, ce sont les petits détails qui font la différence. On doit peaufiner ces aspects et travailler plus dur que nos adversaires. Si Toulouse s’entraîne dix fois, on doit s’entraîner onze fois . Il faut garder cet vrai état d'esprit de gagnante et à la fin, je suis sûre que cela va payer.

Et vous, quels sont vos objectifs personnels pour la suite ?

Et bien, je n’en ai pas forcément. Mon principal objectif, c'est de continuer à prendre du plaisir, peu importe la division. C’est cela qui m’anime au quotidien. Tant que je me sens bien mentalement et que je prends du plaisir, c'est le plus important.

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