Basket 3x3

Flavien Amato : « On veut choquer le monde »

Par Tom Thuillier|Aujourd'hui
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Le 3x3 français a désormais une nouvelle histoire à raconter. Celle d’une bande de jeunes de 20 ans à peine, sans moyens ni sponsors, qui ont traversé la planète pour se mesurer à l’élite mondiale. Leur nom ? NoName Vélizy. Leur fondateur ? Flavien Amato (21 ans), un passionné qui rêve de « choquer le monde » avec son collectif.

Une aventure née de la passion

NoName Vélizy n’est pas seulement un collectif, c’est un projet qui vit grâce à la débrouille et à l’investissement personnel. « On n’a aucune aide : pas de mairie, pas de département, pas de sponsor privé. J’ai mis 3 500 € de côté pour financer les collectifs masculins et féminins cette saison. On part en voiture, on dort chez moi, et on rembourse les frais avec les cash-prizes », précise Amato. Le collectif prouve qu’avec peu de moyens mais beaucoup de détermination, il est possible de rivaliser avec les meilleurs. « On s’entraîne zéro fois. Nos entraînements, ce sont les tournois. Je pense qu’on est l’équipe avec le moins de moyens et pourtant on performe », affirme le jeune fondateur. Une aventure débutée un peu par hasard a l’été 2022 sur le circuit français des moins de 18 ans « Juniorleague 3x3 FFBB » et qui s’est poursuivi l’été suivant sur le circuit senior « En 2022 nous avons joué l’Open de France Juniorleague sous le nom NoName. Quand on s’est inscrit sur le circuit national Superleague, on m’a dit qu’il fallait mettre une ville. Comme Malik et moi venons de Vélizy, on a choisi ce nom-là ».

De Verdun à la Mongolie

Le parcours de NoName Vélizy illustre parfaitement la passerelle entre le circuit français et la scène internationale. Cette saison, deux étapes de la Superleague FFBB (Verdun et Le Mans), étaient qualificatives pour le circuit secondaire du World Tour. Pour NoName Vélizy, c’est à Verdun que tout a basculé. « À la base, on n’avait même pas prévu de faire Verdun, on n’avait pas les points, mais j’étais motivé à fond », explique Flavien Amato. Le collectif a su tirer son épingle du jeu malgré un effectif incomplet : « On est partis à trois la veille, c’était risqué, mais on a gagné. Cette victoire nous a qualifiés pour le Challenger de Sansar et nous a permis de continuer à marquer des points dans la course à la qualification pour l’Open de France (Ndlr : la finale du circuit français). » Grâce à ce système, les performances sur le circuit national peuvent se transformer en opportunités internationales. « C’est ça qui est génial avec la Superleague : tu peux jouer chez toi et, si tu gagnes, te retrouver à l’autre bout du monde contre des équipes pro », poursuit Amato.

À la conquête de la Mongolie

À deux semaines du départ pour la Mongolie, l’effectif prévu a été bouleversé par des blessures. « On était déçus de ne pas pouvoir partir avec notre effectif initial. Nevane Kessely s’est blessé pendant la préparation, et Malik Rouamba devait reprendre avec les Espoirs de Paris Basket », explique Amato. Pour compenser, il a fait appel à Antoine Dauphoud de Pantin et à Melvin Lambletin un autre joueur de ce collectif afin de créer de la cohésion. « On est partis avec deux joueurs de NoName et deux de Pantin en n’ayant fait qu’un seul entraînement, la veille du départ. En 3x3, la connexion entre les joueurs est essentielle, et on n’a pas eu le temps de travailler ça », raconte Amato. L’arrivée à Oulan-Bator a confronté le collectif à un environnement inédit : six heures de décalage horaire, 1 300 mètres d’altitude et un froid mordant. « Nos corps n’étaient pas prêts, on était fatigués et complètement décalés », se souvient le jeune capitaine. Malgré ces conditions extrêmes, l’équipe a réussi son entrée en matière signant au passage la toute première victoire internationale de son histoire face à Darkhan (21-14), une formation mongole. La célébration a été de courte durée puisque quelques heures plus tard le collectif français s’est incliné face à Kharkhorum (17-19), une équipe composée de jeunes internationaux mongols. « On aurait pu passer ce Q-Draw. Le manque d’automatismes nous a coûté cher. Mais même avec un effectif bricolé au dernier moment, on a montré qu’on avait le niveau », explique Amato.

Une ambition assumée et une leçon pour tous les collectifs français

Pour Amato, cette première expérience internationale n’est qu’un point de départ. « L’année prochaine, je vais tout faire pour trouver des financements. On veut avoir une grosse équipe, mélanger des joueurs de cette saison et ceux de l’an dernier. Le but, c’est de chercher de parvenir à se qualifier pour un maximum de Challengers et de montrer que les jeunes peuvent battre les pros. On veut choquer le monde. » L’objectif va au-delà du terrain. « Beaucoup de nos joueurs n’ont jamais eu de lumière en 5x5. Avec le 3x3, on voyage, on joue contre des pros, on se met en avant », conclu Flavien Amato.

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