La Grèce a longtemps occupé le rôle de la bête noire pour l’Équipe de France. Mais la rivalité s’est étiolée avec le temps et les deux sélections n’ont eu que rarement l’occasion de s’affronter (deux matches en dix ans). La rencontre de dimanche soir à l’OAKA Arena, bien qu’amicale revêtait une certaine importance à quatre jours du début de l’EuroBasket, à Limassol (Chypre) pour les Grecs et Katowice (Pologne) pour les Français.
Après avoir reposé plusieurs cadres 48 heures plus tôt face à l’Italie, Vassilis Spanoulis avait d’ailleurs décidé d’aligner son cinq majeur, Giannis Antetokounmpo en tête. Un double MVP NBA pris en charge par Guerschon Yabusele, qui ne se contentait pas de ralentir l’idole locale mais qui la forçait à fournir des efforts défensifs visiblement pas prévus au programme. Le futur Knick enchaînait trois tirs primés consécutifs pour lancer parfaitement les Bleus. Une réussite en trompe l’œil. Car en dehors de ce coup de chaud, les Tricolores peinaient à trouver des ouvertures, flirtant trop souvent avec l’horloge des 24 secondes alors que son adversaire plus précis, déroulait patiemment et méthodiquement son basket pour trouver des tirs ouverts. Résultat des courses une redoutable efficacité (10/14 pour commencer) et un écart qui atteindra +9 avant que Théo Maledon ne prenne les affaires en main.
La recrue du Real Madrid, quelques jours après avoir battu son record de passes en sélection, était cette fois en mode scoreur. Tirs en sortie d’écran, pénétrations tranchantes, le Normand maintenait ses coéquipiers à flot (11 points en première période) même si la générosité arbitrale permettait à Antetokounmpo de passer le plus clair de son temps sur la ligne de réparation. A la pause, la Grèce avait déjà bénéficié de 20 lancers-francs et une semaine après avoir encaissé 44 points contre l’Espagne au premier acte à l’Accor Arena, les Bleus en concédaient 49 à Athènes.
Des standards éloignés des objectifs défensifs fixés par Frédéric Fauthoux et que ses joueurs s’appliquaient à corriger au retour des vestiaires. Avec une pression plus haute sur les porteurs de balle et une raquette fermée à double tour sur les attaques d’Antetokounmpo, un 11-3 en trois minutes changeait radicalement la donne. Et la jeunesse venue du banc se chargeait de maintenir ce nouveau momentum. Les inséparables de la génération 2005, Alexandre Sarr-Zaccharie Risacher, passaient en mode NBA pour transformer le troisième quart-temps en une démonstration de force (28-12).
Vassilis Spanoulis n’avait d’autres solutions que de relancer sa superstar mais, remarquablement pris en tenaille, sa présence n’apportait aucune embellie pour les Grecs. La France, elle, pouvait compter sur des rotations irréprochables malgré l’absence de Matthew Strazel (11 marqueurs différents). Irrésistible, elle n'avait plus qu'à gérer intelligemment son avance (84-68). Avant de décoller lundi après-midi pour Katowice, les Bleus ont incontestablement livré leur meilleure mi-temps de la préparation et conclut leur préparation sur un bilan immaculé de cinq victoires en cinq matches.