LF2

Interview - Ligue Féminine 2

Olivia Yale : "Je suis très contente d’avoir fait le choix de venir à Voiron"

Par Thomas Puentes|7 mars 2025
Itw Olivia Yale
© Guillaume Bert / Pays Voironnais Basket Club
Véritable cadre du Pays Voironnais Basket Club malgré son jeune âge, l'internationale jeune française (23 ans - 1,79 ans) s'est confiée sur la très grosse saison de son équipe ainsi que sur son retour plus que réussi en LF2 sous les couleurs de Voiron, après ses premières années à Reims.

Pour commencer, Voiron réalise un excellent début de saison, vous plaçant parmi les meilleures équipes du championnat. Comment expliquez-vous ces résultats ?

Clairement, c'est le fruit de notre travail. Je pense, après avoir discuté avec plusieurs équipes, que nous sommes l'une de celles qui s'entraînent le plus chaque semaine. Il y a une véritable rigueur imposée par le coach et le club. Nous avons évidemment des jours de repos, mais nous travaillons énormément, et cela fait partie de l'identité du club. Le travail, le travail et l’abnégation en fait. C’est ce qui m’a toujours attirée ici. Voiron est un club qui met l’accent sur le travail, aussi bien individuel que collectif. Cette vision du coach et de son staff nous permet d’être là où nous espérions être cette saison, et c’est génial.

Quels sont les objectifs du club cette saison ? L’année dernière, après la remontée, l’objectif était avant tout de se maintenir. Aujourd’hui, vous êtes troisièmes à égalité avec Mondeville (2ème). Y a-t-il une ambition d’aller encore plus haut ?

L’objectif est d’aller le plus haut et le plus loin possible. Même si nous sommes encore novices en Ligue Féminine 2, nous voulons apprendre et progresser sans pression excessive. Le club a pour ambition de devenir un acteur majeur de LF2, et nous en sommes convaincus. Pour l’instant, nous voulons avant tout profiter de cette belle dynamique, continuer à apprendre sans se prendre la tête.

Vous avez évoqué l’importance du travail et de l’identité de Voiron. Y a-t-il une pression autour de cette exigence de performance ?

Non, je ne parlerais pas de pression. Chaque joueuse progresse à son rythme, en fonction de son potentiel et de ses besoins. L’individualisation du travail est primordiale ici. Nous mettons l’accent sur un jeu rapide et agressif, et cela se reflète dans nos entraînements. L’intensité est une constante, mais nous sommes accompagnées et suivies de près. Ici, on sait que si l’on signe, c’est pour travailler dur, mais ce n’est pas une contrainte, c’est une volonté partagée par toutes les joueuses.

Sur un plan personnel, vous venez de réaliser votre première saison complète en Ligue Féminine 2 après un retour marqué la saison passée marqué par des blessures. On sent que vous avez franchi un cap depuis vos débuts avec le Champagne Basket. Quel regard portez-vous sur votre progression ?

À mes débuts à Reims, j’étais jeune et ma vision du basket était différente. Je prenais ce qu’on me donnait, ce qu’il y avait à prendre sans forcément chercher à en faire plus. Je ne me posais pas de questions, je suivais le mouvement. Ensuite, lors de ma deuxième année à Reims, Quentin Buffard, me connaissait déjà et nous avons beaucoup échangé sur ma progression, mon évolution individuelle, ce que je voulais faire ... Descendre en Nationale Féminine 1 a été une décision difficile, mais j’avais le sentiment qu’ici, j’aurais un programme personnalisé et que je pourrais vraiment progresser. J’ai fait confiance à ce projet. La première année d’adaptation a été compliquée car le niveau entre les deux divisions est vraiment différent dans l’intensité, dans le jeu … donc cela n’a vraiment pas été facile. Mais la deuxième année était top et la montée en Ligue Féminine 2 s’est fait dans la continuité des choses. J’ai progressé au fur et à mesure des années, gagné la confiance du coach, du club et de mes coéquipières. Aujourd’hui, je suis co-capitaine avec Marine (Mulumba), et c’est une belle reconnaissance en tant que jeune femme que j’ai acquise et qui fait aussi que je suis performante sur le terrain.

Justement, quel impact Quentin Buffard a-t-il eu sur votre évolution ?

Il a complètement changé ma vision du professionnalisme. Avant d’arriver ici, j’avais tendance à me laisser porter, sans vraiment être actrice de ma progression. Quentin m’a fait comprendre que si je ne travaillais pas, je n’atteindrais pas mes objectifs. Mais on a tellement bossé depuis mes premières années, j’en ai sué, mais j’ai appris à me dépasser, à prendre goût au travail et à toujours en vouloir plus. Grâce à lui, j’ai découvert un leadership que je ne pensais pas avoir. Je sais que j’ai encore beaucoup de progrès à faire, mais je suis aujourd’hui là où je voulais être dans mes objectifs à moyen terme. Je suis très contente d’avoir fait le choix de venir à Voiron, d’avoir pris le temps et de ne pas m’être précipité.

Vous avez brièvement connu la première division avec lorsque vous étiez au centre de formation de Bourges. Votre objectif est-il de retrouver l’élite avec un vrai rôle ?

Oui, c’est clairement un objectif quand je suis arrivée ici. Mon ambition est de progresser d’année en année et de monter au plus haut niveau possible . J’aimerais bien sûr découvrir l’élite, pourquoi pas dès la saison prochaine.

Pensez-vous que la marche est encore haute ? Savez-vous précisément ce que vous devez encore améliorer pour atteindre l’élite ?

La marche est haute, c’est sûr, mais à différents niveaux. Aujourd’hui, je connais mes qualités et je dois rester dans mon registre sans me disperser. Je sais aussi quels aspects je dois peaufiner et améliorer. J’ai une marge de progression, et si je travaille dur, je pense pouvoir atteindre l’élite dans les prochaines années. Il faut simplement s’en donner les moyens et ne rien lâcher.

Vous évoluez aux côtés de joueuses expérimentées qui ont connu le haut niveau, comme Fabienne Constant et Marine Mulumba. Cela vous a-t-il aidée dans votre progression et votre projection ?

Oui, énormément. J’ai toujours été entourée de joueuses d’expérience, et c’est une grande chance. Avant Fabienne et Marine, il y avait aussi Oumou Touré et Lucie Carlier. J’écoute leurs conseils, j’observe leur manière de travailler, et cela me fait progresser. Fabienne et Marine sont des bosseuses incroyables, et leur rigueur m’inspire. Après trois saisons avec Marine, nous avons développé une vraie complicité. Quand elles me disent que j’ai le potentiel pour évoluer au niveau supérieur, ça me motive encore plus car on se dit que ces joueuses-là, elles ont connu l’élite donc elles savent de quoi elles parlent.

À votre tour, prenez-vous ce rôle de mentor auprès des jeunes joueuses, comme Lilou Thévenet et Charlie Girod ?

Oui, bien sûr. Les anciennes coéquipières me disent souvent que j’ai pris en maturité quand elle me voit parler avec les plus jeunes. Elles travaillent dur et savent ce qu’elles veulent. Je leur partage mon expérience autant que possible. À bientôt 24 ans, je me situe entre la jeunesse et l’expérience, et j’apprends encore tous les jours. C’est un vrai plaisir de voir ces jeunes joueuses progresser et de pouvoir les accompagner dans leur développement.

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