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Interview - Ligue Féminine 2

Fayzat Djoumoi: "Devenir une joueuse référencée à ce niveau"

Par Thomas Puentes|21 mars 2025
Interview Ligue Féminine 2   Fayzat Djoumoi
© @ValAlex67 / USBDA 61
De retour dans la division après une première expérience professionnelle en Ligue Féminine 2 avec la SIG en 2020/2021, l'intérieure de l'USBDA Alençon 61 (23 ans - 1,84m) et ancienne pensionnaire du Pôle France fait un come-back solide en Ligue Féminine 2 avec le promu normand.

Cette saison, vous effectuez vos retrouvailles avec la Ligue Féminine 2 après avoir fait le tour de nombreuses formations en Nationale Féminine 1 (Sainte-Savine, Ifs, Monaco) et une première expérience lors de la saison 2020-2021 avec Illkirch-Graffenstaden. Comment vous le vivez ?

C'était un objectif que je m'étais fixé en redescendant en Nationale 1. Je m'étais donné trois ou quatre ans pour y parvenir. Ces trois années m'ont permis de gagner en expérience et d'obtenir du temps de jeu. Ma dernière saison à Monaco m'a vraiment aidée à franchir un cap.

Qu’est-ce qui vous a plus dans le projet d’Alençon ?

J'ai eu un bon feeling avec le coach dès le premier contact, quand on a joué contre Alençon en Finale du Trophée Coupe de France à l’Accor Arena. J'aimais leur style de jeu, basé sur la défense et la rapidité, ce qui correspond bien à mes qualités. Étant en recherche d'un projet en Ligue Féminine 2, j'ai été tout de suite intéressée et je n'ai pas hésité longtemps.

Retrouvez la Normandie, ça fait quelque chose ?

On me demande souvent si je suis dépaysée après mon passage sur le Rocher, mais pas du tout ! Monaco, c'était une expérience enrichissante, mais c'était “un peu” comme des vacances (rires) avec un cadre comme ça. Retrouver le climat “grisailleux” et un environnement familier ne m'a pas perturbée.

Votre dernière saison en LF2, c’était avec la SIG il y a trois saisons, où vous aviez plutôt été timide pour votre première expérience professionnelle (0,9 et 1,9 rebonds en 11 minutes de moyenne). Désormais, vous avez pris un rôle majeur dans la rotation du l’USBDA 61 (8,7 points, 6,2 rebonds pour 10,4 d'évaluation en 35 minutes). Comment vous vivez cette évolution et ce nouveau rôle ?

Je suis fière de mon parcours parce qu’en allant à la SIG, j’ai été vraiment “découragée”. En partant de Villeneuve-d’Ascq où j’avais signé deux ans de base, je redescends en Ligue Féminine 2 en espérant gratter du temps de jeu et ne pas être la petite jeune en bout de banc, mais ça ne s'est pas passé comme prévu et j'ai été déçue. Redescendre en Nationale Féminine 1 m'a permis de rebondir, et aujourd'hui, je me rends compte que c'était le meilleur choix. Je ne pensais pas avoir autant d'impact dès ma première saison à Alençon, mais j'ai su saisir ma chance dès la préparation.

Revenir en LF2 avec une équipe promue, est-ce un choix pour pouvoir avoir l’opportunité de vous exprimer ?

Un peu, mais c’est surtout surtout le projet du coach qui m’a fait venir. Je n’ai jamais vu Alençon comme une équipe qui venait juste de monter, mais plutôt comme une équipe de Ligue Féminine 2 avec des ambitions claires.

Y-a-t-il eu une marche de niveau en retrouvant la LF2 ?

Oui, surtout au niveau du QI basket. En NF1, le jeu est plus physique et “brouillon”, alors qu'en LF2, il faut être plus intelligent dans ses décisions. L'adaptation a été rapide pour moi, et j'aime le fait qu'il y ait plus d’espace pour s’exprimer. Après je trouve qu’à Monaco, nous n’étions pas si loin de ce niveau-là, la NF1 étant très hétérogène, donc cela a été plus facile de revenir. L’adaptation dans le sens inverse, pour moi, est compliquée.

Quels sont vos objectifs personnels et professionnels pour la suite ?

À court terme, confirmer ma place en Ligue Féminine 2. À moyen terme, devenir une joueuse référencée à ce niveau. Quand j’aurais rempli ces objectifs là, ensuite, je verrai si je peux viser plus haut. J’aime me fixer des objectifs réalistes à court terme, comme ça, je peux en fixer d’autres une fois ceux-ci achevés. C’est notamment lié à mon parcours depuis ma sortie de l’INSEP. Je me suis rendu compte que tout peut basculer d’une saison à une autre du coup. Avec cette expérience, j’en suis arrivé à ce constat : préférer les objectifs réalistes. Comme cela, je sais où je vais.

Pour le moment collectivement, après un début canon, vous allez batailler dûrement pour obtenir votre place en playoffs. Quel bilan tirez-vous pour le moment de la saison ?

Mentalement, la saison est longue et la fatigue se fait sentir, comme on le voit avec les blessures en deuxième partie de saison avec par exemple celle de Bintou (Moctar), on a joué la plupart de nos matchs à 7 ou 8 joueuses avec un effectif très jeune. Je n’ai que 23 ans et je fais partie des plus anciennes. On a laissé pas mal de matchs sur les fins de rencontres et je pense que c’est le manque d’expérience et la consistance qui ont joué.

Vous allez enchaîner de grosses affiches sur la fin de cette saison avec notamment Toulouse, la Tronche-Meylan ou encore Voiron. Il y a un peu de pression autour de cela avec une concurrence qui pousse fort derrière ?

Il y a un peu de pression, mais on sait qu’on est capables de réaliser de belles performances, comme à Voiron ou la Tronche-Meylan, en première partie de saison, surtout à domicile. Après il va falloir être solide pour assurer mentalement par la fatigue est là, d’autant qu’on a commencé avant tout le monde début août. On va d’abord essayer d’assurer sereinement le maintien.

Sur cette fin de saison, vous ne jouerez pas dans votre chaudron mais dans une salle bien plus grande, Anova. Vous allez jouer dans une salle plus grande pour certains matchs. Est-ce un facteur motivant ?

Oui évidemment, on dirait un petit “Bercy”. On s’y entraîne de plus en plus, on a déjà pris nos marques contre Mondeville et jouer dans une salle qui peut accueillir plus de monde, ça nous booste. Il y a un vrai engouement ici autour de l’équipe.

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