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Interview - Ligue Féminine 2

Ysaline Saulnier : "Tout le monde est prêt à se battre”

Par Thomas Puentes|Aujourd'hui
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© Romain Bouillon / FFBB
Après une saison déjà historique l’an passé, conclue en demi-finale, Montbrison poursuit son incroyable trajectoire et s’invite en finale de Ligue Féminine 2. Une performance inédite pour le club ligérien à l’effectif largement renouvelé. À l’heure de défier Toulouse pour le titre, Ysaline Saulnier revient sur ce parcours hors norme.

Quel a été ton sentiment au buzzer final contre Alençon, synonyme de qualification en finale ?

C’était fou. On était un peu choquées, pour être honnête. Après avoir gagné notre quart de finale, on savait que contre Alençon, on avait une carte à jouer. Et on l’a fait en deux matchs ! C’était incroyable. Honnêtement, au début de saison, personne ne nous voyait en finale. L’équipe avait beaucoup changé, donc on ne s’attendait pas à aller aussi loin. C’est un mélange d’étonnement et de satisfaction, parce qu’on a travaillé toute l’année pour ça. C’est la consécration de notre saison.

C’est donc une surprise ou était-ce une niveau de compétition que vous visiez dès le début de saison ?

Disons qu’on visait les playoffs, c’était notre premier objectif. Mais une fois dedans, on veut toujours aller plus loin. On a fait une bonne saison régulière, ce qui nous a bien placées pour les phases finales. Et puis on est tombées sur une équipe de la Tronche-Meylan diminuée, ce qui nous a aidées à passer. ****Ensuite, Alençon bat Voiron, ce qui n’était pas attendu non plus, et nous, on a toujours bien joué contre elles. Au début de la saison, il était difficile de se projeter mais avec ce que l’on a été capable de produire, on a commencé à se dire qu’il y avait peut-être quelque chose à faire.

Vous êtes l’une des rares rescapées de l’épopée de la saison dernière avec Eiza Louveton. Qu’est-ce qui a fait la différence cette saison selon vous ?

Je dirais qu’on est allées plus loin grâce à la profondeur de notre effectif. Des joueuses qui ne jouaient pas beaucoup sur la saison ont eu leur chance et ont su répondre présentes dans les moments clés. L’année passée, on avait s’était beaucoup appuyées sur nos cadres en playoffs, elles étaient fatiguées. Cette saison, tout le monde a apporté. Et puis on a Mariana Muadi Bulabula (ndlr : 5 Majeur de Ligue Féminine 2 2025) qui continue sur sa lancée, c’est un vrai plus. On est une équipe très homogène, c’est clairement ce qui nous différencie.

Quel regard tu portes sur l’aventure, même si elle n’est pas encore terminée ?

C’est exceptionnel. Pour un club comme Montbrison, qui n’a pas forcément un gros budget, arriver en finale c’est énorme. On donne de la visibilité au basket dans la Loire, on sent un vrai engouement. Il y a eu plus de monde dans la salle, plus de soutien. Et au-delà du sportif, on a créé un vrai groupe, avec de vraies amitiés. Si on ramène une médaille au bout, ce serait incroyable. Ce serait la récompense de tous nos sacrifices tout au long de la saison.

Montbrison performe deux années de suite avec deux groupes très différents, quasiment renouvelé intégralement à l’inter-saison. Quel est le secret ?

Déjà, je pense que Corinne (Benintendi) y est pour beaucoup. Elle est très exigeante à l’entraînement, on bosse dur, on fait des séances longues, intenses. Et ça paye dans les moments chauds, ce qui nous permet de toujours faire l’effort supplémentaire. Elle sait aussi très bien recruter=. Deux saisons, deux bonnes pioches avec deux étrangères ultra performantes : Kendall Cooper, MVP l’an dernier, Mariana (Muadi Bulabula) cette année. Elle sait trouver des joueuses peu connues mais avec un vrai potentiel. Et elle arrive à construire un collectif rapidement.

Au-delà du coaching, qu’est-ce qui fait la force du groupe ?

L’ambiance. On s’entend vraiment bien. Il n’y a pas d’embrouilles, tout le monde tire dans le même sens. Quand vous êtes poussées dans nos retranchements, il y a deux solutions : soit on explose, soit on se serre les coudes. Et cette année, on s’est unies. C’est ce qui fait qu’on tient dans les moments difficiles.

Quel regard portes-tu sur Toulouse, votre adversaire en finale ?

C’est une équipe très solide. Beaucoup les voient comme favorites. Mais, on les a battues à la maison avec un bon écart (ndlr : 58-47). Même si on a perdu chez elles, cela reste équilibré. Elles ont un bon cinq majeur, de bonnes rotations. Nous, on est peut-être plus complètes, plus jeunes aussi. Ça va se jouer à l’envie, à l’intensité, sur des détails.

Quel est l’état d’esprit du groupe à l’approche de cette finale ?

On a bien récupéré. Là, on entre dans une grosse semaine d’entraînement. La mentalité est claire : on ne veut pas juste être finalistes, on veut gagner. Corinne (Benintendi) nous pousse encore plus. Il y a une vraie détermination. Tout le monde est prêt à se battre.

Vous êtes l’une des équipes les plus jeunes de LF2. C’est un avantage ou un inconvénient dans ce genre d’événement selon vous ?

Cela peut être vu comme un handicap, parce qu’on a moins d’expérience. Mais on a prouvé cette saison qu’on pouvait répondre présentes, même sur des gros matchs à l’extérieur. On a un collectif solide, une grosse défense. Et puis on a quand même des joueuses qui ont de la bouteille, comme Mariana (Muadi Bulabula). Je pense que notre jeunesse peut être un atout : on court, on met de l’intensité, on ne lâche rien.

Quels seront les facteurs clés pour battre Toulouse ?

Défendre dur, les empêcher d’installer leur jeu. Et en attaque, jouer vite, partager la balle, rester dans notre style. Ce sera un match de combat. L’équipe qui aura le plus envie gagnera. Et on compte bien que ce soit nous.