L’été dernier, après leur décevante élimination en quart de finale de l’Euro (leur seule défaite du tournoi), les U18 avaient arraché leur billet pour la Coupe du Monde U19 contre la Lituanie lors du match pour la cinquième place. Nolan Traore, Noa Essengue et Joan Beringer signèrent 66 points à cette occasion. Les trois compères, pépites de la génération 2006, ne seront pas à Lausanne demain pour le coup d’envoi de la compétition planétaire. Tous les trois ont été retenus au premier tour de la draft NBA mercredi soir après une saison qui les a vus jouer un rôle majeur dans leurs clubs et, pour les deux premiers, étrenner leur première cape chez les A.
Ce ne sont donc pas quelques retouches qui devront être apportées au collectif tricolore mais bien un profond remaniement même si la situation était attendue du côté de Ruddy Nelhomme, l’entraîneur des U19 : "Ce n’est pas une surprise. De plus en plus, dans les catégories U19 ou U20, les meilleurs des générations sont déjà en NBA ou engagés dans un processus de draft. Ça ne sera pas simple mais le challenge est intéressant pour le staff et pour les joueurs qui vont composer cette équipe. Certains auront l’occasion de se montrer dans un ensemble où le collectif sera primordial."
La page ne sera cependant pas tout à fait blanche pour les U19 puisque cinq joueurs ont disputé l’Euro en U18. Une ossature renforcée également par le retour de Talis Soulhac, blessé de dernière minute et qui a pris une nouvelle dimension après une excellente première saison professionnelle avec Blois, en Pro B (8,4 pts, 3,0 pds en 16’). "On a travaillé avec le staff de l’année dernière avec la volonté d’être dans une certaine continuité", précise Ruddy Nelhomme. "On va reconstruire mais autour de fondations qui ont été posées en U16, U18. Des joueurs ont l’habitude de jouer ensemble et cela facilitera les choses." Les cartes seront donc redistribuées autour de joueurs qui ont largement évolué au cours des douze derniers mois, mais chacun dans un contexte différent. "Nous sommes avec des éléments qui évoluent dans des championnats différents, la NM1, les espoirs, la NCAA, la Pro B, la Betclic donc la hiérarchie va se construire. Le ballon sera partagé et tout le monde pourra apporter en attaque comme en défense, ça sera peut-être ça l’identité de l’équipe. Les trois joueurs qui étaient dominants ne sont pas là, cela laisse de la place à d’autres."
Avec une part de mystère concernant certains éléments. Quel sera ainsi l’impact de l’ancien espoir de Gravelines, passé par le Zalgiris Kaunas et joueur majeur à OTE, Thomas Bassong Croixmarie ? Dominant en espoirs, Marc-Owen Fodzo Dada peut-il franchir le cap à l’international ? Autant d’interrogations dont les réponses diront beaucoup de la compétitivité de l’escouade tricolore.
Le staff sera donc à la recherche de certitudes dans un ensemble où ne figure pas de joueur dominant dans la catégorie d’âge. Mais l’histoire a montré que les révélations sont légion dans les compétitions internationales et l’occasion est belle pour certains de briller. Outre les 2006, Ruddy Nelhomme a également choisi de renforcer son groupe avec deux 2007, qui ne seront pas concernés par l’Euro U18. Soren Bracq évoluait près de 10 minutes par match avec Cholet en Betclic Élite tandis que Noa Kouakou Heugue a été la révélation de la saison en NM1 avec le Pôle France. Il devrait apporter de la verticalité et de la finition à un secteur intérieur peu référencé, ce qui poussera sans doute Mohamed Diakite à évoluer à plein temps sur le poste 4. "Cette équipe penche un peu vers l’extérieur", admet aisément leur coach alors que les arrières Léon Sifferlin et Yohann Sissoko ont brillé avec les jeunes à la JL Bourg et à l’ASVEL.
Ruddy Nelhomme sait que l’alignement de prospects de qualité ne suffit pas à garantir un bon résultat (les U17 l’ont expérimenté en 2024) et veut croire que les absences peuvent révéler des talents pas uniquement dans la perspective des compétitions de jeunes. "On va construire notre histoire à nous. Et surtout on veut continuer à former et donner de l’expérience à des joueurs qui seront demain sur le secteur professionnel et pourquoi pas sur des fenêtres chez les A. On sait qu’il est capital d’avoir un vivier important."
Programme
Coupe du Monde (28 juin – 6 juillet)
Premier tour
28 juin Cameroun-France
29 juin France-Etats Unis
1 juillet France-Australie
Phase finale
2 juillet Huitièmes de finale
4 juillet Quarts de finale
5 juillet Demi-finales
6 juillet Finale